De retour après l’édition de décembre 2023, LA BIENNALE DES ERREURS (LBDE) est un événement commissarié anti-élitiste et softpunk. Une manière de dire « les lieux alternatifs n’existent pas, sont insuffisants, manquent d’air, sont en ruines ». Une manière de faire les choses comme on peut, avec les moyens du bord. Une manière, aussi, de ne plus attendre après quoi que ce soit. Un Salon des Refusé.es au XXIème siècle.

Puisque les lieux existants ne peuvent/veulent soutenir ces œuvres en marge, n’attendons plus. Cessons d’attendre la validation par nos pairs et célébrons les erreurs, les échecs, les refus bref : le grandiose dans toute sa simplicité et sa sobriété esthétique.

L’événement se tiendra du 4 au 7 novembre 2025 à la Maison de la culture Côte-des-Neiges (5290 chemin de la Côte-des-Neiges) et du 10 au 16 novembre à la Cité des hospitalières (251 avenue des Pins).

4 novembre - 19h

Je cherche des mots qui ne sont pas possessifs
Jeanne Chaumont-Goneau / Théâtre / 40 minutes

À la croisée du cyberpunk et de l’intime, Je cherche des mots qui ne sont pas possessifs interroge les rapports entre domestication, intelligence artificielle et identité. Marie vit dans un monde où les morts sont ressuscités, les IA domestiquées et les chiens fantasmés. Qui est le loup, qui est la grand-mère, qui est l’enfant? On peut remplacer nos proches décédés récupérer des technologies émotives abandonnées pervertir des identités inventées Qui donc a véritablement peur de la mort?

Déclencheurs : Évocation de pornographie

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∞ (Infinity)
Stéphanie Fromentin / Mouvement et Musique / 20 minutes

∞ (Infinity) explore les liens entre corps et cosmos à travers mouvement, son et vibration dans un duo de danse et de cornemuse. Le phénomène biologique du microchimérisme fœtal, où le matériel génétique du fœtus peut survivre dans le corps de la mère pendant des années, voire des décennies, peu importe sa propre survie, donne naissance à la réflexion métaphysique selon laquelle les défunts, comme l’effondrement des étoiles, pourraient contribuer à la création de trous noirs. Deux lieux d’échanges énergétiques et infinies, le corps maternel et un trou noir; là où la matière et l’information de la mort ne disparaissent jamais. ∞ se veut quête de libération d’énergie — ce que la physique appelle Energy Release — et cri de deuil, tissé entre souffle humain et la manipulation sonore des trous noirs.

Déclencheurs : Musique forte (cornemuse)

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5 novembre - 19h

Le Diptyque des Femmes Cornues
Les Talons Fous / Pole-Théâtre / 60 minutes

Après avoir été cruellement jetée aux Enfers par Adam, Lilith erre dans son nouvel habitat. Consciente que son heure sonnera bientôt, elle cherche minutieusement un successeur pour régner sur le royaume des Enfers. Samaël, l’ange déchu, devient soudainement son nouveau colocataire après avoir été renvoyé du paradis pour des raisons mystérieuses. De fil en aiguille, leur amitié fera naître une révolte silencieuse qui viendra en aide à Ève, restée coincée au paradis avec son mari, Adam. Le Diptyque des Femmes Cornues est l’union des deux courtes pièces Le Fruit Défendu et L’Ange Déchet, respectivement présentées en 2023 et 2024. Explorant des thèmes liés à l’émancipation et à la réappropriation du corps.

Déclencheurs : Nudité partielle

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6 novembre - 19h

Sel
Anne-Marie St-Louis, compagnie Créactifs / Théâtre / 45 minutes

Dans la mer adriatique se trouve une petite île avec un royaume. L’héritière du trône, la princesse Adrienn, a depuis toujours refusé d’adhérer aux coutumes royales, soit de se faire vomir après chaque banquet. Le jour de son anniversaire, elle se fait menacer par Virga, l’intendante du roi: si elle ne vomit pas ce soir, elle perdra son titre d’héritière. Or, Adrienn a toujours considéré cette tradition comme arriérée et symptomatique d’un mal plus grand qui plane sur son peuple et elle comptait sur son accession au trône pour changer les choses. Elle espère avoir le soutien de sa sœur Janka, mais celle-ci refoule depuis longtemps sa frustration de n’être jamais considérée au même titre que sa sœur simplement parce qu’elle est deuxième dans le rang d’accession. Le banquet d’anniversaire s’avère désastreux et plutôt que d’en subir l’humiliation, Adrienn prend le large. Elle ne se doute pas que la mer sur laquelle elle vogue porte la mémoire de tout ce que le royaume tente d’oublier…

Déclencheurs : (Message des artistes) - Cher public, notre pièce parle de sujets sensibles mais nous tentons de le faire avec beaucoup de sensibilité et de poésie, à travers des métaphores que nous espérons, sont puissantes et dénonciatrices. Notre objectif est d’adresser les tabous et changer la manière que notre société regarde certains corps, certains aliments, certaines pratiques, certains mots comme ‹gros et grosse› qui sont trop souvent utilisés de façon violente, tels des insultes. La pièce aborde et dépeints des troubles alimentaires comme la boulimie et veut critiquer l’aliénation autour du corps que plusieurs subissent, imposée par soi ou par les autres. Pour des ressources supplémentaires concernant les troubles alimentaires, nous vous conseillons fortement d’aller voir le site de la clinique BACA. Vous n’êtes pas seul(e)s. :)

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Viro
Vincent Lacasse / Danse contemporaine / 50 minutes

VIRO : « Homme » en Espéranto. Inspiré par le travail de Pierre Bourdieu sur le conditionnement social et de Judith Butler sur la construction du genre, VIRO exprime le bouleversement du masculin. À travers divers tableaux, j’incarne différents archétypes du mâle à travers les classes sociales et les époques. Ces archétypes se voient déconstruits et tournés au ridicule dans des situations insolites. Le corps devient lieu de transcendance des classifications pour questionner la possibilité d’une identité plurielle, affranchie des étiquettes. VIRO, c’est aussi un terrain fertile de réflexion concernant la polarisation actuelle au plan sociétaire. La pluralité d’identités véhiculées par mon corps propose une représentation multidimensionnelle de la réalité ; comme quoi se cache un fasciste et un woke à l’intérieur de chacun de nous.

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Homing - solo corps, objet, son
Susanna Hood / Danse, performance, son / 65 minutes

« Homing – solo corps, objet, son » est une nouvelle œuvre réalisée par Susanna Hood en collaboration avec le musician et compositeur français Frédéric B.Briet. Une sculpture en mouvement, un voyage lent et méthodique à travers la fabrication et la dé- fabrication d’images tridimensionnelles presque immobiles mais respirantes, d’objets tactiles, corporels et sonores. Initialement inspirée par le désir de Susanna d’habiter et d’être habitée par le corps de sa mère, maintenant décédée, la pièce oeuvre à transformer une blessure entre leurs deux corps provenant de l’héritage de la haine de soi envers le corps féminin, et d’un silence physique inaccessible que cela a créé entre elles. Accompagnée par un environnement électro-accoustique modulaire et improvisé qui évoque un dialogue entre le moment présent et l’espace de la mémoire, « Homing » joue avec la magie, la perception, la mémoire, la perte, la création de liens de parenté et la transformation.

Déclencheurs : Nudité

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Graver les recettes du web marécageux
Fannie L’Heureux / Art performance - art action / 30 minutes

La performance Graver les recettes du web marécageux résulte d’une recherche sur la tendance Get ready with me (GRWM). Apparue au début des années 2010 sur YouTube et encore largement populaire sur TikTok, cette pratique médiatique met en scène l’acte de se préparer, souvent de s’habiller ou de se maquiller pour aller quelque part. Fannie L’Heureux amorce cette recherche en 2024 par des expérimentations en vidéos performance, dont une réalisée en direct sur la plateforme Twitch. Elle prend maintenant forme devant public, en construisant et déconstruisant l’action centrale du GRWM en un geste de réparation. Get ready with me for… you to be stuck here with me. 

Déclencheurs : Nudité

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Du 4 au 7 novembre - En amont de la soirée (dès 18h30)

Je traverse me traversent
Gabo Champagne / Vidéo performance / 20 minutes

Petites puissantes archives d’un monde encore joli avec lequel aimer. Témoignages d’une chair de fleur qui se confronte aux épines du désert et aux glaces de l’hiver. Issue des éléments, mais aujourd’hui trop éloignée; vaine tentative d’être à la fois pénétrée et de pénétrer, dialogue difficile et dense, mais fort et vital.

Déclencheurs : Nudité

Comment s'y rendre