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Charlotte Trim

(née vers 1768, décédée en 1823)En février 1798, une femme d’origine africaine prénommée Charlotte, tenue en esclavage par une célibataire aisée de Montréal, s’enfuit de chez sa maitresse. Refusant de retourner au service de cette dernière, qui l’assujettit à la domesticité, Charlotte est alors arrêtée et détenue temporairement en prison. Bien que l’esclavage de personnes noires ou d’origines amérindiennes soit à l’époque toléré au Québec, aucune loi explicite n’encadre alors cette pratique. Le juge en chef du Banc du roi décide donc de libérer Charlotte, sans condition. L’insubordination de Charlotte ouvre de la sorte une brèche dans l’esclavagisme au Québec. Son histoire se répand et d’autres personnes l’imitent. Quelques semaines plus tard, une autre femme noire, Judith Gray, jusqu’alors captive d’un commerçant montréalais, parvient d’ailleurs à s’affranchir d’une manière similaire. Notons qu’après avoir marqué l’histoire de Montréal par son acte d’émancipation, Charlotte, dont le nom de jeune fille demeure inconnu, jouit d’une situation économique relativement confortable auprès de son époux, John Trim, un propriétaire foncier prospère.SOURCES. — BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES DU QUÉBEC, Sépultures non catholiques de la région de Montréal, 1767-1899, Archives nationales du Québec, CE 601, S63, Folio 55. — MACKEY, Frank, Black Then: Blacks and Montreal, 1780s-1880s, Montréal, McGill-Queen’s University Press, 2004, 225 p. — MACKEY, Frank, L’esclavage et les Noirs à Montréal, 1760-1840, Montréal : Hurtubise, 2013, 662 p. — TRUDEL, Marcel, Deux siècles d’esclavage au Québec, suivi du Dictionnaire des esclaves et de leurs propriétaires au Canada français sur CD-ROM, Montréal, Hurtubise HMH, 2004, Collection « Cahiers du Québec », 405 p. — SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE MONTRÉAL, Mémoires et documents relatifs à l’histoire du Canada, tome 1, « De l’esclavage en Canada », 1859, Montréal, Duvernay frères, p. 31-32.

Source

  • Compilé par Gabriel Martin, 2016