Présentée pour la première fois en 1968 au grand public, la pièce Les Belles-Sœurs de Michel Tremblay s’impose rapidement comme un incontournable du théâtre québécois. Mettant en scène des ménagères de quartiers ouvriers de l’Est montréalais, l’œuvre, qui glisse du comique au tragique, expose l’emmurement de ces femmes dans une société qu’elles sentent aliénante. Exploitant abondamment les ressources du français québécois de registre populaire, dont les sacres, la pièce attise à l’époque le débat langagier sur le « joual », variété de français qu’elle hisse au rang d’arsenal littéraire. Au demeurant, la pièce aura, mieux que toute devancière, rendu visibles les femmes issues des milieux sociaux défavorisés de Montréal, en dépeignant une part de leur réalité, avec leurs mots. Quelques toponymes de Montréal reprennent les noms d’œuvres littéraires marquantes, comme le parc du Vaisseau-d’Or de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, nommé d’après un poème de Nelligan.SOURCES. — JUBINVILLE, Yves, Une étude de Les belles-sœurs de Michel Tremblay, Montréal, Boréal, 1998, 114 p. — LE BLANC, Alonzo, « Les Belles-Sœurs, comédie dramatique de Michel Tremblay », Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome 4, 1984, p. 92-98.
Source
Compilé par Gabriel Martin, 2016