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Attesté en français laurentien depuis le dernier quart du XVIIe siècle pour désigner certains Amérindiens du Haut-Missouri, le vocable nominal panis acquiert, au XVIIIe siècle, le second sens générique d’esclave d’origine amérindienne, par opposition à celui d’esclave de race noire. L’on désigne ainsi comme panises — ou panisse, sur le modèle de métisse — les Amérindiennes sujettes à l’esclavage en Nouvelle-France et dans la colonie britannique jusqu’au début du XIXe siècle. Environ un demi-millier d’entre elles ont d’ailleurs vécu à Montréal, principale ville esclavagiste de l’histoire du Québec. Souvent connues sous un nom simple, de nombreuses panises, renommées par les francophones et les anglophones, s’appellent exactement de la même manière. On compte ainsi, dans l’histoire de Montréal, des dizaines d’esclaves panises chrétiennement appelées Marie, Marie-Josèphe, Marie-Anne, Marie-Louise, Marguerite, Marie-Catherine, Marie-Madeleine, Marie-Charlotte ou Marie-Angélique, pour énumérer les noms les plus fréquents.SOURCES. — CUOQ, Jean-André, Lexique de la langue algonquine, Montréal, J. Chapleau & fils, 1886, p. 328. — HYDE, George E., The Pawnee Indians, Norman, University of Oklahoma Press, 1974, 372 p. — TRUDEL, Marcel, Dictionnaire des esclaves et de leurs propriétaires au Canada français, nouvelle édition revue et corrigée, Montréal, Hurtubise HMH, 1994, 490 p. — TRUDEL, Marcel, Deux siècles d’esclavage au Québec, nouvelle édition préparée par Micheline D’Allaire, Montréal, Bibliothèque québécoise, 2009, 359 p. — Le première attestation connue de panis, datée de 1685, est relevée dans Découvertes et établissements des Français dans l’ouest et dans le sud de l’Amérique septentrionale, 1614-1698, mémoires et documents inédits recueillis et publiés par Pierre Margry, Paris, D. Jouaust, vol. 1, « Voyages des Français sur les grands Lacs et découverte de l’Ohio et du Mississipi, 1614-1684 », 1876, p. 569.

Source

  • Compilé par Gabriel Martin, 2016