Date de désignation
Origine et signification
Veuve, sans enfant, Marie-Émilie-Eugène Tavernier (1800-1851) consacre les biens hérités de son mari, Jean-Baptiste Gamelin, à ouvrir des maisons où elle donne asile à des vieillards et à des infirmes. La jeune femme de 27 ans est vite surnommée la «Providence des Pauvres». En 1842, elle transforme une maison située rue Sainte-Catherine, près de la rue Saint-Hubert, en hospice qu'elle nomme «Asile de la Providence». Elle confie cet asile à la communauté qu'elle vient de fonder sur le conseil de Mgr Ignace Bourget, la congrégation des sœurs de la Providence. C'est en soignant les victimes du choléra qu'elle décède de cette maladie lors de l'épidémie qui sévit à Montréal en 1851. De nouveaux bâtiments s'ajoutent au bâtiment principal de l'asile afin de répondre aux besoins grandissants de la communauté. Au début des années 1960, l'ensemble des bâtiments est vendu à la Ville de Montréal. Plus tard, ceux-ci sont démolis pour permettre la construction du métro. Toutefois, l'œuvre d'Émilie Gamelin, devenue vénérable le 23 décembre 1993, ne disparaît pas; ses sœurs se dévouent de nos jours dans quelque 120 établissements au Québec, dans l'Ouest canadien et même en Alaska.Utilisée comme stationnement après la construction de la station Berri-Demontigny (aujourd'hui Berri-UQAM), la place Émilie-Gamelin est aujourd'hui un pôle d'animation urbaine. En 1992, les Fêtes du 350e anniversaire de la fondation de Montréal incitent les Montréalais à s'approprier cette vaste place où sont présentés des spectacles variés. L'aménagement actuel évoque le paysage familier de Montréal avec ses terrasses, ses ruisseaux et son plan incliné en verdure, symbole du mont Royal, tandis que les sculptures métalliques de l'architecte Melvin Charney invitent à réfléchir sur la nécessaire cohabitation des paysages naturels et construits de Montréal au sein de la grande ville.Des inscriptions commémoratives sur les murets de granit de la place témoignent aujourd'hui de l'œuvre de mère Gamelin dans ces lieux.
Source
Ville de Montréal. Les rues de Montréal. Répertoire historique. Montréal: Méridien, 1995.
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