Les familles d’agriculteurs de Saint-Léonard et fermes maraîchères d’autrefois
Jusque dans les années 1950 le territoire de Saint-Léonard est couvert de fermes. Ces familles fondatrices fournissent les marchés publics de Montréal en produits de la ferme.
Agriculteurs de métier
Les premières familles d’agriculteurs de Saint-Léonard alternent, dès la fin du 17e siècle, les cultures de légumes et de céréales avec la trappe en forêt pour subsister. Ils écoulent le surplus de récoltes au marché de la place Royale, à la pointe à Callière, jusqu’à la construction du Marché Bonsecours dans la seconde moitié du 19e siècle.
Aller vendre en ville
Vers la du 19e siècle et le début du 20e siècle, l’activité de Saint-Léonard reste essentiellement agricole. Dans les années 1890, le nouveau conseil municipal réglemente même l’écoulement des récoltes sur les marchés montréalais. Il devient obligatoire de n’y vendre que des poches de pommes-de-terre de 90 livres! Le gagne-pain du couple Wilfrid Bastien et Cordélia Delorme est assuré par leur production agricole et laitière. Tôt le matin, Wilfrid part vendre son lait à Montréal avant de rentrer à la ferme « faire sa journée » avec ses ouvriers. En plus des vergers, le couple cultive des pommes-de-terre, de l’avoine, du blé, du foin, du sarrasin, de la luzerne et du maïs.
Saint-Léonard et la conscription
En 1917, en pleine Guerre mondiale, le Conseil municipal émet une résolution afin d’empêcher le gouvernement fédéral d’arracher les fils de cultivateurs à leur terre. Hélas, la conscription a lieu. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Saint-Léonard se mobilise à nouveau pour que les cultivateurs puissent continuer de nourrir la population canadienne alors soumise à un rationnement sévère. Non seulement leurs produits se vendent bien sur les marchés domestiques mais on expédie par centaine de tonnes les denrées comme le beurre jusqu’en Angleterre.
Fondation du marché central
Le marché Bonsecours est longtemps le principal lieu d’échange entre les cultivateurs et les épiciers de Montréal. En 1932, un regroupement d’intervenants comprenant le curé de Saint-Léonard réclame son agrandissement. C’est finalement devant le premier ministre Alexandre Taschereau que la cause sera portée. Il est jugé urgent de construire un marché central de gros dans l’Est de la ville mais la guerre arrive et rien n’est réglé. Lorsque l’implantation d’infrastructures routières plus efficaces s’organise dans les années 1960, il devient plus pertinent de bâtir un nouveau marché Central à proximité de l’autoroute 40.
Fermes commerciales des années 1950
À l’aube des années 1950, les producteurs maraîchers de Saint-Léonard sont regroupés en 108 familles pourvoyeuses alimentant Montréal en pommes de terre, choux, carottes, concombres céréales et petits fruits. En 1955, une bonne portion des 800 habitants de Saint-Léonard sont encore cultivateurs de métier jusqu’à l’urbanisation massive qui leur fera progressivement quitter leurs terres. De nos jours, on peut encore reconnaître quelques anciens bâtiments de ferme le long de l’ancien chemin de la côte Saint-Michel (rue Jarry).
Migrations et urbanisation
Entre 1950 et 1970, Saint-Léonard connaît une croissance urbaine fulgurante. Alors qu’une importante vague d’immigration italienne déferle sur le Québec, l’étalement urbain caractéristique de l’après-guerre se conjugue à un projet d’envergure : La coopérative d’habitation de Montréal favorisant l’accès à la propriété sur l’ancienne terre Renaud. Entre 1956 et 1962, la population est multipliée par douze alors que 655 bungalows sont construits. De commerciale, l’agriculture devient domestique avec la disparition progressive des fermes et la prolifération des jardins de cours arrière chez les italo-canadiens où poussent les vignes, les tomates, les aubergines, les piments et toutes sortes de verdures variées.
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