L'abri Hochelaga, un élément important du patrimoine de MHM
En 2026, l’abri Hochelaga fera l’objet de travaux de restauration et de reconstruction. Ce joyau patrimonial, situé dans le deuxième plus ancien parc du quartier, après le Square Dézéry, a une histoire riche de plus 90 ans.
L’architecte Luce Lafontaine a effectué une recherche historique et patrimoniale de l’édifice. En supplément des panneaux installés sur l’abri, vous trouverez ci-bas un complément d’information sur le parc Hochelaga et la création des grands parcs urbains à Montréal.
Hochelaga : De municipalité à quartier de Montréal
Au tournant du XXe siècle, en raison de la croissance démographique fulgurante et des coûts associés à l’urbanisation que connaissent les villes et villages qui bordent la Cité, Montréal procède à une série d’annexions. Hochelaga est, en 1883, la première d’une trentaine de municipalités à y être rattachées. Toutefois, son territoire est amputé de sa partie est, car ces grands propriétaires fonciers y ont d’autres projets de lotissement et fondent, la même année, la ville de Maisonneuve. Cité industrielle dite modèle, cette dernière est néanmoins annexée à Montréal en 1918.
En effet, à la faveur du développement des réseaux ferroviaires puis de l’expansion du port, l’industrie y a désormais supplanté l’agriculture. Si les préceptes urbanistiques qui guident l’aménagement de ces deux secteurs diffèrent, Hochelaga comme Maisonneuve sont des quartiers ouvriers où les conditions de vie sont rudes. Ils comptent, en 1920, environ 60 000 habitants.
De l’intérêt des parcs de quartier & du fonds Campbell
La création des grands parcs urbains, à Montréal, répond d’abord aux enjeux et principes hygiénistes qu’adoptent les grandes villes nord-américaines face à l’industrialisation et l’urbanisation. À partir des années 1920, la prolifération des parcs de quartier a également d’autres visées : le jeu, la récréation et le sport.
Si certains terrains de jeux sont aménagés par la Parks and Playgrounds Association et le département des récréations publiques dans les années 1910, c’est sans doute grâce à l’important legs de l’avocat Charles S. Campbell, mort en 1923, que se multiplie leur implantation dans différents quartiers de la ville. En effet, les dispositions testamentaires de Campbell prévoient la création d’un fonds dont les revenus doivent d’une part servir à la démocratisation de la musique, par la construction de kiosques accueillant des concerts gratuits et, d’autre part, à l’acquisition de lots vacants afin de pourvoir des terrains de jeux aux enfants de 2 à 12 ans des quartiers populeux.
La création des grands parcs urbains, à Montréal, répond d’abord aux enjeux et principes hygiénistes qu’adoptent les grandes villes nord-américaines face à l’industrialisation et l’urbanisation. À partir des années 1920, la prolifération des parcs de quartier a également d’autres visées : le jeu, la récréation et le sport.
Le parc Hochelaga
C’est en 1926 que la Ville de Montréal fait l’acquisition du site du futur parc Hochelaga de la succession A.M. Delisle. Considéré non construisible puisqu’il s’agit d’une fondrière où s’accumule l’eau récurremment, le voisinage a également l’habitude d’y déposer des déchets de toute sorte. À l’origine, le parc est délimité par le quadrilatère formé par les rues Davidson, La Fontaine, Darling et l’école Hochelaga. Il est situé immédiatement au sud de la voie ferrée du Canadien National et de l’ancienne usine d’essieux B.J. Coghlin.
Aménagé sommairement de quelques appareils de jeux, il faut attendre les années 1930 et la construction de l’abri vespasienne pour que le parc Hochelaga, deuxième en ancienneté dans le quartier, voit son toponyme officialisé.
Les travaux de crise et la construction de la vespasienne
C’est dans le cadre des Travaux de crise entrepris par la Ville de Montréal pour contrer le chômage qu’entraîne le krash économique de 1929, et dans la poursuite du mouvement hygiéniste qu’ont adopté les grandes villes, que s’inscrit la construction de l’abri vespasienne du parc Hochelaga en 1932.
L’ouvrage est conçu par le Bureau de l’architecte de la Ville, sous la direction de Donat Beaupré. D’inspiration stylistique italianisante, avec ses grandes arches en plein-centre, son parement de brique & de stuc et sa toiture de tuiles, il n’est pas sans rappeler, à une autre échelle, le grand chalet du mont Royal construit à la même époque. Son architecture pittoresque et son éclectisme adhèrent également aux principes prônés par l’architecte paysagiste F.G. Todd pour les premiers pavillons du parc de l’île Sainte-Hélène.
Suivant un plan rectangulaire, selon les dessins d’origine, il est constitué de deux parties carrées abritant une salle des pas perdus, par laquelle on accède à l’édifice, ainsi que deux bureaux de gardiens et des salles de toilettes publiques. Le sous-sol, en partie excavée, est occupé par des locaux techniques.
À l’instar de bon nombre de vespasiennes des quartiers montréalais, les installations sanitaires sont retirées dans les années 1980. C’est également à cette période que sont entrepris les travaux de transformation de l’abri, consistant en la démolition de la partie arrière, au remblayage du sous-sol, au retrait des grandes portes-fenêtres et au remplacement de la couverture de tuiles. Réalisés sous la direction de l’architecte Irving Sager, du Module bâtiment du Service des travaux publics, l’édicule s’apparente désormais davantage à une halle ouverte afin de s’abriter des intempéries.
Après la fermeture de l’usine en 1960, le retrait des rails en 1980, c’est en 2004 que le tracé de l’ancien chemin de fer est aménagé, permettant de consolider cet important îlot public du quartier.
L’ouvrage est conçu par le Bureau de l’architecte de la Ville, sous la direction de Donat Beaupré. D’inspiration stylistique italianisante, avec ses grandes arches en plein centre, son parement de brique & de stuc et sa toiture de tuiles, il n’est pas sans rappeler, à une autre échelle, le grand chalet du mont Royal construit à la même époque. Son architecture pittoresque et son éclectisme adhèrent également aux principes prônés par l’architecte paysagiste F.G. Todd pour les premiers pavillons du parc de l’île Sainte-Hélène.
L’intérêt patrimonial de l’abri du parc Hochelaga
La valeur patrimoniale de l’abri du parc Hochelaga est importante. Elle repose principalement sur ses intérêts documentaire et social. En effet, malgré sa qualité de construction institutionnelle originelle, en maçonnerie massive, l’abri a, aujourd’hui, perdu intégrité et authenticité. Néanmoins, sa qualité de point de repère, sa valeur paysagère et sa valeur écologique militent pour sa conservation.
Son intérêt documentaire est fondé sur son ancienneté comme pavillon de parc dans le quartier, ses associations au courant hygiéniste nécessaire à la salubrité des villes ainsi qu’aux Travaux de crise, instaurés par les gouvernements afin de contrer le chômage généré par le krash de 1929, et enfin, à l’important legs de l’avocat Charles S. Campbell.
Son intérêt social est associé à l’important rôle des parcs dans la vie citadine. Espaces de détente, de loisirs et de divertissements, ils sont également des lieux de rassemblements populaires, des espaces de rencontre et de sociabilité. Ils témoignent de l’évolution des préoccupations comme l’embellissement de la ville ou encore la création d’espaces de jeux pour les enfants.
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