Une journée avec Mathias Losco, architecte pour Le Plateau
Mathias Losco est architecte pour l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.
Avant d’être architecte, Mathias a obtenu un baccalauréat en chimie. Un jour, un ami lui a proposé d’aller se terrer à la bibliothèque de la Faculté d’architecture de l’université McGill, reconnue pour être tranquille et peu fréquentée, en prévision d’un examen.
Ce jour-là, Mathias n’a pas étudié. Il a passé tout son temps à feuilleter des livres d’architecture et à s’imprégner de beauté. Il a échoué son examen de chimie, mais le déclic venait de se faire dans la tête du jeune Montréalais. Partez à sa rencontre!
Comment t’es-tu retrouvé à occuper ce poste ? Quels sont ta formation et ton parcours ?
Effectivement, j’ai étudié en architecture après avoir obtenu un baccalauréat en chimie! Eh oui, je ne savais pas trop ce que je faisais à l’époque (rires). J’ai aussi fait un an d’études en urbanisme entre les deux baccalauréats et une année d’échange étudiant en Italie.
À la fin de ma maîtrise, j’ai commencé à travailler dans un bureau d’architecte. J’en ai fait quelques-uns durant environ quinze ans. Quand la pandémie a frappé, le dernier bureau où je travaillais a fermé et du jour au lendemain, tout s’est arrêté. Je me suis retrouvé papa de trois enfants à la maison, ce qui était parfait dans le contexte.
Le jour où je me suis dit qu’il faudrait que je me trouve du travail, j’ai reçu le message d’un ami qui travaillait à l’arrondissement et qui me proposait de postuler sur un poste de conseiller en aménagement à la division de l’urbanisme. J’ai fait le processus et je suis entrée au Plateau en 2020, d’abord comme conseiller en aménagement. Je suis maintenant un de deux architectes qui œuvrent à l’arrondissement.
Ce n’est pas un choix de carrière que j’avais envisagé, mais finalement je suis très content, parce que j’aime tous les aspects de ce travail!
Que fait au quotidien un architecte à l’arrondissement?
Beaucoup de choses! Par exemple, aujourd’hui, nous avons reçu des plans pour un projet. Je les regarde avec un agent du cadre bâti, qui s’occupe du respect du cadre normatif. Moi, je regarde l’intégration dans la trame architecturale du Plateau, je fais des commentaires sur la qualité du projet, les matériaux utilisés, la volumétrie, les impacts potentiels sur le voisinage, etc.
Un autre aspect de mon quotidien, c’est de regarder des demandes de rénovations ou de modifications de bâtiments existants, afin de m’assurer qu’elles respectent l’apparence et le style architectural d’origine. Ça va jusque dans les détails des couronnements, des portes, des fenêtres, des balcons, de la brique, du type de modèle de fenêtres, etc. Parfois, c’est facile, on a des photos anciennes où un bâtiment voisin identique, mais d’autres fois c’est un casse-tête et il faut effectuer des recherches pour déterminer ce qu’il y avait là avant. Si on n’y arrive pas, on doit proposer des idées au requérant(e) et d’aller au Comité consultatif d’urbanisme du Plateau pour faire approuver le projet.
Quel est l’élément de ton travail que tu préfères ?
Il y a plusieurs choses que j’aime beaucoup, mais de travailler avec d’autres architectes du secteur privé sur des projets et de les voir évoluer, c’est gratifiant. C’est aussi très chouette de voir une construction terminée et se dire qu’on a participé à son intégration dans le paysage du Plateau.
C’est sûr que ce n’est pas tout le monde qui aime se faire dire quel type de porte ou de fenêtre est autorisé sur leur résidence, mais la plupart des gens comprennent et sont fiers de redonner le cachet d’origine à leur bâtiment. Personnellement, je retire une certaine fierté d’avoir contribué à redonner un peu de noblesse historique à un lieu.
Comment crois-tu que la préservation du patrimoine et l’attrait de l’architecture moderne peuvent cohabiter? Cohabitent-ils bien sur Le Plateau?
Une grande partie de mon travail est justement de réussir à faire cohabiter ces deux éléments. Une bonne pratique en architecture est de mettre en valeur le patrimoine existant, sans pour autant créer du « faux vieux ». Quand on construit du neuf, il faut que ça se démarque, tout en s’intégrant au bâtiment déjà existant.
C’est pour ça qu’on a plein de critères précis et qui fonctionnent bien, comme le choix des matériaux ou la hauteur permise.
Sur Le Plateau de façon générale, nous avons plein de beaux exemples de projets qui sont réalisés avec beaucoup de sensibilité.
Qu’est-ce que ça t’apporte de travailler dans un arrondissement comme le Plateau?
J’adore Le Plateau et les arrondissements centraux, justement parce qu’il y a énormément d’histoire. Je trouve très intéressant de travailler dans un quartier où il y a autant de diversité architecturale en termes d’époques, de constructions, de typologies, etc. C’est très varié! Il y a probablement d’autres arrondissements où c’est semblable, mais j’ai l’impression que Le Plateau a un petit quelque chose de particulier.
Qu’est-ce que tu aimerais que les citoyen(ne)s sachent à propos de ton travail qui est peut-être méconnu?
Les citoyen(ne)s s’imaginent parfois qu’on a des recettes toutes faites qu’on applique pour tous les projets. Au contraire! On fait beaucoup de recherches, on se concerte avec les professionnel(le)s, etc.
Ça peut parfois prendre du temps, mais c’est parce que c’est un défi de réussir à bien conseiller la personne requérante, tout en assurant la pérennité de son bâtiment. On peut sembler exigeant(e)s sur le choix des matériaux, parfois plus chers. Sauf qu’une fois les travaux faits, ça va durer un autre 100 ans et non à recommencer chaque cinq ans. Les gens savent et disent que Le Plateau est un bel endroit, mais c’est justement parce qu’il y a une réglementation en place qui encadre cette beauté.
Enfin, as-tu un lieu coup de cœur sur Le Plateau? Si oui, lequel?
J’en ai plusieurs, mais d’emblée, je pense au bar Le Plongeoir, un petit bar à vin très convivial. J’aime également aller manger au Majestique. J’aime flâner dans les parcs, sortir au Barbossa où je travaille parfois comme DJ… j’aime vraiment beaucoup d’endroits sur Le Plateau!
Merci Mathias!
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