9 questions à Derek Le Lann, agent technique en ingénierie municipale

Mis à jour le 27 mars 2024
Temps de lecture : 3 min

Pour Derek, les chantiers de pavage et de béton n’ont pas de secret. De la planification des travaux à leur réalisation, en passant par la supervision de chantier, son expertise et son œil de lynx sont les bienvenus.

En quoi consiste ton métier?

Je m’assure du bon déroulement des projets de voirie auxquels je suis assigné, tant avec nos équipes internes de cols bleus qu’avec les firmes externes que nous pouvons engager. Les projets internes sur lesquels je travaille concernent généralement les travaux de pavage et de béton, comme l’élargissement des trottoirs aux intersections ou la réfection de la chaussée.

Mes tâches commencent dès le début du projet avec une partie planification, par exemple pour les demandes de permis et les communications envoyées aux  intervenants concernés par la voie publique comme la Société de transport de Montréal, le Service de police de la Ville de Montréal, le service de sécurité incendie de Montréal, Hydro-Québec, Bell, etc.

Dans le cas où nous faisons affaire avec une firme externe pour son expertise, je peux également contribuer aux appels d’offres en ce qui a trait au choix des matériaux et aux services d’arpentage. En parallèle, j’ai aussi un rôle de surveillance à jouer dans la réalisation des travaux et donc, l’été, on peut m’apercevoir régulièrement sur le terrain.

Quelles sont tes tâches sur le terrain?

Je m’assure que tout se déroule bien pendant et après les travaux. Sur le chantier, le contremaître m’appelle pour venir valider des éléments techniques comme le niveau d’élévation d’une saillie, par exemple, qui s’avère crucial pour éviter les problèmes d’accumulation d’eau. Parfois, deux têtes valent mieux qu’une et la double vérification permet de réduire les erreurs. Après les travaux, je reviens également faire un tour sur les lieux pour une vérification finale.

Sur quel type de chantier préfères-tu te rendre?

Comme nous réalisons des travaux tant avec nos équipes internes qu’avec des firmes externes, j’en vois passer, des chantiers! Et j’ai une nette préférence lorsque ce sont nos équipes qui sont sur place; d’ailleurs, j’aime beaucoup « devoir » aller les voir!

Quelle est la différence entre ton travail et celui d’un-e ingénieur-e?

Les ingénieur-e-s ont davantage de responsabilités, spécialement en ce qui concerne les prises de décisions. Pour tout ce qui a un impact majeur sur les échéanciers, les budgets ou la qualité des travaux en général, c’est l’ingénieur-e qui s’en occupe. D’ailleurs, quand j’ai des questions ou des hésitations, c’est vers elles ou eux que je me dirige. 

Quel est ton parcours?

J’ai complété une technique en génie civil au Collège Montmorency et mon premier stage se déroulait à la ville de Laval. C’est dans le cadre de ce stage que j’ai découvert le monde des chantiers et le domaine municipal.

Par la suite, j’ai travaillé en structure de télécommunications dans une firme privée, où je faisais de l’analyse structurale pour les pylônes en acier et des inspections en grimpant dans les tours, comme un singe. Pour cette même compagnie, je me suis souvent rendu dans le Grand Nord québécois afin de calculer la quantité d’eau envoyée dans les barrages. On se rendait au travail en hélicoptère, car on travaillait au-dessus des stations météo, c’était vraiment spécial! Puis, depuis juillet 2020, je fais partie des équipes de Ville-Marie.

Qu’est-ce qui t’attirait dans le domaine de l’ingénierie municipale?

Je trouvais qu’il y a plusieurs débouchés intéressants, et ce, dans plusieurs branches, telles que l’environnement, le bâtiment et la foresterie. D’ailleurs, je suis actuellement inscrit à temps partiel au baccalauréat en génie de la construction, à l’École de technologie supérieure.

Qu’est-ce que tu préfères dans ton métier?

J’aime lorsque j’ai l’occasion de travailler sur un projet de A à Z, de l’étape de la conception jusqu’à la réalisation. Je connais mon dossier et les parties prenantes, je me sens en contrôle. Le projet de saillies et de pavage sur la rue de Rouen a été mon premier gros mandat qui touchait vraiment à tout, et c’est encore mon préféré à ce jour.

Croises-tu beaucoup de citoyen-ne-s lors de tes visites sur les chantiers?

De temps en temps. On se fait repérer facilement, avec nos dossards. En général, les gens désirent savoir de quelle façon les travaux vont affecter leur routine. Je suis content, car je tombe toujours sur du bon monde, qui ont envie de voir leur ville s’améliorer. Les réactions sont vraiment positives!

Pourquoi les gens devraient-ils connaître ton métier?

Parce que mon travail a des répercussions directes sur les citoyen-n-es, et donc, je trouve important qu’ils et elles sachent qu’on ne fait pas n’importe quoi, que beaucoup de planification s’effectue pour tous les chantiers. Parfois, pour des travaux qui vont durer trois mois, il y a une année complète de planification en arrière. C’est le même principe que pour l’achat d’une voiture : avant de passer à l’action, on s’informe, on l’essaie, on ouvre le capot, on regarde l’état des pièces, on analyse son historique. Même chose pour nos projets : c’est la planification qui permet une meilleure qualité des travaux!