Emmanuelle Thibodeau : gardienne d’un trésor patrimonial

Publié le 24 janvier 2024 à 8 h 14
Mis à jour le 24 janvier 2024 à 10 h 50

Découvrez l’histoire du Bain Morgan et les travaux de réfection qui sont en cours.

Un édifice de plus de cent ans

Inauguré en 1916, le Bain Morgan (à l’époque appelé Bain Maisonneuve) faisait partie de la grande Cité-de-Maisonneuve. Conçu par l’ingénieur Marius Dufresne dans l’esprit des bains thermiques romains, il est l’un des plus beaux exemples d’architecture de style Beaux-Arts à Montréal.  

Le bain servait de lieu d’hygiène corporelle, car une grande majorité de la population ne possédait pas d’installations sanitaires à la maison. ll était ouvert six jours par semaine avec une seule journée réservée aux femmes. Après l’annexion de Maisonneuve, il servit d’école de police de 1920 à 1960 avec des heures de baignade restreintes et reprit par la suite son rôle de piscine publique. Il prit alors le nom de Bain Morgan.  

D’importants travaux sont en cours depuis l’an dernier, notamment la réfection complète du parvis, l’imperméabilisation de la fondation, la réparation et le nettoyage de la façade et de la maçonnerie, la réparation des fenêtres et la mise en lumière du bâtiment pour redonner au Bain Morgan son lustre d’antan. Bien qu’une grande partie d’entre-eux soient presque terminés, les travaux d’électrification de la chaufferie, visant à réduire 80 % l’empreinte carbone du bâtiment, seront terminés au printemps. 

Emmanuelle Thibodeau, la responsable des travaux de réfection du Bain Morgan à l’arrondissement, nous raconte son expérience de gardienne de la restauration de ce trésor patrimonial.

Ce souci de conserver les composantes d’origine du bâtiment a des répercussions sur toutes nos interventions.

Les défis de ce chantier

Emmanuelle, quels ont été les gros défis de ce projet ?

Notre plus grand défi se situe au niveau de la préservation du patrimoine. Ce souci de conserver les composantes d’origine du bâtiment a des répercussions sur toutes nos interventions. Par exemple, sur la façade, on a procédé à la mise en lumière du bâtiment. Cet ajout d’éclairage nous obligeait à trouver des façons de camoufler le filage de manière à ce qu’il soit invisible et de ne pas abîmer les composantes patrimoniales. 
 
Les grilles de la façade ont aussi représenté un défi, car on doit les repeindre. Nous pensions pouvoir les repeindre en usine, mais finalement, les nombreuses couches de peinture cachaient des soudures, ce qui fait que nous devrons les repeindre sur place.  
 
Pour chacune des interventions, il y a toujours des discussions et des échanges avec la personne ressource dans l’équipe du patrimoine à la Ville centre. Toute l’équipe doit être à l’aise avec les décisions qui sont prises.

Est-ce qu’il y a eu des exécutions de travaux qui ne se sont pas déroulées comme vous l’aviez planifié au départ ? 

Honnêtement, non !  Bien entendu, comme dans n’importe quel chantier, il y a toujours des délais qui sont associés à la réception des équipements. Nous avons débuté par la réfection de la façade, de la maçonnerie et de l’éclairage. Tout s’est très bien déroulé. C’est au niveau de la modification du système de chauffage que l’obtention des équipements est plus longue, car nous avons ajouté une pompe.

Pour chacune des interventions, il y a toujours des discussions et des échanges avec la personne ressource dans l’équipe du patrimoine à la Ville centre. Toute l’équipe doit être à l’aise avec les décisions qui sont prises.

Un projet coup de coeur

Quel a été ton coup de cœur dans ce projet ?

Le Bain Morgan est un très beau bâtiment, empreint d’histoire et prestigieux. Pour moi, c’est un privilège de contribuer à un tel projet de conservation d’architecture et de travailler avec une équipe aussi formidable. Je tiens à souligner que c’est ma collègue Céline qui avait débuté le mandat et j’ai pris la relève lorsqu’elle est partie en congé de maternité.  
 
J’apprends chaque jour grâce au projet de réfection du Bain Morgan. Ma formation en architecture me sert énormément dans l’exécution de ce projet. Un architecte, ça dessine, mais finalement ça planifie beaucoup dans le cadre de son travail.  L’architecture a une grande incidence sur comment on se sent, sur l’humain en général.

Une enveloppe budgétaire de 2,5 M$

C’est la première fois que tu es appelée à gérer un projet de 2,5 M$ ?

Oui! Je suis arrivée à la Ville en 2018 comme agente technique. J’ai accompagné ma collègue Hakima sur le projet de réfection de la maison de la culture Maisonneuve, puis j’ai travaillé sur des projets de réfection de chalets de parc et de pataugeoires. C’est la première fois que je chapeaute un projet d’une aussi grande envergure.  
 
Auparavant, je travaillais chez Yelle Maillé & associés Architectes. C’est une firme qui réalise de grands projets hospitaliers. J’ai collaboré à l’équipe Maître sur le projet du CHUM et ce fut une expérience très enrichissante.  
 
Venir travailler pour la Ville a été pour moi une belle découverte. On est une bonne équipe à l’arrondissement. 
 

Les travaux se poursuivront jusqu’au printemps 2024. Les citoyens et citoyennes pourront profiter à nouveau de cette magnifique installation dès l’été prochain.

Recherche rapide