Le Plateau vu par... Bruce Moreau, brigadier au sein du G.I.T.

Publié le 13 mars 2024 à 12 h 57
Mis à jour le 13 mars 2024 à 13 h 46

Chaque mois, nous partons à la découverte du Plateau à travers les yeux et les mots de celles et ceux qui l’animent.

Dès qu’il entre au tout petit café situé à l’angle des rues Rachel et Saint-Urbain où on l’attend par un glacial lundi matin de février, on le reconnait sans même l’avoir déjà vu. Un grand gaillard au regard doux, au rire contagieux et au sourire un peu timide, Bruce Moreau dégage une belle force tranquille.  

Celui-ci termine ces jours-ci son parcours au sein de la brigade de propreté Milton-Parc avec le Groupe Information Travail (G.I.T.). Le programme dit « normal » pour un membre de la brigade de propreté est de six mois, mais lui est demeuré trois ans ! Il avait envie de rester et sentait qu’il avait encore à apprendre de cette expérience. 

Les brigades à pied du G.I.T. assurent la sécurité et la propreté, en collégialité avec nos équipes d’arrondissement. Ils aident à ramasser des poubelles, à nettoyer les rues et ruelles, à disposer de seringues et autres matières dangereuses. Le projet d’insertion socio-professionnelle est financé par des programmes de l’arrondissement et de la Ville pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale et favoriser la cohabitation sociale dans le secteur. 

Ce que Bruce a préféré de cet emploi ? Être utile et rendre service. Voir des enfants jouer dans des rues et ruelles exemptes de vitre cassée et d’autres détritus le comble de fierté. Il se réjouit d’avoir bénéficié de la reconnaissance de la population du Plateau et se targue que l’arrondissement est plus propre depuis que la brigade met la main à la pâte.  

Arrivé de la Côte-Nord il y a neuf ans, Bruce n’avait alors aucun projet ni plan de match. Il a trouvé un refuge chez Projets autochtones du Québec dans le centre-ville. Là, on l’a pris en charge, aidé à se trouver un logement et on lui a parlé de la brigade du G.I.T. 

Maintenant en recherche d’un nouveau travail, à l’aube d’une nouvelle étape dans sa vie, le moment est propice pour s’asseoir avec Bruce et lui poser quelques questions sur Le Plateau, qu’il a bien sillonné et connu au cours de ses années d’engagement au sein de l’organisme soutenu par l’arrondissement. 

++++ 

Le Plateau en un mot ?
Ça peut sembler facile, mais je ne l’ai pas encore trouvé! Toutefois, j’ai déjà écrit un poème pour le G.I.T. et je vous le partage :  

Que faire que faire… 
je ramasse les déchets pour un bon futur, 
la civilisation mène un point à la vie dure, 
c’est pas la peine de négliger ça me rassure, 
garde le bon chemin avant de vous faire coller au mur. 
 
Le faire le faire… 
j’ai pas la frousse de nettoyer les rues comme un artiste, 
le problème c’est que je vois ça tous les jours c’est triste, 
je suis pas un robot mais la gentillesse existe, 
seul le beau temps me permet de prendre des risques. 
 
Affaire affaire… 
la ville continue de tomber en ruine, 
j’ai l’astuce qui rend les choses sublimes, 
continuons d’être humaniste face à ce crime, 
sous une bonne influence vous garderez une démarche fine. 

Un lieu coup de cœur ?
Ce que j’aime du Plateau, ce sont les vieux bâtiments, même si plusieurs appartements semblent petits comme des boîtes de mouchoirs ! (rires) J’aime aussi beaucoup le coin du petit Laurier, avec le parc, l’école et les petits commerces.  C’est très beau et très calme. Et aussi, j’aime que ce soit facile de s’orienter dans l’arrondissement. C’est un carré avec des lignes droites! 
 
Votre meilleur souvenir du Plateau ?
J’en ai plusieurs, mais je me rappelle qu’avec la brigade, on a déjà improvisé une comédie musicale en travaillant. Chanter dans les rues et jouer la comédie en travaillant, j’ai adoré ça! 

Ça me fait aussi penser à mon premier souvenir comme brigadier. J’ai trouvé qu’il faisait tellement froid. Pourtant, je viens du Nord et on est dans le Sud, c’est bizarre !  Mais j’ai continué à travailler beau temps, mauvais temps et j’ai beaucoup aimé ça. Je me suis fait plusieurs ami(e)s.  

+++ 

La rencontre tire à sa fin. Aujourd’hui, Bruce s’en va compléter son curriculum vitae. Un emploi potentiel dans un cinéma est dans sa mire. « Qui sait, peut-être qu’un jour je vais finir comme acteur dans un film ! » nous dit-il en souriant.  

L’Histoire nous le dira, mais une chose est certaine, l’avenir semble prometteur. 

Merci Bruce, le G.I.T. et bonne chance pour la suite!

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