10 questions à Angélique Lecesve, commissaire au développement économique

Mis à jour le 5 novembre 2021
Temps de lecture : 4 min

Angélique est commissaire au développement économique. Elle s’occupe de faire mousser le dynamisme à Ville-Marie grâce aux mille et uns projets dans lesquels elle fait valoir son expertise, entre autres avec les associations commerçantes et les Sociétés de développement commercial du territoire.

En quoi consiste ton métier?

En tant qu’unique commissaire économique à Ville-Marie, j’aide à dynamiser les artères commerciales du territoire. J’offre donc un soutien financier, logistique ou un accompagnement aux associations commerçantes et aux Sociétés de développement commercial (SDC) de Ville-Marie pour les aider à bien déployer leurs projets sur le domaine public. On peut penser à la Galerie blanc du Village, au marché du Quartier chinois ou, plus récemment, à l’Halloween sur la rue Crescent. Je peux également être amenée à travailler sur d’autres projets spéciaux, tels que les îlots d’été, les terrasses ou les camions de cuisine de rue, toujours dans le but de faire mousser la vitalité du centre-ville. Enfin, je sers de référence pour les commerçant-e-s qui veulent s’installer dans Ville-Marie et qui demandent de l’aide pour mieux naviguer à travers les étapes administratives de la Ville ou les différents programmes de financement. 

À quoi ressemblent tes tâches?

Comme je gère un programme de soutien financier au développement économique commercial, beaucoup de mes tâches sont administratives, telles que l’analyse, l’évaluation et le suivi des demandes de soutien financier. Je fais également beaucoup de coordination de rencontres pour arrimer le déploiement de ces projets. Finalement, afin de m’assurer du bon déploiement et pour aller à la rencontre des propriétaires de commerces, je me déplace sur le terrain.

Que fais-tu sur le terrain?

Au moins une fois par semaine, je me promène sur nos artères commerciales afin de garder le contact avec les commerçant-e-s et me donner une idée concrète de leur quotidien, leurs enjeux. Je trouve ça important d’avoir l’heure juste avec les propriétaires de commerces et souvent, c’est lors de ces rencontres que je vois ce qu’il y a améliorer et que je peux, par la suite, effectuer des suivis avec les équipes concernées, à l’interne. Je suis le maillon intermédiaire entre mes collègues et les commerçant-e-s.

Quelle est la différence entre une SDC et une association?

L’adhésion à une SDC est obligatoire, à la différence d’une association. Certains territoires de l’arrondissement sont définis et celles et ceux qui y installent leur commerce doivent automatiquement payer une cotisation. À Ville-Marie, il y a quatre SDC : Vieux-Montréal, Quartier latin, Village et Montréal centre-ville. L’adhésion à une association est totalement volontaire. Les membres sont autonomes dans leurs décisions et activités. À Ville-Marie, les quatres associations sont celles des Faubourgs Ontario, des marchands de la rue Crescent, du Quartier du Musée et des restaurateurs et commerçants de la rue Peel. Mais à la base, l’objectif d’une SDC ou d’une association reste de promouvoir le développement économique et d’assurer la vitalité commerciale de leur secteur.

Comment entres-tu en contact avec les propriétaires de commerces?

Comme je connais bien le profil de nos rues et quartiers, je sais quels moments sont les plus calmes, et j’en profite pour faire mes tournées. Je possède également un grand réseau de contacts auprès des commerçant-e-s, certain-e-s viennent directement me voir et j’ai mes habitué-e-s. Discuter avec les commerçant-e-s me permet de garder une proximité, de comprendre leurs enjeux et de pouvoir les aider du mieux que je le peux. Il faut avoir les reins solides pour être propriétaire d’un commerce, et j’ai un énorme respect pour ceux et celles qui le sont!

Quel est ton parcours?

J’ai un parcours assez atypique : côté académique, je possède une maîtrise en histoire. En ce qui concerne mon bagage professionnel, j’ai d’abord occupé un emploi d’adjointe de direction dans un salon d’esthétique sur la rue Saint-Denis. D’ailleurs, c’est comme cela que j’ai découvert l’existence des SDC. Puis, j’ai travaillé dans le milieu des communications, où j’ai vraiment eu la piqûre pour l’événementiel, à un point tel que j’ai étudié en planification et gestion d’événements. Par la suite, j’ai occupé un poste d’adjointe administrative à la Chambre de commerce de l’est de Montréal, où j’ai gravi les échelons jusqu’au poste de directrice générale adjointe. Enfin, j’ai travaillé comme directrice générale à la SDC du Quartier latin, puis j’ai rejoint les rangs de Ville-Marie, au mois de mars dernier. Mon bagage extrêmement diversifié, tous mes emplois passés me servent dans mes fonctions actuelles!

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton travail?

Le fait que je puisse travailler sur un peu tout. Par exemple, quand je reçois le plan d’action d’une SDC, une partie traite de l’embellissement, une autre de l’aménagement, une autre d’un événement, etc. J’aime quand plusieurs aspects d’un projet s’emboîtent et donnent un résultat final intéressant. Selon moi, c’est le regroupement de plusieurs actions qui amène de la vitalité à une rue et qui, en bout de ligne, garantit le succès d’un projet. 

Sur quel projet as-tu préféré travailler?

C’est difficile à dire, car ils ont tous leur particularité. Mais j’ai été très impressionnée par ce qui s’est passé cet été dans le Quartier latin! Les commerçant-e-s se sont vraiment bien mobilisé-e-s, les aménagements étaient superbes et il y a eu une super ambiance. On pouvait le constater à l’heure des 5 à 7, d’ailleurs, puisque les terrasses étaient constamment remplies. J’éprouve une grande fierté d’avoir participé à tous ces projets. Sinon, lorsque je suis arrivée en mars dernier, j’ai consacré énormément de temps aux piétonnisations des rues, ainsi qu’au projet du Marché Asiatique dans le quartier chinois. Ce fut toute une entrée en poste, et moi, je carbure à l’adrénaline!

Pourquoi les gens devraient-ils connaître ton métier?

Pour rappeler aux commerçant-e-s de ne pas hésiter à me contacter s’ils ou si elles ont besoin d’aide. Souvent, les gens ont peur que ce soit très compliqué, particulièrement en ce qui a trait à la demande de financement auprès des partenaires. J’espère donc pouvoir être le maillon qui permet aux gens de se lancer en affaires et de faciliter leur démarche.

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut établir son commerce dans Ville-Marie?

De faire ses devoirs. Trop souvent, les gens pensent que c’est facile d’ouvrir son commerce. Mais ce n’est pas tout le monde qui y parvient, c’est un véritable travail qui demande beaucoup de temps et d’investissement. Je recommande donc de prendre du temps pour structurer le projet, de faire des études de marché et, surtout, de bien se faire accompagner par des professionnel-le-s, notamment des comptables et des avocat-e-s.