C’est un adolescent au regard un peu sceptique qui nous accueille à la porte du Centre le Beau Voyage (Le BV pour les intimes!). N’entre pas qui veut dans cet endroit destiné aux jeunes. Surtout pas des adultes! Quand nous demandons à rencontrer Yon, un sourire éclaire le visage du jeune homme qui nous laisse passer et nous amène directement à l’intervenant jeunesse, en train de luncher sur le coin d’une table. 

Formé en France en psychologie de l’enfance, de l’adolescence et de l’éducation, Yon Garbisu a décidé de poser ses valises à Montréal pour de bon en 2022, après quelques allers-retours de chaque côté de l’Atlantique. D’abord à l’emploi du Centre pour un contrat de six mois comme intervenant jeunesse, le voilà maintenant responsable de l’équipe d’intervenant(e)s. Animé par le fait de pouvoir travailler auprès des jeunes dans un cadre souple et ouvert tablant sur la recherche d’autonomie des jeunes, il se reconnait vraiment dans la vision de l’organisme établi sur Le Plateau depuis 50 ans. 

Je trouve l’approche vraiment intéressante. Ici, on essaie vraiment de créer un lien de confiance avec les jeunes et qu’ils comprennent que tout repose sur le respect et leur niveau d’engagement. Le BV c’est pour et par eux! 

Les adolescent(e)s ont souvent mauvaise presse et la société tend à être méfiante à leur endroit. Le Centre le Beau Voyage se veut un tiers-lieu où les jeunes se développent dans un cadre à l’écoute de leurs réalités. Intervention de milieu au HLM de Mentana, travail de proximité auprès des jeunes de l’école Jeanne-Mance, activités culturelles et sportives, etc., le BV se coconstruit au gré des besoins de ses usager(e)s et intervient sur plusieurs axes (jeunes, familles, communauté). 

On profite de notre visite dans ce lieu inspirant pour poser à Yon Garbisu quelques questions sur le quartier qu’il a adopté. 

Le Plateau en un mot? 

Je dirais coloré, parce que je trouve que c’est à la fois vrai de l’espace dans lequel j’ai l’impression d’évoluer, avec plein de petites maisons de couleurs, des fleurs et de la verdure. C’est vraiment apaisant! D’ailleurs, peu importe son budget, tout le monde a accès aux arbres, aux parcs. J’ai été souvent dans des quartiers où, si tu n’as pas d’argent, tu ne peux qu’y passer.   

Ici, c’est différent. Il y a aussi beaucoup de diversité sous toutes ses formes.  Je pense que ça crée un univers qui est partagé, malgré les disparités sociales. Ça, c’est la force du Plateau en fait   : d’amener des gens de partout dans le monde et leur donner envie de vivre ensemble. Et ça, ça fait du bien à l’âme! 

Un souvenir du Plateau? 

J’en ai plein! Mais le premier truc qui m’est venu en tête, c’est la tempête de verglas en avril dernier! Au début, tout le monde était émerveillé par la beauté des arbres glacés et du silence. Puis ça a commencé à craquer, il y a eu des arbres qui tombaient et des pannes d’électricité. Il y avait quelque chose d’inquiétant et de spectaculaire à la fois. C’est aussi un événement qui nous a rappelé la puissance de la nature, à quel point on vit avec la nature. 

Un secret bien gardé ou un lieu coup de cœur? 

Mon secret bien gardé, c’est une petite journée type sur Le Plateau, quand il fait beau. Vous allez d’abord au café Santropol. C’est une très belle manière de commencer une journée, surtout en été, pour profiter de la petite cour extérieure. Ensuite, vous pouvez faire une balade sur les avenues Duluth et Mont-Royal, et vous terminez votre journée au restaurant afghan Khyber Pass, près du parc La Fontaine. N’oubliez pas de prendre votre bouteille de vin à la SAQ avant d’aller au resto! C’est une journée de rêve parsemée de bonne bouffe, de découvertes et de beauté. 

Merci Yon!