10 questions à Alexis Auger, agent technique en urbanisme
Les beaux jours arrivent et vous donnent envie d’en profiter en terrasse? Alexis Auger, agent technique en urbanisme, fait partie des personnes derrière le processus d’aménagement des cafés et terrasses de Ville-Marie.
En quoi consiste ton métier?
Nous sommes deux agents techniques en urbanisme à Ville-Marie qui nous occupons de traiter les permis d’occupation du domaine public de types périodique ou permanent. Les permis périodiques sont les plus courants et concernent les installations destinées à une période bien définie, par exemple du 1er avril au 1er novembre pour les cafés-terrasses ou les placottoirs.
Les permis d’occupation permanente demandent un examen beaucoup plus approfondi du dossier et reviennent moins souvent. Ils concernent les installations destinées à rester sur le domaine public, par exemple une voûte commerciale ou une passerelle.
Quelles sont tes tâches les plus courantes?
La plupart de mes tâches sont reliées aux demandes de permis de cafés-terrasses : de février à novembre, je ne fais que ça! Lorsque je reçois une demande de la part d’un-e propriétaire de commerce, je vérifie, un par un, l’ensemble des documents qui l’accompagnent : les plans, la zone dans laquelle la terrasse se situe, les assurances, le formulaire, etc.
L’hiver je me consacre davantage à la recherche et aux permis d’occupation permanente, car j’ai plus de temps pour m’y pencher. Finalement, en tout temps, je travaille en étroite collaboration avec notre inspecteur attitré et, parfois, je l’accompagne même sur le terrain.
Que fais-tu sur le terrain?
J’aime jeter un œil aux zones et structures pour lesquelles j’ai émis des permis. C’est bien de les voir sur un plan ou par courriel, mais en réalité, c’est encore mieux. L’été, quand les cafés-terrasses sont installés, j’essaie d’y aller le plus souvent possible. Je trouve qu’il s’agit de l’un des aspects les plus intéressants de mon métier!
Quel est ton parcours?
J’ai commencé ma carrière dans le domaine de l’hôtellerie, où j’ai travaillé pendant sept ans. Puis, j’ai voulu changer de branche. J’ai toujours été attiré par le domaine municipal, la circulation et l’architecture. Je suis né à Montréal, j’y ai toujours vécu et j’ai voulu participer à la rendre plus belle, ne serait-ce qu’avec les cafés-terrasses. J’ai donc obtenu un diplôme d’études collégiales en aménagement et urbanisme au Collège de Rosemont. J’ai intégré la Ville de Montréal en 2015 en tant que col bleu pour la Division des parcs et de l’horticulture, puis j’ai été inspecteur dans deux autres arrondissements, ainsi qu’à Ville-Marie. J’occupe mes fonctions actuelles depuis 2021, et je peux affirmer que je me sens vraiment à la bonne place!
Qu’est-ce que tu préfères dans ton travail?
J’aime planifier la nouvelle saison, analyser les dossiers en fonction des rues piétonnes, des travaux à venir, des différents secteurs, etc. De plus, j’apprécie le vaste bassin d’expertise à Ville-Marie. Il y a toujours un-e collègue pour nous venir en aide au besoin et pour nous transmettre son savoir et j’aimerais, dans quelques années, devenir à mon tour une personne-clé.
Combien de permis sont émis pour les cafés-terrasses chaque année?
Nous en émettons environ 320 par an : c’est de loin le plus gros volume de tout Montréal. Heureusement, le Guide d’aménagement d’un café-terrasse ou d’un placottoir nous facilite beaucoup la tâche car il se trouve à la disposition du grand public et il explique en détail les normes et réglementations en vigueur. C’est aussi notre rôle de le mettre à jour chaque année, en collaboration avec l’équipe des communications.
Combien de temps prend l’analyse complète d’un dossier?
Cela peut varier entre une heure et trois mois, selon le niveau de préparation de la commerçante ou du commerçant. Si les documents ne sont pas conformes, qu’il en manque, ou encore, que les plans demandent une modification de l’architecte, cela retarde le processus et peut rendre le tout très long. Mais si tout est en ordre, on peut émettre le permis la journée même! C’est pour cela que je recommande vivement aux commerçant-e-s d’organiser leur demande le mieux possible.
As-tu un conseil pour leur faciliter la tâche?
Premièrement, je leur conseille d’effectuer leur demande très tôt : c’est possible de nous l’envoyer dès janvier, et pour mon collègue et moi, c’est loin d’être la période la plus occupée!
Deuxièmement, si un élément n’est pas clair, je leur suggère de communiquer avec moi : je suis joignable par courriel ou par téléphone, et je réponds très vite. Quand on peut joindre quelqu’un de façon aussi accessible, il faut en profiter!
Peux-tu nous conter une anecdote marquante reliée à ton métier?
Lorsque l’on reçoit des centaines de demandes de permis pour des terrasses en quelques mois, on en voit, évidemment, de toutes les couleurs. J’ai déjà reçu une demande dessinée sur une serviette de table en papier, avec un gros rectangle et des cercles pour représenter une table et des chaises… Quand c’est aussi farfelu, on ne peut pas s’empêcher de rigoler, mais cela vient aussi avec un refus.
Pourquoi les gens devraient-ils connaître ton métier?
Parce que, même si mon collègue et moi travaillons dans l’ombre, presque tout le monde est touché par notre travail : qui n’aime pas profiter d’une belle terrasse l’été? De plus, ça aide les commerçant-e-s locaux, et ça, c’est d’une importance capitale. D’ailleurs, je conseille à tout le monde d’essayer les petites terrasses qui servent des produits locaux cet été : ce sont toujours de belles découvertes et ça contribue à la vie du centre-ville!
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