10 questions à Pablo Gonzales Del Vallee, peintre

Mis à jour le 6 octobre 2021
Temps de lecture : 3 min

Peinture des bancs de parcs, parcours ludique au sol pour les enfants, teinture du mobilier urbain, rafraîchissement des bornes fontaines : Pablo Gonzales Del Vallee donne son coup de pinceau (ou de rouleau) sur tous les aménagements intérieurs et extérieurs de Ville-Marie, et ce, depuis 2017.

En quoi consiste ton métier?

Je suis peintre pour les aménagements intérieurs et extérieurs de Ville-Marie. Je travaille autant sur des projets récurrents, par exemple le rafraîchissement annuel des bancs de parc, que sur des projets plus spéciaux qui demandent davantage de créativité, comme le marquage au sol pour les jeux d’enfants dans les parcs. Bien que l’été, quelques collègues saisonniers se joignent à moi comme peintres applicateurs, je suis le seul à exercer à l’année longue le métier de peintre à Ville-Marie, alors je me retrouve avec des contrats très diversifiés.

Quel est ton parcours?

J’ai travaillé de nombreuses années dans le domaine de la restauration, puis j’ai postulé un peu par hasard sur le poste de peintre applicateur à Ville-Marie, en 2011. J’ai occupé cet emploi pendant trois ans, aux côtés d’un peintre qui m’a enseigné plusieurs trucs et astuces et qui m’a donné envie d’en savoir plus. J’ai donc suivi une formation professionnelle à l’école comme peintre en bâtiment et, depuis 2017, je suis peintre. Aujourd’hui, c’est moi qui montre les astuces du métier aux peintres applicateurs.

Quelle est la différence entre un peintre et un peintre-applicateur?

Le peintre supervise le travail des peintres applicateurs et les guide vers les bonnes pratiques. Cela demande une bonne méthodologie notamment sur les techniques de nettoyage selon la composition des produits, par exemple ceux à base de solvant versus ceux à base d’eau, ou encore, comment disposer des matières dangereuses.

Travailles-tu davantage à partir de ton atelier ou directement sur le terrain?

L’hiver, je ne quitte presque jamais mon atelier. Dès que les aménagements d’été reviennent à la cour de voirie pour être entreposés, cela m’occupe généralement pour une longue période car je dois les rafraîchir. Je peins également toutes les bandes de patinoire durant la période hivernale. Et dès l’arrivée du printemps, de nombreux projets se concrétisent à l’extérieur, donc je suis appelé sur le terrain. Ruelles, parcs, mobilier urbain, objets extérieurs décoratifs : les demandes entrent sans cesse.

La peinture est-elle à refaire fréquemment?

La peinture au sol, c’est le même principe que le marquage dans les rues, donc en théorie, cela dure longtemps. D’autres aménagements, comme les bacs à fleurs en bois, n’ont qu’une mince couche de finition à base d’eau et demandent donc d’être rafraîchis chaque année. Il en est de même pour les bancs de parc et pour les cabanes à insectes. Après, cela dépend de l’état des choses. Par exemple, une borne fontaine a beau être peinte à l’acrylique, qui est le produit le plus efficace, elle peut ne durer qu’un été si elle a été endommagée. 

Quel projet de peinture as-tu trouvé le plus surprenant à réaliser?

Récemment, j’ai eu à peindre de grosses structures de brosses à dents et des dents gigantesques pour un projet spécial… Disons que ça sortait de l’ordinaire!

Laisses-tu libre cours à ta créativité dans tes projets?

Cela dépend lesquels. Certains projets, comme la peinture d’un lampadaire ou d’un banc de parc, sont réglementés alors que pour d’autres, j’ai carte blanche. Par exemple, dans la ruelle D’Iberville dans le Centre-Sud, le parcours pour les jeunes réalisé à la peinture au sol sort entièrement de mon imagination. Mon style est toujours teinté d’une touche enfantine, et ce que je préfère, c’est la fantaisie.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton travail?

J’aime montrer à mes peintres-applicateurs les bonnes techniques de peinture, me sentir responsable de mon équipe. Et évidemment, j’adore appliquer la peinture!

Quel projet as-tu le plus aimé faire?

Je les aime tous, mais il y en a un qui m’a demandé particulièrement d’efforts, dans la ruelle entre les rues Atateken, Wolfe, Robin et le boulevard De Maisonneuve Est. À l’aide de peinture au sol, j’ai dû réaliser une araignée dans sa toile de façon assez détaillée ainsi qu’un jeu de marelle en totem. Cela m’a pris deux semaines à réaliser, et il a fallu coordonner les allées et venues des horticulteur-ice-s, des voitures et… affronter la canicule! Je suis assez fier de mon implication dans ce projet.

Pourquoi les gens devraient-ils connaître ton métier?

J’aimerais que les gens sachent que je prends soin de leur mobilier urbain et que mon travail me tient beaucoup à cœur. J’exerce un métier que j’aime, mais je le fais en partie pour égayer les endroits où les citoyen-ne-s vont promener leur chien, s’asseoir, admirer les couleurs… ça me fait plaisir de voir quelqu’un profiter des aménagements que j’ai embellis.