10 questions à Sylvie Goulet, contremaître à l'entretien

Mis à jour le 12 novembre 2024
Temps de lecture : 4 min

À l’hôtel de ville, à la cour de voirie et à la cour municipale, Sylvie Goulet, contremaître à l’entretien, dirige depuis 2012 les équipes qui nettoient et désinfectent les lieux. À l’affût des technologies et dévouée à l’environnement, elle siège également au sein de plusieurs comités écologiques.

En quoi consiste ton métier?

Je suis contremaître à l’entretien, donc mon travail comporte deux volets : le nettoyage et la désinfection. Cela peut être le nettoyage des surfaces, propreté des toilettes, désinfection des poignées de portes, etc. Je gère une équipe de 13 cols bleus à l’entretien ménager et un employé de décoration pour les événements, ainsi qu’une équipe d’entretien externe assignée à la cour municipale et à la cour de voirie. J’effectue régulièrement des tournées surprises et des contrôles de qualité accompagnée d’une firme externe, afin de vérifier que le travail soit conforme dans chacun des trois établissements. Parallèlement, j’ai l’environnement à cœur et je fais partie de plusieurs comités dans lesquels je peux proposer de nouvelles pratiques et du matériel écoresponsables.

Quel est ton parcours?

Très prochainement, je fêterai mes 32 ans en tant qu’employée de la Ville. J’ai commencé à la Division de la sécurité, puis je suis retournée à l’école en gestion des ressources humaines. En 2009, j’ai intégré les équipes de Ville-Marie comme contremaître à la brigade de Montréal-Net, puis j’ai été transférée à la voirie. C’est depuis 2012 que j’occupe mon poste de contremaître à l’entretien, que j’aime beaucoup.

Qu’est-ce qui t’attirait dans l’entretien?

J’ai l’impression qu’à la base, c’est difficile d’attirer les gens vers l’entretien. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’apprécie autant mon équipe, car quand les gens s’engagent, ils donnent leur maximum. Je savais qu’en intégrant ce poste, j’allais y passer le reste de ma carrière. Et l’équipe qui m’entoure joue un grand rôle dans mon bonheur.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton travail?

Mon équipe, c’est sûr! Aussi, je m’intéresse énormément à l’environnement et aux nouvelles technologies et, grâce à mes lectures sur le sujet, je peux découvrir toutes sortes de moyens de bonifier nos pratiques de travail. Dans le domaine de l’entretien, c’est généralement en lien avec des équipements motorisés. Par exemple, plutôt que de passer la vadrouille dans les corridors, on peut sauver des milliers de pas à un-e employé-e grâce à une autolaveuse sur laquelle la personne peut grimper. Je garde l’œil ouvert pour tout type d’appareil qui peut faire éviter des efforts physiques répétitifs. De cette façon, j’ai l’impression d’aider concrètement mon équipe dans son travail et je trouve cela important d’avancer au rythme de la technologie pour constamment pouvoir s’améliorer. Le plumeau, ça fait longtemps que c’est désuet!

Tu mentionnes beaucoup l’environnement. En quoi consiste ta participation?

J’ai participé à trois comités axés sur l’environnement. D’abord, concernant les caractéristiques de l’hôtel de ville actuellement en rénovation, j’ai pris part à plusieurs rencontres du comité LEED, qui est l’une des plus hautes certifications en termes de bâtiment durable. J’ai notamment donné mon avis sur certains matériaux à utiliser pour le bâtiment et des conseils quant à l’entretien requis pour celui-ci. Ensuite, j’ai participé au comité Vert de l’Hôtel de Ville, qui a obtenu l’attestation ICI on recycle, niveau Elite.

Plus récemment, j’ai intégré le comité Vert l’avenir, dans le cadre du Plan climat 2020-2030, qui vise à accroître la qualité de vie et celle des services offerts à la population montréalaise. Le comité se compose de contremaîtres, d’ingénieur-e-s, de technicien-ne-s et de cols bleus, qui se réunissent toutes les deux semaines. Chaque membre présente des idées et des petits projets pour nos lieux de travail, afin d’en faire des endroits plus écoresponsables.

Peux-tu nous nommer quelques-unes de tes idées?

À la cour de voirie, par exemple, j’ai fait remplacer tous les rideaux de douche, qui étaient jetables, par des rideaux lavables. Il en est de même pour les linges à vaisselle, qui ont remplacé le papier à main, ce qui représente une réduction à la source. J’ai fait installer une laveuse et une sécheuse pour le nettoyage des rideaux de douches et des linges microfibres. De plus, j’ai instauré des poubelles de tri pour les déchets, le recyclage et le compost. Pour certaines personnes, ces petits gestes peuvent paraître anodins, mais en bout de ligne, cela fait vraiment une différence.

Dans quel bâtiment préfères-tu effectuer tes tournées d’inspection?

J’affectionne particulièrement l’hôtel de ville, puisque c’est mon équipe de cols bleus qui est sur place et je l’aime beaucoup. En plus, il y a toujours de l’action! De nombreux événements y sont organisés et ça nous demande de nous adapter très vite, ce qui représente un beau défi. Mais j’aime aussi la cour municipale et la cour de voirie. La dynamique est simplement différente. 

As-tu déjà vécu une situation marquante dans le cadre de ton travail?

Il y a déjà eu un refoulement de boue, à l’ancien hôtel de ville. Il a fallu mobiliser l’entièreté de l’équipe, faire appel à d’autres corps de métier, dont l’aqueduc, pour faire couper l’eau, puis ramasser le tout le plus rapidement possible afin d’éviter les dégâts majeurs. Ça m’a impressionnée à quel point on a pu tout gérer et régler efficacement. 

Comment as-tu vécu la pandémie?

C’est sûr que la pandémie a demandé un surplus d’ouvrage et d’effort au niveau de la désinfection, particulièrement lors de la première vague, alors que nous étions dans l’inconnu. Les équipes, qui étaient très sollicitées, ont dû désinfecter les lieux plusieurs fois par jour, et moi, j’étais toujours sur place. Inutile de vous dire les produits que nous avons commandés! 

Pourquoi les gens devraient-ils connaître ton métier?

Parce que l’entretien, ce n’est pas un domaine très populaire en général, mais pourtant, ça fait partie des métiers qui sont indispensables. Je suis chanceuse de pouvoir diriger ces équipes essentielles, dont la qualité du travail profite à tout le monde, spécialement en temps de pandémie.