11 questions à Normand Watier, animateur horticole

Mis à jour le 30 juin 2021
Temps de lecture : 3 min

Quel est l’insecte qui ronge ma betterave? Comment se nomme l’herbe indésirable qui pousse dans mon jardin? À quelle fréquence dois-je arroser mes tomates? Voilà d’excellentes questions auxquelles Normand Watier, animateur horticole dans les jardins communautaires, se fera un plaisir de répondre.

En quoi consiste ton métier?

Je suis animateur horticole dans les 12 jardins communautaires de Ville-Marie, donc je me promène d’un jardin à l’autre de l’arrondissement. Les gens peuvent connaître mes déplacements à l’avance grâce au calendrier installé à l’entrée des jardins. Lors de mes visites, je réponds aux questions, je propose des astuces et conseils de jardinage, en plus de veiller à ce que les règles soient respectées par les propriétaires des jardinets.

Es-tu le seul à occuper cet emploi?

Oui. Dans Ville-Marie, je suis le seul animateur horticole, et nous sommes moins de cinq à la Ville de Montréal. J’ai un métier rare, dont je suis extrêmement fier. Mine de rien, c’est quand même ma 20e année comme animateur horticole à la Ville, et ma 8e année à Ville-Marie!

À quoi ressemble une journée type?

Durant la saison estivale, je commence ma journée avec un peu de travail de bureau : répondre aux courriels et à mes appels, préparer certaines affiches à mettre dans les jardins, mettre à jour les listes des propriétaires de jardinets, etc. Puis, c’est l’heure de mes visites. Je suis présent dans les jardins jusqu’au coucher du soleil… sauf en cas de pluie, où j’avance dans mes tâches administratives et j’en profite pour mettre à jour mes connaissances. 

Ton travail demande donc de la recherche?

Oui, ça prend de l’information adéquate pour répondre aux questions. Quand j’ai commencé, on n’avait pas Internet. Toutes les deux semaines, nous nous réservions du temps pour effectuer de la recherche au Jardin botanique. Je me rappelle que je traînais plein de bouquins avec moi. Aujourd’hui, on m’a donné une tablette, c’est utile lorsque je me trouve directement sur les lieux, et tellement plus pratique comparé à mes premières années.

Qu’est-ce qui t’attirait dans ce domaine?

J’ai toujours aimé la nature et j’ai grandi au bord d’un lac. Par le passé, j’ai été guide de chasse et pêche. J’ai donc de bonnes connaissances sur les plantes, mais surtout sur les animaux. Aussi, j’ai moi-même été jardinier et même président d’un jardin communautaire! Toutes ces connaissances et cette expérience m’ont aidé dans mon métier et ont été renforcées par mon diplôme d’études professionnelles en réalisation d’aménagements paysagers. 

Jardines-tu encore dans tes temps libres?

Non. Le jardin où j’allais a été reconverti en un jardin de fleurs, ce qui m’intéresse moins que de cultiver des légumes, par exemple. Mais j’ai quand même toujours la main dans la terre et le pied dans le jardin! Je n’ai jamais pensé à reprendre un jardinet, mais je pense que si j’avais à le refaire aujourd’hui, j’irais avec les bacs, c’est moins difficile physiquement. 

 Que préfères-tu dans ton travail?

Ce qui me fait le plus plaisir, c’est quand j’ai donné de l’information qui a concrètement pu aider les gens, et qu’ils reviennent pour me témoigner leur appréciation. J’ai des “habitué-e-s” qui reviennent me voir régulièrement pour des sujets différents. Ça crée de bonnes relations!

Quel conseil de jardinage aimerais-tu offrir?

Depuis plusieurs années, j’essaie de convaincre les gens de mettre de l’eau à la disposition des oiseaux et des écureuils. En milieu urbain, l’eau est une denrée rare pour les écureuils et souvent, ce sont eux qui vont endommager les végétaux. La plupart du temps, c’est tout simplement parce qu’ils ont soif et non pas parce qu’ils ont faim!

Pourquoi les gens devraient-ils connaître ton métier?

Parce que je peux les conseiller, je suis là pour les aider. Que ce soit pour éviter des erreurs de jardinage qui sont commises par manque de connaissance, pour donner des conseils ou tout simplement des astuces de jardinage. J’apprécie quand les gens viennent me voir. Finalement, la prévention des maladies et des ravageurs dans les jardins, c’est très important, et on doit en faire beaucoup. Le jardinage, ce n’est pas juste semer et récolter.

Quel a été le premier jardin communautaire à Montréal?

Le tout premier qui a vu le jour était le jardin Centre-Sud, justement dans Ville-Marie, sur les rues Alexandre-DeSève et La Fontaine! Au départ, la mission des jardins communautaires s’inscrivait dans une optique de sécurité alimentaire. Avec les années, le plaisir de rencontre et de rassemblement est venu s’ajouter. Le jardin Centre-Sud célébrera ses 50 ans en 2025. 

Habites-tu dans Ville-Marie?

Oui, depuis 34 ans, fidèle au même endroit! En tant que citoyen, j’aime mon arrondissement. Ville-Marie, c’est la proximité du centre-ville, le choix des parcs avoisinants, la possibilité de voir les feux d’artifice, à pied, sur le pont Jacques-Cartier. Quand j’étais jeune, mon père demeurait près de là où j’habite présentement. J’en ai fait mon petit coin, disons.