12 questions à Lyna Karkri, sauveteuse
Tous les étés, depuis trois ans, Lyna reprend son poste de sauveteuse à Ville-Marie. On la retrouve à la pataugeoire du parc Médéric-Martin, où elle veille à la sécurité des enfants, le respect des règles et la qualité de l’eau.
En quoi consiste ton emploi?
Être sauveteuse, c’est d’abord un travail de prévention. Je dois m’assurer de la sécurité en pataugeoire. Que ce soit dans l’eau ou à l’extérieur, je fais constamment du balayage visuel. Ensuite, c’est important que la qualité de l’eau respecte les normes : tant pour les niveaux de chlore et de PH, que l’on teste toutes les 30 minutes, que pour les taux de dureté calcique et d’alcalinité, que l’on vérifie une fois par semaine.
Combien êtes-vous de sauveteuses et de sauveteurs?
Nous sommes près de 30 en tout, réparti-e-s dans les trois pataugeoires et les deux piscines de Ville-Marie. Moi, je suis assignée à Médéric-Martin pour l’été, cinq jours par semaine. Je suis contente, c’était mon premier choix : j’habite tout près!
Que fais-tu en dehors de la saison estivale?
Habituellement, la saison bat son plein de la fin juin à la fin août mais, en cas de grande chaleur, on peut aussi ouvrir les pataugeoires les fins de semaine qui suivent la période de la rentrée. Le reste de l’année, je suis étudiante à temps plein en sciences de la nature au cégep, et j’effectue quelques remplacements à la piscine Quintal.
Qu’est-ce qui t’a amenée à être sauveteuse?
J’ai toujours aimé nager : j’ai une photo de moi bébé, à la piscine Quintal! J’ai également participé à des compétitions de natation et pour couronner le tout, mon frère et ma sœur ont aussi occupé ce poste avant moi. On dirait que ça a toujours fait partie de ma vie.
Pourquoi être revenue à Ville-Marie pour un troisième été consécutif?
J’aime la proximité avec ma maison et, surtout, mes horaires. Certaines pataugeoires (dans d’autres arrondissements) exigent des quarts de travail de dix heures et plus par jour, alors que le mien est de six heures. Je peux vraiment profiter de mon été ainsi. Finalement, on a un super esprit d’équipe : on est pas mal toutes et tous ami-e-s et on se voit en dehors du travail.
Quelles sont les qualifications requises pour être sauveteuse ou sauveteur?
C’est certain qu’une expérience en natation est un bel atout. On a également trois étapes de formation à suivre et des épreuves à réussir : médaille de bronze, croix de bronze et sauveteuse ou sauveteur national-e. Enfin, il faut être en bonne forme physiquement.
Est-ce que les pataugeoires ferment quand il pleut?
À moins d’un déluge torrentiel, non. D’ailleurs, il y a même des gens qui aiment se baigner sous la pluie! Par contre, en cas d’orages, la pataugeoire fermera au minimum pendant 30 minutes dès le premier coup de tonnerre.
Qui retrouve-t-on à la pataugeoire?
Toutes sortes de personnes, dépendamment de la période de la journée. Le matin, nous recevons principalement des garderies et des CPE et l’après-midi, des camps de jour. Sinon, en tout temps, des familles viennent profiter du bassin. Mais ce sont souvent les mêmes personnes qui reviennent régulièrement, ce qui est bien, car ça permet de créer un beau lien avec elles.
Quelle est ta clientèle préférée?
Je dirais les garderies et les CPE, car comme elles viennent pratiquement tous les jours, les responsables sont déjà au courant de nos règlements. Il m’arrive parfois de revoir ces jeunes revenir à la pataugeoire accompagnés de leur famille, les fins de semaine. Aussi, comme j’en suis à mon troisième été, il y a des enfants que j’ai connus bébés et qui sont maintenant capables de marcher. Je les vois grandir et les trouve vraiment mignons!
Pourquoi les gens devraient-ils connaître ton travail?
Parce qu’au cours des dernières années, c’est un emploi qui a beaucoup évolué. Mon frère, qui a huit ans de plus que moi, était également sauveteur en pataugeoire. Dans son temps, il arrivait tous les matins et remplissait d’eau un gros trou, puis il mettait le chlore lui-même. Il n’y avait pas vraiment de système de filtration. Aujourd’hui, les pataugeoires sont presque toutes rénovées, le système de filtration est comme celui d’une piscine, mais à plus petite échelle, et on porte une grande attention à la qualité de l’eau. C’est un emploi : ce n’est pas pour rien que l’on roule à trois en même temps dans les heures d’ouverture à la pataugeoire du parc Médéric-Martin. Aussi, nos yeux de lynx sont essentiels pour que tout se déroule bien : un accident est si vite arrivé…
Que faites-vous quand ça arrive?
Heureusement, jusqu’à présent, il ne s’est jamais rien passé de bien grave. En général, il s’agit de petites blessures, ou encore, des accidents « fécaux ». Dans ce cas, on doit faire sortir les gens de l’eau, ramasser les morceaux à la pince et augmenter la dose de chlore pour tuer les bactéries. La pataugeoire, quant à elle, sera fermée pour au moins 30 minutes, le temps que l’eau redevienne baignable.
Qu’est-ce que tu préfères dans ton arrondissement?
Je trouve que Ville-Marie déborde de petits endroits verts et charmants. Justement, cet été pendant mes temps libres, je me balade à vélo pour découvrir de nouveaux endroits. Mon coup de cœur : la rue comestible Dufresne dans le Centre-Sud!
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