6 questions à Paola, agente de prévention au SIM

Mis à jour le 9 février 2024
Temps de lecture : 3 min

Paola Noemi Cruz Farfan était pompière volontaire au Pérou, son pays natal. Depuis qu’elle est agente de prévention (API), ses journées sont faites de tâches variées qui permettent de protéger la vie de ses collègues des casernes et celle des citoyennes et citoyens montréalais. Cela la rend fière.

Qu’est-ce qui t’a d’abord attirée à devenir agente de prévention au Service de sécurité incendie de Montréal (SIM)?

Mon frère, ma sœur et moi étions des pompiers volontaires dans mon pays natal. Eh oui, au Pérou, toutes les femmes et les hommes pompiers sont volontaires et ce métier s’exerce de façon bénévole! Aider les autres fait partie des valeurs fondamentales transmises dans notre éducation.  

Je suis arrivée au Canada en 2002. Au retour de mes cours de francisation, je passais tous les jours devant la caserne 50. Un jour, j’ai décidé de descendre de l’autobus et je suis allée cogner à la porte de la caserne pour m’informer sur la façon de devenir pompière volontaire. J’ai eu la chance de rencontrer le Capitaine qui a pris le temps de me faire visiter les lieux. C’est en lui expliquant dans mes mots ce à quoi servait tel ou tel outil qu’il a constaté le sérieux de ma demande.  

Il m’a donc expliqué comment cela fonctionne ici : les pompiers à Montréal ne sont pas volontaires comme dans mon pays. Il m’a également parlé du métier d’agente et agent de prévention des incendies et m’a référée à une agente qu’il connaissait. Après cette rencontre, j’ai tout de suite su que je voulais devenir API et je me suis inscrite au collègue Montmorency en Prévention des incendies.

Quel est ton parcours académique et professionnel? 

Tout juste après avoir terminé mon attestation d’études collégiales (AEC), j’ai été engagée en 2002 au complexe de la Place Bonaventure, où j’ai travaillé pendant 9 ans. J’étais en charge de la prévention incendie du bâtiment principal qui accueillait 7200 employés, du hall d’exposition qui recevait jusqu’à 1000 personnes par jour, et je m’assurais que les installations de l’hôtel Hilton soient conformes.   

En 2018, j’ai fait le saut au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). Je m’occupais de bâtiments anciens comme l’Hôtel-Dieu et m’assurais de la conformité du Centre de recherches et du nouveau complexe hospitalier. 

J’ai ensuite rejoint l’équipe du SIM à la Ville de Montréal, avec qui j’ai le plaisir de travailler depuis 2022. Je fais actuellement un certificat en supervision au HEC.

Peux-tu nous décrire une journée type comme API? 

Quand j’arrive le matin à la caserne, je dois d’abord regarder si j’ai des demandes de pompiers ou des plaintes de citoyennes ou citoyens. Si c’est le cas, je dois les prioriser, ce qui peut changer mon agenda de la journée. 

Je pars ensuite sur la route dans mon véhicule de fonction. Je fais l’inspection de bâtiments de tous types (édifices de 9 à plus de 100 logements, commerces, restaurants, etc.), ce qui peut prendre entre 15 minutes et 2 heures, tout dépendant du type de bâtiment.  

Je réserve si possible mon après-midi pour traiter mes dossiers dans le système informatique. J’envoie par exemple des avis de non-conformité aux propriétaires d’un bâtiment en détaillant les correctifs à mettre en place. Je prends aussi le temps de les appeler pour les informer qu’une inspection de leur bâtiment a été faite et pour répondre à des enjeux urgents, s’il y en a.

Quels aspects aimes-tu le plus dans ta profession? 

L’autonomie : je suis libre d’organiser moi-même l’horaire de mes journées de travail. 

La variété : je peux par exemple faire des inspections de grands bâtiments une journée, de la sensibilisation auprès du public une autre ou encore l’inspection d’un commerce. Mes journées comme API se suivent, mais sont toujours différentes. Je ne m’ennuie jamais! 

Le sentiment d’accomplissement : quand je fais l’inspection d’un lieu, j’ai toujours en tête la possibilité qu’un jour « mes pompiers » doivent y intervenir lors d’un incendie. Mon rôle est de m’assurer qu’ils soient capables, non seulement d‘y entrer, mais aussi d’en sortir en toute sécurité. C’est d’ailleurs le message que je transmets aux citoyennes et citoyens : je suis là pour leur sécurité, mais aussi celle de « mes pompiers ».

Quels conseils donnerais-tu aux personnes désirant devenir API au SIM? 

Soyez à l’écoute et patients. Prenez le temps d’expliquer à la population l’importance de poser des actions préventives. Il faut garder en tête que les citoyennes et citoyens n’ont pas les mêmes connaissances que nous en matière de prévention des incendies. 

Suivez les bons conseils de collègues ayant accumulé de l’expérience et entourez-vous de gens positifs. 

Soyez fiers de vous et de contribuer à la mission de la Ville de Montréal et du SIM en matière de prévention.

Quelles sont les principales qualités recherchées pour exercer ce métier selon toi? 

L’autonomie, le professionnalisme, l’honnêteté, la loyauté, le souci de bien servir la population et l’énergie positive au travail.

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