7 questions à Keven Caron, horticulteur à Ville-Marie

Mis à jour le 9 août 2022
Temps de lecture : 2 min

Enfant, Keven est tombé dans la marmite de l’horticulture : sa chambre abritait 40 plantes et il s’amusait à transplanter des arbres de la forêt dans son jardin. Aujourd’hui, il fait partie de l’équipe qui gère les végétaux de Ville-Marie. Espaces verts et bacs à fleurs n’ont aucun secret pour lui!

1. En quoi consiste ton métier?

Très diversifié ! Il faut penser et dessiner les aménagements dans les parcs, se tenir au courant des nouveautés horticoles, coordonner les équipes afin d’être prêt à temps pour les événements (divers aménagements pour la Formule 1, parc des Faubourgs pour Fierté Montréal…), gérer la plantation et l’entretien des végétaux… Le tout en étant le plus biologique possible. Cette année, aucun pesticide n’a été utilisé!

2. Qu’aimes-tu le plus dans ton travail?

Le côté créatif: jouer avec les hauteurs, les couleurs, les textures… Je pars de rien, d’un bout de papier, et je crée quelque chose avec du vivant… sans savoir exactement ce que ça va donner! J’aime aussi faire connaître aux citoyennes et citoyens de nouvelles variétés de plantes et produire ainsi de la diversité.

3. Comment choisis-tu les végétaux?

Le centre-ville étant très fréquenté, les végétaux doivent résister aux passages répétés des piétonnes et piétons, à la sécheresse, au sel de déglaçage, au vent, à la pollution, à l’urine d’animaux et, dans le cas des arbres, aux cadenas de vélo. Ils doivent aussi nécessiter peu d’eau et supporter d’avoir les racines à l’étroit. Il faut également faire attention à la visibilité aux intersections, tenir compte de l’ombre produite par les immeubles, miser sur la diversité pour attirer un maximum d’oiseaux et de pollinisateurs en ville… et inspirer les citoyennes et citoyens.

4. Quel est ton parc préféré?

En ce moment, c’est le parc Victor-T.-Daubigny, rue Montcalm. Conçu en permaculture pour diminuer les besoins en eau et engrais tout en réutilisant le plus possible nos matériaux (végétaux, copeaux de bois, pierres), c’est une vraie mini forêt en ville. Parfait pour se rafraîchir et observer les oiseaux ainsi que les pollinisateurs.

5. Quelle est ta plante préférée?

Les fougères. Elles offrent une multitude de textures et de teintes tout en donnant un look naturel aux aménagements. Ma favorite: l’Adiantum pedatum, très résistante au froid.

6. Un conseil pour l’automne?

Dès la mi-septembre, on arrose abondamment les conifères et les arbustes à feuillage persistant avant l’hiver pour éviter leur jaunissement et, avant les premiers gels, on utilise les feuilles mortes pour recouvrir et protéger les vivaces peu résistantes au froid ou le tronc des arbustes fragiles.

7. Pourquoi arroser après un orage?

Pour mouiller correctement le sol, il faudrait une pluie continue et assez intense durant 6 à 12 heures. Un gros orage ne suffit pas à arroser les plantes: il ne fait qu’humidifier la terre en surface, et le plus gros de l’eau ruisselle jusque dans les rues.

Merci Keven!