8 questions à Alphonso Perez, préposé au nettoyage en vélo cargo
Il se promène à coups de pédales dans Ville-Marie pour en faire un endroit plus propre : rencontrez Alphonso Perez, préposé à l’entretien et au nettoyage en vélo cargo. Grâce à lui, l’Arrondissement est dépourvu de bien des ordures, d’objets encombrants et bien d’autres mauvaises surprises.
Grand amateur de vélo dans la vie, soucieux de l’environnement, Alphonso trouve son bonheur dans son métier, qu’il prend plaisir à partager.
1. En quoi consiste ton métier?
Mon métier consiste à m’assurer de la propreté dans les voies et les lieux publics. Ça englobe bien des choses, dont le maintien des voies publiques libres de tous détritus, l’enlèvement des ordures ménagères, et le nettoyage manuel de recoins plus difficiles d’accès. Les endroits où je vais sont plus difficiles à entretenir mécaniquement, c’est pourquoi il faut les nettoyer manuellement. Les vélos électriques se prêtent très bien à ce travail.
2. Quel est l’avantage des vélos cargos?
On est capable de réaliser notre travail aussi bien qu’avec une camionnette! Donc, c’est idéal, car ça ne consomme presque pas, c’est bon pour l’environnement et ça me fait faire de l’exercice. J’ai toujours le choix de prendre un camion, en cas de problème technique ou de mauvais temps.
3. Depuis combien de temps exerces-tu ce métier?
Je fais ce travail depuis 2006, mais avec le vélo électrique, depuis quelques semaines.
4. Qu’est-ce qui t’a amené à faire cela?
C’est facile à apprendre, bien que ça demande du savoir-faire au niveau des détails. Par exemple, il faut que tu saches comment garder les points de contact propres, donc tout ce que tu touches, gants, sacs, vélo etc. Le but est d’éviter une contamination croisée. L’ergonomie de travail est un aspect important à considérer aussi dans le métier. Il faut savoir adapter nos outils à notre façon de travailler, nous débrouiller et trouver des façons de faire plus efficaces. À bien y penser, je pense que c’est la partie d’ergonomie que je préfère dans mon travail!
5. Faut-il suivre une formation pour occuper cet emploi?
Plusieurs formations complémentaires sont données, de quelques heures chacune. Elles portent entre autres sur ce qu’il faut faire avec certains déchets chimiques, sur l’ergonomie du travail et sur la façon de lever des objets, par exemple un réfrigérateur qui traîne sur la voie publique.
6. Qu’est-ce que tu aimes un peu moins?
Devoir ramasser les choses qui appartenaient aux gens qui se sont retrouvés à la rue. Ça, c’est toujours difficile émotionnellement. Sinon, il y a un déchet qui me dérange particulièrement, c’est le mégot de cigarette. Ce n’est pas biodégradable, ça rentre dans les craques de trottoir, ça flotte, ça va se retrouver dans l’eau ou prendre feu, et c’est tellement petit que ça se ramasse uniquement à la pince ou au balai. C’est pire que de la gomme à mâcher!
7. Quels sont tes contacts avec les citoyennes et citoyens?
En général, les gens posent des questions. Ils voient que tu portes un uniforme, donc ils savent que tu connais la ville et te demandent où est tel lieu. Mais la plupart du temps, malheureusement, les gens nous ignorent, parce qu’on ramasse les poubelles. Ils nous évitent ou nous laissent passer.
8. Pourquoi la population devrait connaître l’existence de ton métier?
Les gens auraient beaucoup à gagner à simplement constater le travail qu’on fait, sur plusieurs facettes. L’humain produit beaucoup de déchets : il suffit de penser à tous les déchets de plastique qui se retrouvent dans le fleuve. Ça prend quelqu’un pour ramasser tout ça, et donc, peut-être que ça amènerait plus de respect envers l’environnement. Aussi, c’est souvent un travail mal vu que de ramasser des poubelles. Ce n’est pas tout le monde qui veut et qui serait capable de le faire, mais c’est essentiel.
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