8 questions à Marie-Ève Plante et Daphnée St-Pierre de l'aménagement des parcs
Marie-Ève est architecte paysagiste, et Daphnée St-Pierre, agente technique en architecture de paysage, forment un duo créatif auquel on doit la conception de plusieurs espaces urbains qui répondent aux besoins des citoyens tout en tenant compte des préoccupations environnementales.
1. En quoi consiste votre métier?
Marie-Ève : Le métier d’architecte paysagiste est assez large et concerne autant les domaines urbains que ruraux. Nous, on conçoit des espaces extérieurs, que ce soient des parcs, des places publiques, ou et maintenant des ruelles, pour que ces espaces répondent aux besoins des gens.
Daphnée : On a commencé à travailler aussi sur des réaménagements de rues, par exemple des élargissements de trottoirs avec beaucoup de plantations d’arbres et de vivaces, parfois également des fosses drainantes.
2. Quel est votre parcours?
Daphnée : Pour commencer, j’ai débuté une technique en graphisme. Après, j’ai fait une technique en ébénisterie artisanale : j’adorais la construction, les détails, le côté manuel du travail et l’odeur du bois! Puis, j’ai effectué une technique en architecture, qui comportait tout l’aspect des dessins techniques. J’ai développé mon intérêt envers l’environnement, et j’ai complété mon bac en architecture de paysage, durant lequel j’ai travaillé en horticulture. Je suis à Ville-Marie depuis cinq ans. Je pense que c’est un cheminement, car rien n’est perdu. D’ailleurs, tous ces cours me servent présentement.
Marie-Ève : Mon parcours est un peu différent. J’ai commencé un bac en biologie, pour finalement me rendre compte que c’était plutôt l’architecture, l’environnement, et le volet créatif qui m’intéressaient beaucoup. Le bac en architecture de paysage me rejoignait donc sur beaucoup de points. J’ai terminé mes études en 2007. J’ai d’abord travaillé à Toronto dans le privé, et je suis à Ville-Marie depuis 2012.
3. Quelle est la différence entre vos deux professions?
Daphnée : Il y a plusieurs similitudes. Par exemple, on a la chance de pouvoir élaborer ensemble les premières phases d’un projet, c’est-à-dire les étapes de consultation, de présentation, de remue-méninges et de conception. Après ces étapes-là, nos tâches sont complémentaires pour le reste du projet.
Marie-Ève : Daphnée va faire beaucoup plus de dessins et de plans techniques à l’ordinateur, pendant que moi, je m’occuperai plus des devis et des éléments qu’ils comporteront, ainsi que du volet administratif. Mais on travaille vraiment en va-et-vient entre les deux, sur des tâches qui se complètent bien ensemble. La marge entre les deux emplois n’est pas tranchée au couteau.
4. Vous semblez être un duo très complémentaire!
Marie-Ève : Des fois, on ne se consulte même pas et on arrive habillées de la même façon. On a les mêmes goûts pour plusieurs choses!
Daphnée : En plus, non seulement nos fêtes sont collées, mais aussi plusieurs des fêtes des membres de nos familles!
Marie-Ève : On a vraiment une bonne chimie au travail. Quand ça va bien, on rit; quand ça va mal, on essaie d’en rire aussi! On a toujours du plaisir en travaillant ensemble.
5. Qu’aimez-vous le plus dans votre métier?
Daphnée : C’est difficile à dire car toutes les étapes sont différentes, mais super « le fun ». Je pense que le fait d’être dehors et de voir le projet se concrétiser et prendre forme, c’est la meilleure partie. Aussi, jusqu’à maintenant, on a eu la chance de collaborer avec de bons entrepreneurs, qui travaillent vraiment bien.
Marie-Ève : Dans mon cas, j’aime le fait que ce soit très diversifié. On ne travaille jamais sur le même type de projets, donc on apprend tout le temps, d’un projet à l’autre. Aussi, recevoir des bons commentaires sur nos projets, c’est très valorisant.
Daphnée : Je pense qu’à Ville-Marie, on a la chance d’avoir beaucoup de beaux grands projets, on ne s’ennuie pas! Et je suis bien accompagnée! (rires)
6. Quelles sont les réactions des gens quand ils vous voient?
Daphnée : Je pense que les gens sont contents quand ils nous rencontrent, car on discute avec eux et on prend le temps de répondre à des interrogations. Ça les rassure car on peut leur présenter plus en détail le projet qui est en cours.
Marie-Ève : Quand les citoyen-ne-s ont des craintes, en général pendant les travaux, on peut les informer. Ça arrive régulièrement : c’est de la nouveauté, ils s’inquiètent de ce qui sera remplacé, et de la durée des travaux. À force de les croiser et de s’entretenir avec eux, on finit par les connaître.
7. De quel projet êtes-vous le plus fières?
Marie-Ève : Pour moi, c’est le parc Sainte-Marie. C’est un espace qui fonctionne vraiment bien, il est beau, c’est agréable d’être là. Moi-même, j’y vais en dehors du contexte du travail, et je dis à mon entourage d’aller le voir. C’est un beau projet, où tous les petits détails fonctionnent et sont à mon goût.
Daphnée : Le premier projet dont j’ai été vraiment fière, de mon côté, c’était la conception du mobilier au parc Persillier-Lachapelle. J’ai vraiment eu du plaisir à faire ce projet-là. Et mon projet coup de cœur est l’aménagement transitoire de la rue De Rouen, réalisé de A à Z avec l’équipe des Parcs.
8. Pourquoi les gens devraient-ils connaître votre métier?
Daphnée : C’est un métier souvent méconnu. Les gens ne connaissent (parfois) pas l’étendue de toutes les tâches qu’on peut effectuer. Souvent, quand on parle d’architecte paysagiste, on a l’image de quelqu’un qui va s’occuper du design des plates-bandes et de la sélection des plantes, que c’est toujours uniquement en rapport avec des végétaux.
Marie-Ève : Mais ça va au-delà de ça. L’Architecture de paysage dans notre quotidien c’est, entre autres, de la gestion de projet mais aussi de la recherche, de la coordination entre les différentes parties prenantes, ainsi que la conception, la réalisation des documents techniques et le suivi de la réalisation des projets. Je pense aussi qu’avec la préoccupation actuelle de l’environnement et du climat, l’aménagement de l’espace extérieur se doit d’être connu. Le métier s’adapte aux enjeux actuels, à plusieurs niveaux.
Daphnée : Plus d’aires de jeux, de jeux d’eau, d’équipements d’entraînement, de lieu de rencontre et de rafraîchissement. Le métier évolue et s’adapte aux enjeux climatiques. On accorde une place importante au verdissement des espaces publics, à la gestion des eaux de pluie, au choix des matériaux. On doit y réfléchir et pousser le concept encore plus loin. Ce qui me garde ici, à Ville-Marie, c’est la quantité et la diversité des projets, et la confiance qu’on nous donne dans leur réalisation.
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