9 questions à Ana Ayala Rosas, animatrice spécialisée au Fab Lab

Mis à jour le 17 décembre 2021
Temps de lecture : 3 min

Modélisation, impression en 3D, robotique : Ana partage sa passion pour les technologies et éveille la curiosité informatique chez les petit-e-s comme chez les grand-e-s grâce à ses ateliers technos.

En quoi consiste ton métier?

Je suis animatrice spécialisée au Fab Lab de la bibliothèque Père-Ambroise. Le Fab Lab est un espace d’apprentissage techno qui donne accès gratuitement à de l’équipement de fabrication et de création numérique. En tant qu’animatrice, mon but est de rendre les technologies plus accessibles aux gens de tous âges. J’ai affaire à une clientèle assez variée et j’adapte tant mon contenu que ma façon d’animer au groupe auquel je m’adresse.

À quoi ressemblent tes tâches?

De façon générale, je passe beaucoup de temps à planifier mes ateliers et à faire de la recherche. Je m’intéresse à tout ce qui sort comme nouvelles technologies et à ce qui se fait en termes de modélisation 3D ailleurs dans le monde. Il y a une grande communauté Fab Lab, notamment aux États-Unis et en Amérique du Sud. Sinon, je bonifie mes activités, je recherche des aspects pédagogiques créatifs et je me replonge dans les différents projets de mes participant-e-s pour pouvoir échanger sur les difficultés soulevées lorsque je les revois. 

Trois fois par semaine, j’anime les ateliers, par exemple sur les arts numériques, la modélisation et l’impression en 3D ou l’introduction à la programmation. Lorsque c’est en bibliothèque, je dois préparer le matériel, mettre les logiciels à jour, effectuer de la maintenance si nécessaire. 

Ateliers virtuels ou présentiels, cela fait-il une différence pour toi?

Oui, les deux ont leurs avantages et leurs limites. En présence, mes groupes proviennent généralement des classes d’écoles primaires proches de la bibliothèque et se composent donc d’enfants de 6 à 12 ans. Les plus jeunes ont parfois de la difficulté à manipuler une souris, il faut donc partir de la base. Pour les groupes virtuels, comme le club de codage hebdomadaire, j’ai normalement affaire à des gens d’un niveau plus avancé. C’est certain qu’on avance plus vite.

Cependant, la dynamique est moins chaleureuse à travers un écran. Lors de mes premières séances d’animation en ligne, je pense que les gens se sentaient un peu intimidés, car ils n’ouvraient pas leur caméra. Je me trouvais face à dix carrés noirs… c’était assez difficile de prendre le pouls du groupe! Au fil du temps, la gêne s’est dissipée et c’est beaucoup plus agréable maintenant que je vois le visage de mes participant-e-s.

Combien êtes-vous à occuper le même emploi à Ville-Marie?

Nous sommes deux animatrices et deux animateurs, mais chacun-e a sa spécialité. Ma collègue est animatrice littéraire jeunesse, mon collègue se spécialise dans la ludothèque et moi, je partage l’animation du Fab Lab avec un collègue.

Qu’est-ce qui t’a amenée à exercer ce métier?

J’ai d’abord obtenu un baccalauréat en communication au Mexique, avec une spécialisation en multimédia. Lorsque je suis arrivée au Québec, j’ai travaillé dans le domaine plusieurs années. J’ai notamment effectué de l’animation graphique et j’ai fait de l’édition vidéo. Toutefois, je m’ennuyais de côtoyer des humains, alors je me suis intéressée au monde des bibliothèques. En 2018, j’ai commencé à travailler ici, à Père-Ambroise, en tant qu’aide-bibliothécaire et, parallèlement, j’animais au Fab Lab de la bibliothèque de Saint-Léonard quelques heures par semaine. En 2019, le Fab Lab de Ville-Marie est né et, avec la demande grandissante, je suis maintenant 100 % dédiée aux citoyen-ne-s du Centre-Sud. 

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton travail?

Je trouve que c’est un métier qui me convient parfaitement et qui réunit à la fois mon expertise et mes champs d’intérêt. Aussi, c’est un réel privilège de pouvoir côtoyer des clientèles aussi diversifiées! Non seulement au niveau des tranches d’âge, mais aussi au niveau des capacités intellectuelles et motrices. J’aime expérimenter des dynamiques différentes et voir la curiosité s’éveiller chez les gens. Je sens que je partage vraiment ma passion avec eux.

Quel genre d’atelier préfères-tu animer?

La modélisation en 3D, car le logiciel que nous utilisons rend la création très facile. En outre, les participant-e-s peuvent l’utiliser gratuitement à partir de la maison et peuvent voir leur création prendre forme dans l’imprimante 3D de la bibliothèque. De plus, cet atelier est directement relié aux domaines des mathématiques, de la géométrie et de l’architecture, trois sujets qui m’interpellent énormément. Par un heureux hasard, il s’agit également de notre atelier le plus populaire!

Pourquoi les gens devraient-ils connaître ton métier?

L’Arrondissement offre des activités vraiment formidables dans ses bibliothèques et, selon moi, le Fab Lab est une excellente façon de démystifier les technologies tout en s’amusant. Et si ça peut permettre à certain-e-s de se découvrir une nouvelle passion qui peut les amener à faire de l’animation à leur tour, c’est encore mieux!

Peut-on profiter du Fab Lab toute l’année?

Nous offrons des activités en ligne la plupart du temps, mais pas durant le temps des Fêtes. Toutefois, pour celles et ceux qui s’ennuient de la bibliothèque, bonne nouvelle : elle restera ouverte, mais seulement pour les emprunts. Mais le Fab Lab sera ouvert durant la semaine de relâche et, depuis l’automne, nous avons conçu des trousses Fab Lab qui permettent de ramener à la maison le matériel nécessaire pour tester et découvrir l’univers des technologies à partir de chez soi (livres, fiches d’activités et articles technos).