9 questions à Samuel Ferland, conseiller en aménagement

Mis à jour le 20 novembre 2020
Temps de lecture : 3 min

Attiré depuis toujours par l’architecture et les villes, Samuel exerce le métier d’urbaniste depuis maintenant dix ans, dont un an et demi comme conseiller en aménagement à Ville-Marie. Tout en respectant le patrimoine et la réglementation d’urbanisme, Samuel aide les gens à concrétiser leurs projet

1. En quoi consiste ton métier?

Je suis conseiller en aménagement. En gros, je m’assure que l’aménagement du territoire va satisfaire besoins, exigences et envies de tout le monde. J’essaie de maximiser le potentiel du territoire avec ce que les gens veulent en faire, tout en prônant la notion de bien vivre en commun sur un territoire donné. Il y a un peu d’utopie dans tout ça, mais il s’agit vraiment de construire un milieu qui permettra de développer l’espace consciencieusement, donc au mieux de son potentiel.

2. Quelles sont tes tâches principales?

Je travaille simultanément sur plusieurs projets, qui peuvent toucher autant le patrimoine et les règlements d’urbanisme que les demandes du public. Dans tous mes projets, la recherche occupe la moitié de mon temps. Examen réglementaire, historique, plans et données écrites : la recherche est essentielle pour savoir d’où l’on vient et savoir où l’on va. La ville a un répertoire historique incroyable!

3. As-tu des exemples concrets de projets sur lesquels tu as travaillé?

J’ai beaucoup contribué au Plan de mise en valeur du patrimoine local, qui a été déposé le 10 novembre dernier. Ce plan vise à préserver, protéger et mettre de l’avant notre richesse commune, qu’est le patrimoine, grâce à dix actions distinctes. Par exemple, on a identifié 19 enseignes dans Ville-Marie, qui nécessiteront maintenant un permission de l’Arrondissement pour toute modification ou retrait. On a aussi répertorié plusieurs bâtiments, religieux, résidentiels ou même vacants, soit pour leur préservation ou leur côté patrimonial, et dressé un inventaire du patrimoine de proximité, qui inclut le recensement d’entre autres 4 500 bâtiments résidentiels d’intérêt architectural. Il y évidemment bien d’autres interventions, mais je vous invite à lire le Plan pour en prendre connaissance, c’est vraiment un super projet!

4. Quelle est ta formation?

J’ai d’abord obtenu un bac en finances, mais je n’ai pas trop aimé travailler dans le domaine, donc je me suis réorienté. Lors d’un échange étudiant avec HEC Montréal, j’ai pu rencontrer des architectes et des urbanistes, avec qui j’ai développé de bons liens. Ces relations étaient tellement intéressantes que ça m’a poussé à bifurquer vers la gestion de l’espace urbain, l’autorisation réglementaire, la construction. J’ai donc réalisé une maîtrise en urbanisme. J’exerce maintenant le métier depuis dix ans, dont un an et demi à Ville-Marie.

5. Qu’est-ce que tu préfères dans ton travail?

J’aime les résultats concrets obtenus une fois qu’un projet aboutit. Par exemple, une nouvelle réglementation qui satisfait une bonne partie de la population, ou un projet terminé, dans lequel l’ensemble des gens qui ont participé au dossier sont enchantés… c’est un petit velours. Ça se ressent quand les gens sont contents. Leur sourire démontre la réussite du projet, et c’est ça qui me procure le plus de satisfaction.

6. Quelle partie de ton travail est plus difficile?

Annoncer des mauvaises nouvelles. Par exemple, une personne présente un projet super intéressant, motivant et qui rejoint tes valeurs personnelles, mais qui ne pourra pas se réaliser, pour une raison X ou Y. C’est à moi de l’en aviser. J’essaie alors de lui donner quelques conseils sur les améliorations à apporter si on veut que ça passe. En fait, je n’aime pas décevoir les gens. 

7. Quel est ton contact avec le public?

Le contact est positif en général. Je réponds aux questions, je vulgarise l’information, j’écoute les gens et je les conseille dans leurs requêtes. Cette partie représente le quart de mon travail. Mais parfois, je dois expliquer que la position de l’Arrondissement n’est pas centrée sur une personne, mais bien sur une vision collective de la gestion du territoire. Dans un monde idéal, je prendrais tous les projets sous mon aile, mais on a une limite. 

8. Pourquoi les gens devraient connaître l’existence de ton métier?

Notre plus grande richesse commune, c’est le territoire. Or, ce territoire a une fin, il est non renouvelable, c’est une ressource limitée. Les gens doivent donc connaître nos lignes directrices à travers tout ça, puisque notre but est de gérer cette ressource. 

9. Que dirais-tu à quelqu’un qui vient de s’installer dans Ville-Marie?

Profite, il y a tout! Parcs, espaces publics et urbains, ruelles fantastiques pleines d’éléments naturels, grands boulevards avec magasins et restaurants, bientôt on aura même l’accès au fleuve! Tu as des ponts, les îles, la nature, le mont Royal, le Vieux-Port, l’histoire… il n’y a rien de mieux comme espace, et pour un conseiller en aménagement, le terrain de jeu est fou!