Un geste qui redonne

Lorsqu’elles font leur entrée, Josiane et Mutsuko sont généralement accueillies chaleureusement par des préposés à l’aide alimentaire, qui déchargent les brouettes bien garnies.

Il y en a, de l’action, dans les cuisines de l’Accueil Bonneau! La grosse production se passe généralement entre 7 h et 11 h du matin, où le chef cuisinier travaille de concert avec la nutritionniste. En moyenne, 450 repas sont concoctés et distribués chaque jour. Un rythme digne d’une fourmilière pour Moéra Castonguay-Lafleur, gestionnaire de la sécurité alimentaire et de l’approvisionnement : 

« On travaille fort, il y a de la vie. Avec ce que l’on reçoit, on peut prévoir les menus de la semaine et s’adapter, on essaie de varier le plus possible. Certaines recettes reviennent plus souvent, comme des sauces à spaghetti, des pâtés, des omelettes… et quand il y a de la lasagne au menu, on sait qu’on va faire des heureux : c’est unanimement le plat préféré! Les fruits et légumes frais que l’on reçoit viennent bonifier tous nos plats, on les apprécie tellement! »

Au Château, petites semences deviendront grandes

Dès l’aube du printemps, les jardinières Josiane et Mutsuko mettent la main à la terre dans le jardin du Château Ramezay. Et ce n’est pas le travail qui manque : plantation, ajout de compost, arrosage, désherbage et taille font partie des tâches récurrentes auxquelles s’adonnent les jardinières, et ce, jusqu’à l’automne.

Pour les récoltes, c’est une autre paire de manches. Certaines cultures sont assez rapides pour être récoltées et ressemées durant la saison alors que d’autres, plus tardives, ont besoin de plusieurs mois. L’œil aiguisé des jardinières surveille en permanence la croissance des plants afin de procéder dès le moment venu.

Une impressionnante variété de cultures

À l’arrière du Château Ramezay, le jardin se divise en trois sections: un potager, un verger et une partie ornementale. Afin de respecter l’époque d’origine du Château, l’ensemble des plants du jardin regroupe des espèces que l’on retrouvait également au temps de la Nouvelle-France. Ainsi, aucune variété de la famille des solanacées n’est cultivée, et donc, pas de tomate, d’aubergine ou de poivron, par exemple.

Toutefois, la diversité des récoltes fournies par le Jardin peut satisfaire même les plus difficiles! Légumes racines (carottes, betteraves, céleris-raves, radis), légumes feuilles (choux, bettes à carde, laitues, épinards), ou encore légumes bulbes (oignons, poireaux) complémentent les nombreux fruits donnés par les pommiers, poiriers, framboisiers, fraisiers et mûriers. 

D’autres cultures un peu plus rares font également partie du lot. Topinambours, melons, rhubarbe, raifort, gadelles, artichauts ou encore l’étonnante courge sicilienne ajoutent davantage de variété à la collection des denrées du Jardin. Au total, ce sont plus d’une vingtaine de cultures différentes qui sont récoltées tous les ans.

Des jardinières passionnées

Josiane et Mutsuko ont beau avoir toutes les deux le pouce vert et fréquenté la même école, elles n’ont pas suivi le même chemin.

Josiane a été la première à intégrer l’arrondissement de Ville-Marie en 2009, à la suite d’une carrière artistique en verre soufflé. C’est sa préférence d’un milieu de travail calme et du contact rafraîchissant avec la nature qui l’a amenée vers son métier d’aujourd’hui, qui est en même temps sa passion. Josiane prend soin des plantes du Château Ramezay à l’année longue et on la retrouve dans les jardins durant l’été.

Mutsuko, quant à elle, a toujours connu les joies du jardinage, puisque ses parents entretenaient un grand potager familial. Déjà très attirée par le domaine, elle a d’abord exercé le métier de fleuriste avant de rejoindre les rangs de Ville-Marie, en 2014. On peut apercevoir Mutsuko à l’hôtel de ville, où elle est responsable des plantes d’intérieur, ou encore, donnant un coup de main à Josiane dans les jardins.