Entrez dans l'univers d'Olivier Toutiras, agent culturel

Mis à jour le 18 mai 2023
Temps de lecture : 4 min

Olivier Toutiras, grand amoureux des arts visuels, des arts de la scène et plus particulièrement du théâtre, nous accueille tout souriant, dans son univers, à la maison de la culture Marie-Uguay.

Il est détenteur d’un baccalauréat en Animation et recherche culturelle, d’un certificat en administration et d’un certificat en publicité. Il y a 23 ans, il commence sa carrière dans le secteur municipal. De nature joviale et proche des gens, il entre dans les loisirs et le développement communautaire en tant qu’agent de soutien, puis évolue dans le milieu jeunesse pendant quelques années. Il travaille à l’arrondissement de Lasalle dans une maison de jeunes en tant que médiateur et obtient ses premiers contrats de médiation culturelle. 

En 2015, il fait ses premiers pas en culture à l’arrondissement de Saint-Laurent. Il a toujours apprécié le milieu culturel car il pratiquait le théâtre et était friand de musique et de chanson. C’est donc sans hésiter, à la suite d’un départ à retraite, qu’il saisit cette belle opportunité pour faire ses premiers tests et joindre l’équipe de la culture. 

Deux ans plus tard, il se joint au Sud-Ouest et obtient le poste d’agent culturel à la maison de la culture Marie-Uguay. « En tant qu’employé de la maison de la culture, nous sommes nous-même des artistes. Pour être agent(e) culturel(le), selon moi, il est important d’être passionné(e). Il faut aimer ce que l’on fait. »  

Concrètement, son métier consiste à promouvoir et à faire découvrir les arts de la scène, les arts visuels auprès des différents publics et les rendre accessibles à toutes et à tous.

« Ce que j’apprécie le plus dans mon travail au quotidien, c’est cette panoplie d’actions que j’entreprends. Mon rôle, ce n’est pas juste de programmer des centaines d’événements par année et de les réaliser, c’est bien plus que ça! »

« Il y a beaucoup de suivis à faire avec les artistes pour voir comment les accueillir, vers quel type de public les diriger en fonction de la proposition artistique. Idem pour la médiation culturelle. La population est toujours au cœur de nos réflexions. On souhaite que les artistes montréalais puissent aller à la rencontre des résidentes et résidents du Sud-Ouest et créer cette magie. Dans l’exercice de ma fonction, il n’est pas rare d’être témoin de ce type de rencontre où parfois, un ou une artiste habite tout près d’une personne qui fréquente la maison de la culture. »

« De plus, j’adore voir la réaction du public. Le wow, la surprise dans les yeux des spectateurs et spectatrices, leur faire vivre des émotions et apprendre après que l’artiste aussi a vécu ces émotions, sont autant d’éléments qui me motivent. Tout le monde sort gagnant, c’est le plus important. Ma priorité, c’est faire vivre la magie! » note t-il.

En plus de s’occuper de la direction artistique d’une programmation, Olivier participe, avec l’équipe de la maison de la culture, à l’accueil du public, au montage et démontage d’expositions, à l’accueil et au soutien des artistes lors de l’ouverture des résidences artistiques. Il s’occupe également de l’accueil des groupes scolaires, de l’animation en tant que maître de cérémonie, à la négociation des contrats des artistes, au déploiement de la stratégie communicationnelle pour chaque spectacle, qui passe par la conception d’outils promotionnels, et la gestion des réseaux sociaux. Les journées sont pleines et ne ressemblent pas.

« Je travaille deux à trois ans d’avance pour élaborer les programmations. Je dois être visionnaire et à l’affût des grands courants autant au point de vue des arts visuels que des arts de la scène. Avoir une attention particulière à la relève artistique est crucial dans mon travail. »

Selon lui, pour exercer cette profession, il est nécessaire d’aimer le service à la clientèle car il travaille pour la communauté. Une bonne connaissance de tous les types d’art est aussi un bel atout. 

La culture dans vos quartiers

La culture se décentralise. À travers les activités hors les murs, la maison de la culture va aussi à la rencontre de son public. « La maison de la culture n’est pas seulement un lieu, c’est un univers qui se déplace dans le paysage urbain de l’arrondissement par la présentation de spectacles, d’expositions et des arts visuels offerts à toute la population et en plus, gratuitement. Mon collègue Mathieu Dubois coordonne ce grand déploiement dans les quartiers. Nous devons travailler en étroite collaboration pour faire circuler les arts et la culture aux quatre coins de l’arrondissement. »

Un travail d’équipe primordial

Olivier a la chance de pouvoir travailler au sein d’une petite équipe constituée des personnes tout aussi passionnées que lui. « Chacun(e) maîtrise bien ses fonctions et la rencontre de toutes ces expertises permet de proposer une offre culturelle de qualité. Notre priorité est de focaliser sur le public lorsqu’on crée ou l’on choisit les activités.» L’esprit d’entraide est très présent dans l’équipe pour mener à bien les centaines de projets durant l’année.

Des projets novateurs

Plusieurs projets ont été réalisés par l’équipe de la maison de la culture, Olivier a un projet phare dont il est très fier : la biennale Carnet. 

« Carnet 02 est un produit du Sud-Ouest, créé par et pour les gens, par la maison de la culture. Toute l’équipe a travaillé ensemble pour le déploiement de ce projet. Nous sommes fier(-ère)s qu’il soit né ici et on espère qu’il va durer longtemps », précise t-il.

« Carnet 02 est aussi un projet qui appelle à la création artistique citoyenne où plus d’une vingtaine d’artistes font des ateliers à la maison de la culture. Des artistes locaux ont participé à la composition de musiques d’ambiance pour 10 carnets. Cette année, nous avons reçu plus de 700 carnets. Nous sommes content(e)s et nous avons hâte de les dévoiler à la population. »

On l’aura compris, la profession d’agent(e) culturel(le) n’est pas de tout repos! Il faut souvent faire face à quelques imprévus et c’est à ce moment précis que l’esprit d’équipe fait toute la différence. « Notre métier demande de la polyvalence et de la débrouillardise. À la fin de la journée, la plus grande satisfaction est de savoir que la rencontre entre l’artiste, son œuvre et le public s’est réalisée peu importe comment! Multiplier ces échanges permet de sensibiliser les citoyen(ne)s, ce qui favorise l’inclusion, valorise la diversité et encourage l’innovation sous toutes ses formes. C’est à ça que sert l’art et c’est mon mandat! »