« Lorsque je constitue les groupes d’employées et d’employés le matin, je dois tenir compte de leur ancienneté, de leur formation, des tâches que chacune et chacun peut effectuer, de la disponibilité des véhicules et des priorités de l’organisation, explique Martin. Ma journée débute vers 4 h par la consultation du dernier bulletin météorologique. Je lis le compte rendu de l’équipe de nuit pour voir si un incident quelconque aura des répercussions pour le quart de jour qui débute à 6 h 30. Ma planification est toujours faite la veille, mais on doit toujours s’ajuster car le changement de température, les membres du personnel absents ou de la machinerie brisée pendant la nuit affecte nos plans. »

À son arrivée au bureau vers 5 h 30, il confirme avec les contremaîtres si leurs besoins ont changé. Il s’entretient avec le personnel du garage pour savoir si certains véhicules brisés sont prêts à être récupérés pour le quart de jour. Il prépare ensuite les feuilles de travail ou les iPad (car 65 % des assignations de travail sont en mode numérique aux Parcs) et les clés des véhicules pour ses équipes. À 6 h 30, tout le monde se présente au comptoir pour recevoir leurs tâches de la journée et se faire expliquer toute demande qui sort de l’ordinaire. Ils et elles récupèrent le matériel requis pour la journée au magasin, vont inspecter le véhicule qui leur est attribué et signent une déclaration attestant que le véhicule est en bon état et que leur permis de conduire est valide. Cette déclaration, appelée « ronde de sécurité », est par la suite contresignée par un gestionnaire les autorisant à sortir de la cour.

Martin commence ensuite à préparer la prochaine journée en priorisant les travaux qui devront être réalisés. Il ajustera sa planification pendant la journée selon les imprévus (bris de machinerie, veille météo, congé de dernière minute, demande politique, etc). « Je pars ensuite sur la route vérifier les requêtes des citoyennes et citoyens entrées la veille au 311. Je préfère aller voir les requêtes moi-même avant d’envoyer une équipe. Ainsi, je m’assure d’envoyer la bonne machinerie et le bon nombre de personnes selon la tâche à réaliser. Je prends des photos et les remets aux employées et employés avec la requête le lendemain. Une image vaut mille mots! ».

Il ajoute qu’il est en communication constante avec l’équipe du garage afin de coordonner la réparation des véhicules selon ses besoins. « Ce partenariat est indispensable car il permet aux mécaniciennes et mécaniciens de réparer rapidement les véhicules qui doivent être récupérés. Lorsque notre garage est débordé ou que le travail à faire est plus spécialisé, il n’est pas rare qu’un autre arrondissement me vienne en aide, et nous leur retournons l’ascenseur lorsqu’ils ont besoin de machinerie dont nous disposons. Le réseau de contacts, c’est primordial au sein d’une organisation comme la nôtre. »

Très impliqué dans différents projets qui lui tiennent à cœur et permettent un rayonnement dans les 19 arrondissements, Martin a effectué, en collaboration avec les Ressources humaines du central, la refonte du canevas d’entrevue pour un col bleu qui pose sa candidature à la Ville et la création d’une entrevue de groupe, une première dans notre organisation. Il a aussi tourné plusieurs vidéos où il explique en quoi consiste ce poste pour les futures candidates et candidats. Une nouvelle vidéo, qui sera sous peu incluse dans les affichages de postes, a été tournée il y a quelques semaines dans l’arrondissement, mettant en vedette nos installations et notre personnel en action. Martin a aussi mis sur pied une journée d’accueil des cols bleus, modèle qui sera sous peu repris partout à la Ville. Il commente : « La pénurie de main-d’œuvre nous touche également et je veux que chaque col bleu s’intègre bien dans sa nouvelle équipe! »

En parallèle, le contremaître répartiteur travaille aussi depuis plus de quatre ans au projet Circuit Bleu, un centre de formation pour les cols bleus où les nouvelles recrues seront formées pendant une semaine complète avant d’arriver dans un arrondissement. Cette façon de faire rendra les nouveaux collègues aptes à accomplir leurs tâches dès leur première journée de travail, en plus de standardiser les pratiques dans tous les arrondissements. 

Ergonomie, propreté, signalisation des travaux routiers, utilisation de petits moteurs et déneigement font partie des sujets qui seront abordés dans ce programme unique au Québec. Martin apporte son aide au projet par le développement du contenu pratique et théorique et à l’animation de plusieurs formations tout au long de l’année. Développé par des acteurs et actrices clé du milieu, Circuit Bleu a formé 100 nouveaux employés et employées l’été passé, prévoit en former 200 l’été prochain, en plus d’offrir plusieurs cours à la carte aux collègues déjà en poste.

Finalement, la dimension psychologique du travail est très importante pour Martin. « Je suis d’avis qu’il est essentiel de connaître les personnalités des membres de notre équipe afin d’utiliser les compétences de chacune et de chacun pour créer des équipes performantes. Ce qui me plaît le plus dans mon travail, c’est de régler des problèmes au quotidien et de participer au développement des compétences des cols bleus. Sans eux et elles, nous ne sommes rien. Un répartiteur qui fait bien son travail aura des collègues heureuses et heureux, ce qui créera une atmosphère conviviale où il fait bon exercer son métier. Quand j’atteins cet objectif, j’en suis fier. »