MontréaLisons : les livres coup de cœur de Nicolas Michon
Nicolas Michon est comédien, scénariste, auteur et metteur en scène. Il nous propose 4 suggestions de lecture qui encouragent le dialogue sur l’inclusion et la lutte contre le racisme et la discrimination.
Ses 4 ouvrages incontournables
Bâtons à message / Tshissinuatshitakana, de Joséphine Bacon
Éditions Mémoire d’encrier, 2009
J’ai rencontré Joséphine Bacon l’an dernier et, pour ne pas avoir l’air nono devant elle, j’ai lu son premier recueil. Je l’ai lu en français puisque l’édition est bilingue, mais j’aimais pouvoir voir le texte original en innu, dans sa tradition orale. En parlant de la nature, le livre aborde absolument tout : famille, tradition, déracinement, identité, tourments et rêves. Ce recueil devrait être étudié en classe. Le documentaire qui porte sur elle, « Je m’appelle humain », réalisé par Kim O’Bomsawin, est aussi un incontournable.
Mãn, de Kim Thúy
Libre Expression, 2013
Ce livre m’inspire. L’héroïne, Mãn, a 3 mères qui se succèdent, un peu comme l’autrice et moi avons plus d’un pays en nous. C’est grâce à la cuisine que Mãn apprend à se connaître et qu’elle évolue. J’ai également choisi cette œuvre parce que son autrice est d’origine vietnamienne. Des artistes du Québec d’origine asiatique, il n’y en a pas mille, ou peut-être qu’il y en a mille, mais on en connaît peu et c’est dommage.
Hare Krishna, Hare Rama et Mayapur (série en 3 tomes), de François Gilbert
Leméac jeunesse, 2016, 2018 et 2020
Ces 3 romans parlent de spiritualité, mais surtout de la perception de la différence, proche voisine du racisme. En tant que personne québécoise, asiatique et adoptée, je connais le regard que l’on porte parfois sur moi en tant qu’immigrant, moi qui pourtant ne parle même pas coréen; comme si je n’avais pas le droit d’être autre chose que cette perception. C’est ce que vit Mikael, âgé de 16 ans, dans cette trilogie. Sa famille rejette tout ce qu’il a appris au temple Krishna. Physiquement et psychologiquement enfermé dans le premier roman, il fuit de plus en plus loin de « chez lui » afin de vivre pleinement sa vie la plus intègre au fil des 2 autres tomes. Je n’avais jamais lu une œuvre qui parle de la découverte de soi de manière si simple, franche et audacieuse. François Gilbert traite de l’individu opprimé par la majorité, la « norme », le droit chemin, l’idée préconçue et le refus du changement. En plus, l’auteur est un de mes amis les plus proches.
Fragilité blanche, de Robin DiAngelo
Éditions Les Arènes, 2020
Quand tu n’es pas une personne blanche, ce n’est pas toujours facile de parler à ton entourage blanc ou à ta famille blanche des difficultés de vivre dans une ville ou un pays avec cette majorité. Robin DiAngelo, professeure d’éducation multiculturelle, sociologue et militante antiraciste, a beaucoup contribué à forger le concept de « blanchité ». Elle se concentre sur la situation américaine, mais les situations décrites s’appliquent en général dans le monde occidental. Nul besoin d’être une personne blanche pour lire ou écouter cette œuvre.
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