Victor Granier : un acteur clé du Plan climat MHM

Mis à jour le 12 avril 2024
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En 2022, MHM s’est doté d’un Plan Climat pour accélérer la transition écologique sur son territoire. Cette année, MHM vous propose de découvrir celles et ceux qui le concrétisent. Rencontre avec Victor Granier, conseiller en aménagement et acteur clé du chantier Aménagement du Plan climat.

Le métier d’urbaniste 

Le métier d’urbaniste est méconnu du grand public. Pourtant, ces professionnels jouent un rôle central en arrondissement, car ils travaillent sur la planification du territoire, mais aussi sur plusieurs autres fronts. Ils encadrent notamment le développement immobilier, accompagnent les développeurs et élaborent et simplifient la réglementation afin de favoriser la biodiversité, le verdissement et la mobilité. 

Pour bien comprendre le rôle que jouent les urbanistes dans la lutte et l’adaptation aux changements climatiques, nous avons rencontré Victor Granier, conseiller en aménagement et urbaniste à MHM. 

« Mercier–Hochelaga-Maisonneuve est un territoire exceptionnel, presqu’unique à Montréal. Un territoire qui a une histoire et qui représente tous les enjeux de transformation de la ville qu’on vit aujourd’hui : préservation du patrimoine, la densification et la transformation de tous les secteurs aux abords des stations de métro. C’est un territoire qui a un potentiel énorme! » 

Un outil important : la réglementation 

Pour assurer un aménagement durable de notre territoire, il est primordial d’adapter nos règles tout en évitant d’alourdir les démarches administratives et les procédures. 

« Le défi est de s’attaquer à de nouveaux enjeux, et ce, sans ajouter des couches. Si on fait juste empiler les règles, sans le vouloir, on met un frein à la transformation de la ville. Ce qu’on veut, c’est que la nouvelle règle soit efficace et bien comprise par tous. Pour que les citoyennes et citoyens adhèrent à une nouvelle règle, elle doit être simple et équitable. Dans le contexte actuel, nous devons concilier plusieurs priorités dont la crise du logement et la préservation du patrimoine bâti, car c’est une partie de notre culture. Ce n’est pas toujours facile… » 

Lorsqu’un urbaniste élabore de nouveaux règlements, il faut également tenir compte du Code du bâtiment, qui est de compétence provinciale. La règlementation locale se concentre sur l’aménagement des terrains, le verdissement, la gestion des eaux pluviales, la lutte contre les îlots de chaleur, la densification du cadre bâti, la préservation du patrimoine et la mobilité. 

De nouvelles règles et des infrastructures pour faciliter la transition  

Au cours des dernières années, l’arrondissement a procédé à trois exercices de modifications réglementaires afin d’orienter les actions en faveur de la transition écologique. Par exemple, les règles de plantations d’arbres sur le domaine privé ont été modifiées afin d’augmenter le ratio de plantation. 

L’électrification des automobiles constitue un volet lui aussi réglementé. Toutes les nouvelles aires de stationnement doivent être munies de bornes de recharge. De nouvelles règles concernent également l’autopartage : les promoteurs intègrent désormais ces aménagements dans leurs offres de services. 

L’aménagement d’une unité de stationnement pour vélo est aussi exigé pour chaque nouveau logement construit. Ces nouveaux aménagements favorisent l’adoption d’un style de vie sain et durable avec un accès facilité à des modes de déplacements durables. 

Des projets exemplaires et inspirants 

Retour sur quelques projets qui ont marqué l’année 2023 pour Victor.

En 2023, les architectes, urbanistes et membres de la division des permis et inspection de l’arrondissement ont travaillé sur le projet immobilier situé à l’angle du boulevard Pie-IX et de l’avenue Pierre De-Coubertin. 

« C’est un projet exemplaire de mise en valeur du patrimoine. Nous partions d’un bâtiment de valeur patrimoniale qui avait subi un sinistre important, soit un gros incendie en 2018, où tout était à refaire. Le bâtiment était abandonné considérant qu’il y avait beaucoup de dommages structurels. » 

Ce projet immobilier a été travaillé de concert avec le requérant pour s’assurer qu’il soit reconstruit tel qu’il était à l’origine. Compte tenu du contexte actuel, un agrandissement a toutefois été prévu  pour favoriser la construction de logements pouvant accueillir des familles. Des aménagements résilients, notamment le toit végétalisé, ont aussi été introduits. 

Le bâtiment a été déconstruit avec soin afin que les composantes architecturales (la corniche, les vitraux, les portes, les rampes de balcons, etc.) puissent être restaurées et réintégrées au nouveau bâtiment. 

« Le défi était de taille, car nous avions plusieurs règles à appliquer : des règles de sécurité, de salubrité et d’urbanisme. Nous devions d’abord et avant tout assurer la sécurité du public et des corps de métier pendant toutes les étapes du chantier. »

Le projet d’agrandissement du centre de distribution de la SAQ était un projet d’envergure pour l’équipe, car il incluait un volet d’accompagnement et d’encadrement du développement immobilier. En plus d’assurer la protection du boisé adjacent, le projet prévoit la plantation de 1300 arbres et l’aménagement d’unités de stationnement pour vélos. Un très bel exemple de collaboration entre l’arrondissement et une société d’état.

Le projet de la Station Hochelaga, un espace éphémère aménagée juste à côté de l’épicerie Métro sur la rue Ontario, est un projet pour lequel Victor et son équipe ont dû faire preuve de créativité et d’ingéniosité. 

« C’est ce qu’on appelle lever les freins réglementaires. Nous avions là la création d’une place publique animée, donc une occupation temporaire du territoire, et la construction d’aménagements temporaires. Ce type d’installation n’était pas prévu dans notre cadre réglementaire. Il a donc fallu renouveler notre façon d’accompagner le développement de ce type d’espace qui devient très populaire à Montréal. » 

Afin d’autoriser ce type d’activité, l’équipe a élaboré un encadrement règlementaire permettant l’occupation de l’espace public de façon temporaire, et ce, dans le respect des normes. 

« La particularité de ce projet, c’est qu’on a travaillé avec l’arrondissement de Ville-Marie. C’est un bel exemple de collaboration inter-arrondissement, car on se base sur les meilleurs pratiques de chacun pour harmoniser nos règles et c’est un excellent moyen d’éviter de laisser de beaux espaces à l’abandon tout en améliorant la qualité de vie des citoyens et citoyennes de nos quartiers! »

Consultez le Bilan 2023 du Plan climat MHM pour en savoir plus sur les actions déployées dans votre arrondissement pour favoriser la transition écologique!