Otche Nash explore les traditions orthodoxes et païennes dans le contexte diasporique ukrainien. L’exposition aborde les traumatismes subis par les personnes queer dans les contextes religieux et d’immigration, en explorant l’expansion transformatrice du genre en théologie. Elle met également en lumière la magie des rituels folkloriques domestiques et slaves comme mécanisme de résistance, de guérison et de jeu.

Masha Granich

Biographie
L’artiste multidisciplinaire Masha Granich (iel) est un·e immigrant·e ukrainien·ne queer et trans qui vit et travaille à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal. Ses médiums de prédilection sont le stylo-bille bleu, l’illustration, le vitrail, la ferronnerie et les installations réalisées à partir d’objets trouvés. Dans sa pratique artistique, Granich crée des mondes visuels autofictionnels s’inspirant des expériences des personnes immigrantes et réfugiées, de la tradition orale, et d’une symbolique personnelle ancrée dans des héritages culturels ancestraux. Son travail est largement influencé par différentes pratiques slaves et ukrainiennes, donnant lieu à une coexistence chaotique de folklore, de rituels païens et orthodoxes, et de résistance.

Granich a étudié l’édition et les arts d’impression à l’Université OCAD à Toronto afin d’explorer de nouvelles autofictions à travers le récit et la fabrication de livres expérimentaux. Granich est propriétaire de Rest Stop, un studio et espace communautaire multidisciplinaire situé sur le Plateau Mont-Royal, à Montréal. Leur travail a été présenté dans des expositions collectives à Fais-moi l’art (Montréal, QC, 2024) ; Katherine Mulherin Contemporary (Toronto, ON, 2018) ; Super Wonder Gallery (Toronto, ON, 2019) ; et OCADU (Toronto, ON, 2019-2020).

Démarche
Le travail de Masha Granich évolue au rythme d’exercices visuels intuitifs en construction de mondes qui s’échelonnent sur toute une vie. En s’inspirant d’images et de souvenirs personnels, Granich crée des scènes issues d’un monde imaginaire où toutes les œuvres de l’artiste coexistent. Cette démarche vise à créer un espace où la tradition et le folklore, l’autofiction, la sagesse ancestrale et la magie ordinaire peuvent s’entrecroiser. Pour y arriver, Granich utilise un langage visuel fait de paysages domestiques et familiers, de symboles et de répétitions qui forment des scènes où l’héritage, la création de mythes et la prière peuvent devenir des objets de réflexion. 

Leur travail vise à évoquer la nostalgie culturelle, la curiosité et la guérison pour celleux qui partagent des aspects de leur identité queer ou culturelle, particulièrement dans des contextes de guerre. Les membres de la famille et de la communauté de Granich sont souvent des icônes, des collaborateur·ice·s et des modèles dans son travail, leurs souvenirs servant à créer des récits visuels. L’artiste tend à travailler les objets trouvés, les objets de la sphère domestique et les antiquités, et les transforme en dispositifs d’encadrement. Ces objets, qui fourmillent de fantômes et de souvenirs, ajoutent leur histoire dans un processus de cocréation. 

Granich étudie actuellement les origines de la tradition, de la superstition et du folklore. Ces formes de savoir lui permettent d’imaginer et de construire de nouvelles mythologies culturelles propices au jeu, à l’humour et à la réconciliation entre des aspects de son identité qui, traditionnellement, sont incompatibles. Cette recherche amène Granich à voir son geste de collectionner des objets comme une expérience culturelle façonnée par des traditions et une identité ancestrales.

Comment s'y rendre