7 mythes sur le déneigement

Saviez-vous que la Ville reçoit environ 190 cm de neige et 175 mm de pluie l’hiver? Essentielles pour faciliter nos déplacements, les opérations pour enlever la neige et limiter les effets de la glace dans les rues et sur les trottoirs suscitent bien des questions. Voici 7 mythes sur le déneigement.

1- Le déneigement des artères se fait de façon aléatoire. 

Après une chute de neige, plus de 10 000 km de rues et de trottoirs sont à déneiger. C’est l’équivalent de la distance entre Montréal et Pékin, ou encore de 40 fois celle entre Montréal et Québec. Avec toute cette superficie à couvrir, le déneigement facilite les déplacements du plus grand nombre de personnes. Il est effectué selon les priorités suivantes :

  • les grandes artères (ex.: Sherbrooke, Pie-IX) et les voies réservées pour le transport en commun
  • les rues « collectrices » qui relient les grandes artères entre elles (ex.: Beaubien, Saint-Hubert)
  • les rues résidentielles (ex.: av. des Érables, 5e Avenue)

2- Les pistes cyclables sont déneigées avant les trottoirs. 

Les pistes cyclables sont déneigées en même temps que les trottoirs et les rues. Le déneigement s’effectue plus rapidement ce qui peut donner l’impression qu’il se fait avant. Voici pourquoi :

  • Il y a moins de kilomètres de pistes cyclables que de trottoirs. Le déneigement des pistes prend donc moins de temps.
  • Il y a moins d’obstacles à contourner sur les pistes cyclables. Les chenillettes qui déblaient les trottoirs doivent contourner les sacs d’ordures, les bacs, les arbres, les plates-bandes, les voitures mal stationnées et parfois même les amas de neige laissés sur le trottoir par plusieurs. Les pistes cyclables sont généralement libres de tout obstacle. L’opération est donc plus rapide.
  • La piste asphaltée est plus chaude que le trottoir en béton. Les pistes cyclables sont généralement asphaltées. Or, l’asphalte emmagasine la chaleur du soleil, ce qui contribue à faire fondre la neige. Les trottoirs sont généralement en béton, un matériau qui reste froid et qui maintient la neige ou la glace bien en place.

3- Quand il y a un redoux, on devrait laisser fondre la neige au lieu de déneiger. 

Faire fondre la neige grâce au soleil peut être avantageux, mais à la fois risqué. Si les températures baissent après la fonte, la neige devenue mouillée se fige en morceaux ou en plaques de glace. Les trottoirs deviennent alors glacés, les bancs de neige se transforment en blocs de glace et les bouches d’égout se bloquent. Dans un tel scénario, il peut être beaucoup plus complexe, plus long, voire presque impossible de corriger la situation.

Si toute la neige était laissée au sol, avec le piétinement et les épisodes de redoux suivis de gel, nous aurions à la fin de l’hiver une couche de neige et de glace d’environ 1,5 m d’épaisseur. 

4- Si on épandait plus de sel sur les trottoirs, ils seraient moins glacés. 

Le sel fait « fondre » la glace relativement bien lorsque la température extérieure se situe entre 0⁰ C et -15⁰ C. Lorsque les températures sont plus froides, on utilise de la pierre comme abrasif, pour rendre les surfaces moins glissantes car le sel perd de son efficacité.

D’ailleurs, des mélanges de sel et de pierre sont souvent utilisés sur les rues et les trottoirs de la métropole. Ainsi, on profite des avantages des 2 produits. Toutefois, ni l’un ni l’autre n’est magique.

Malheureusement, ces produits ont des impacts sur l’environnement. Le sel est corrosif et peut abîmer différents matériaux (vêtements, métaux, conduites souterraines, etc.) ainsi que les végétaux. La pierre s’accumule au sol : il faut la ramasser et la décontaminer au printemps. Toutes ces opérations nécessitent l’utilisation de véhicules sur des dizaines de milliers de kilomètres pendant l’hiver.

Saviez-vous qu’à Montréal, on utilise en moyenne 150 000 tonnes de sel en hiver?

5- La Ville attend souvent trop longtemps avant de commencer à déneiger. 

Le déneigement est une question de stratégie. Pour décider quelle stratégie déployer et quand débuter, il faut savoir à quel moment les précipitations commencent, à quelle vitesse elles tombent et se transformeront en pluie verglaçante, par exemple. 

Voici d’autres situations fréquentes :

- Une neige qui tombe rapidement efface toutes les traces du passage des équipes de déneigement : on peut avoir l’impression que le déblaiement n’a pas été fait. Les équipes devront terminer leur route avant de repasser une deuxième fois au même endroit.

- Lorsqu’une pluie verglaçante suit une chute de neige, il vaut mieux laisser une mince couche de neige au sol. Celle-ci absorbe une partie de la pluie. Il sera donc plus facile de déblayer une neige recouverte de glace que de tenter de faire fondre la glace tombée sur un trottoir complètement déneigé.

6- Certains camions déversent la neige directement dans le fleuve.

Chaque hiver, les équipes de déneigement ramassent, transportent et éliminent en moyenne 12 millions de m3 de neige, soit l’équivalent de 10 stades olympiques remplis de neige. Cette neige peut prendre 2 directions : 

  • La majorité est entreposée sur d’immenses terrains où elle forme des montagnes de plusieurs dizaines de mètres de haut. Cette neige mettra plusieurs mois à fondre. Les débris (déchets enfouis dans la neige au moment du ramassage) qui resteront seront jetés aux ordures.
  • Le quart de la neige est déversé dans l’une des chutes à l’égout : un immense trou qui donne sur des canalisations souterraines. Aidée par la chaleur des eaux usées, la neige fondra avant d’être acheminée à l’usine d’épuration, qui traitera toutes ces eaux avant de les déverser dans le fleuve. 

7- Les remorquages sont une bonne source de revenus pour la Ville. 

Chaque hiver, c’est en moyenne 50 000 voitures qui sont remorquées parce que leur propriétaire n’a pas respecté l’interdiction de stationner liée au chargement de la neige. Un seul remorquage ralentit le convoi de chargement d’environ 10 minutes.

En additionnant les frais de la remorqueuse et les salaires des équipes qui doivent arrêter le chargement pour attendre que les voitures soient déplacées, les remorquages sont une source de pertes pour l’administration municipale et pour toute la population.

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