Enseignes d’intérêt patrimonial dans Ville-Marie

Mis à jour le 10 août 2022
Temps de lecture : 10 min

Découvrez les 19 enseignes commerciales d’intérêt patrimonial de Ville-Marie qui ont été reconnues par l’Arrondissement en novembre 2020 afin de mieux protéger le patrimoine paysager.

À partir d’un recensement de quelque 200 enseignes commerciales sur son territoire, l’Arrondissement a identifié 19 enseignes d’intérêt afin d’assurer leur préservation et d’encadrer d’éventuelles demandes de transformation. Dans le paysage montréalais depuis plus de 35 ans, celles-ci ont été sélectionnées pour leur valeur paysagère, esthétique et sociale.

Concrètement, le retrait ou la transformation d’enseignes d’intérêt et de toute autre enseigne située sur un immeuble comportant une enseigne d’intérêt devra désormais être approuvé par l’Arrondissement.

D'importants témoins de notre histoire

1. Guaranteed Pure Milk

Enseigne Guaranteed Pure Milk

1025, rue Lucien-L’Allier

En activité sur la rue Lucien-L’Allier de 1930 à 1990, la laiterie Guaranteed Pure Milk a été fondée en 1900, alors que l’industrie laitière était en plein essor afin de desservir les populations urbaines en forte croissance.

En l’absence du procédé d’homogénéisation au début du 20e siècle, la mise en circulation de lait non pasteurisé a provoqué un problème de santé publique à Montréal. Afin de redonner confiance à la population dans les produits laitiers, le propriétaire de la laiterie, George Hood, a fait ériger en 1930 une tour d’eau sur le toit de son nouvel immeuble représentant une énorme pinte de lait, visible à des lieues à la ronde.

Grâce à une campagne menée par Héritage Montréal, nommée l’opération « Sauvons la Pinte », l’enseigne commerciale a bénéficié d’une restauration en 2011. Appréciée des photographes professionnel-le-s et amateur-ice-s, la pinte de lait est souvent utilisée à des fins artistiques pour représenter Montréal.

2. Ritz-Carlton Montréal

Enseigne Ritz-Carlton

1228, rue Sherbrooke Ouest

Fondé en 1896 par l’hôtelier suisse César, surnommé « le roi des hôteliers, l’hôtelier des rois », le premier établissement de la chaîne hôtelière Ritz-Carlton a été construit en 1898 à la place Vendôme à Paris. Inauguré en 1912 sur la rue Sherbrooke Ouest, dans un secteur occupé par des galeries d’art et des boutiques de mode de luxe, l’hôtel de Montréal a été le premier de la chaîne en Amérique du Nord. Surnommé à l’époque « La Grande Dame de la rue Sherbrooke », le Ritz-Cartlon Montréal figure aujourd’hui parmi les établissements commerciaux les plus connus à Montréal.

Disposées à chaque extrémité d’une imposante marquise en fer forgé de 75 pieds de longueur, les enseignes du Ritz-Carlton arborent depuis 1978 un logo avec un lion qui diffère des autres hôtels de la chaîne, qui représentent un lion (pour un bailleur de fonds) et une couronne (pour le sceau royal britannique).

3. Holt Renfrew

Enseigne Holt Renfrew

1300, rue Sherbrooke Ouest

L’entreprise Holt Renfrew a été fondée en 1837 à Québec par William S. Henderson, un marchand irlandais. Il s’agit de l’un des plus anciens commerces au détail encore en activité. Le magasin de la rue Sherbrooke Ouest a ouvert en 1946 dans un secteur où l’on a retrouvé historiquement de nombreux grands magasins. Ce dernier est perçu parmi la population comme l’un des meilleurs représentants du style « grands magasins » du Québec, voire du Canada.

Inspirée du style Art déco du bâtiment, l’enseigne a été installée en 1948 au-dessus de l’ancienne entrée principale du magasin sur la rue Sherbrooke Ouest, transformée depuis en vitrine. Il s’agit également de la seule enseigne en laiton recensée dans Ville-Marie.

4. CN

Enseigne CN

935, rue De La Gauchetière Ouest

Fondé en 1919  à partir de plusieurs compagnies ferroviaires existantes, le CN est l’une des deux grandes compagnies de chemin de fer du Canada avec le Canadien Pacifique. Construit en 1961, le bâtiment actuel de son siège social fait partie d’un vaste complexe aménagé par le CN (gare Centrale, hôtel Reine-Élizabeth), dans un secteur marquant de l’histoire ferroviaire au Canada, à proximité de l’ancien siège social du Canadien Pacifique établi alors dans la gare Windsor.

Représentant le logo de la compagnie ferroviaire, l’enseigne du CN est l’une des premières enseignes lumineuses du centre-ville installées sur le toit d’un siège social ou d’une tour de bureaux. Conçu en 1959 par le graphiste canadien Allan Flemming, le logo au style intemporel illustre un « C » et un « N » unis par une ligne continue, évoquant la fluidité et le mouvement du chemin de fer. L’enseigne rappelle le rôle important de cette compagnie ferroviaire au pays et plus largement du rôle historique majeur de Montréal comme plaque tournante ferroviaire en Amérique du Nord. Positionnées sur les rues De La Gauchetière Ouest et Mansfield, les deux enseignes font aussi écho à l’emplacement des deux gares du CN de l’époque. Ainsi, les passagères et les passagers qui arrivaient à l’ancien terminus Bonaventure (aujourd’hui le square Chaboillez) ou à la gare Centrale pouvaient facilement identifier le siège social de la compagnie.

5. Place Bonaventure

Enseigne Place Bonaventure

800, rue De La Gauchetière Ouest

Construite entre 1965 et 1967, la Place Bonaventure réunit sous un même toit des bureaux et un hôtel, en plus d’avoir accueilli pendant 53 ans un important centre d’exposition. Le bâtiment s’inscrit dans le vaste complexe initié par le Canadien National, qui comprend aussi le siège social de la compagnie ferroviaire, la gare Centrale, l’hôtel Reine-Élizabeth et le viaduc ferroviaire.

Installée sur le bâtiment en 1970, l’enseigne de la Place Bonaventure est très visible de l’entrée de ville du boulevard Robert-Bourassa ainsi que du chemin de fer qui dessert notamment les trains de banlieue. Depuis son installation, seule sa couleur a été modifiée, passant du rouge au bleu.

6. Maison Birks

Enseigne Maison Birks

620, rue Sainte-Catherine Ouest

Fondée à Montréal en 1879 par Henry Birks, l’entreprise familiale de joaillerie Birks (autrefois nommée Henry Birks and Co., puis Henry Birks and Sons) avait d’abord pignon sur rue dans l’ancien quartier des affaires, sur la rue Saint-Jacques. Suivant l’évolution de la métropole, le magasin a déménagé en 1894 sur la rue Sainte-Catherine Ouest, face au square Phillips, dans un secteur commercial en plein essor où se trouvaient alors plusieurs autres bijouteries. Le magasin est devenu au fil du temps un haut lieu du commerce au détail dans le secteur de l’horlogerie et de la bijouterie, et sa vitrine, un élément incontournable de la rue Sainte-Catherine.

Située sur le coin arrondi de l’édifice, l’enseigne dorée a légèrement été modifiée depuis son installation autour des années 1930. L’inscription « Henry Birks and Sons Limited » a été remplacée par « Maison Birks Est. 1879 ». Le nom Birks sur l’enseigne reprend par ailleurs la typographie initiale.

7. Farine Five Roses

Enseigne Farine Five Roses

930, rue Mill

Spécialisée dans la production de farine de blé, l’entreprise familiale Ogilvie Flour Mills a été fondée à Québec en 1801 et s’est implantée à Montréal en 1859. Reconnue pour avoir ouvert la voie au commerce des céréales dans l’Ouest canadien, elle était la minoterie la plus importante du Canada. En 1954, Ogilvie Flour Mills a acheté l’entreprise Lake of the Woods Milling Company ainsi que sa marque de farine, Five Roses, produite à Montréal jusqu’en 2007.

Installées en 1948, les enseignes d’origine affichaient l’inscription « Farine Olgivie Flour », composée de lettres de 15 pieds de haut en métal. En 1964, les enseignes sont modifiées pour remplacer « Ogilvie » par « Five Roses ». En 1977, le terme anglais « Flour » est retiré des deux enseignes pour se conformer à la Charte de la langue française. Bien que les enseignes échafauds étaient assez communes dans le paysage urbain de Montréal vers le milieu du 20e siècle, l’enseigne de Farine Five Rose est la seule encore présente dans Ville-Marie.

En 2006, après la vente de la marque Five Roses, Héritage Montréal a travaillé de concert en avec le propriétaire du bâtiment, ADM, et Smuckers, le nouveau propriétaire de la marque Five Roses, pour conserver cette emblématique enseigne allumée sur l’une des plus importantes entrées de Montréal. Véritable icône de Montréal, on trouve désormais l’enseigne dans plusieurs représentations artistiques de Montréal.

8. Photo Service

Enseigne Photo Service

222, rue Notre-Dame Ouest

Entreprise familiale fondée sur la rue Saint-Denis en 1937, Photo Service a ouvert sa succursale du Vieux-Montréal en 1945. Véritable institution montréalaise spécialisée notamment dans la vente au détail de matériel photographique, le commerce employait déjà une centaine de personnes quelques années après son ouverture.

Installée dans les années 1950, son enseigne est la seule enseigne de néon exposé encore présente dans le site patrimonial du Vieux-Montréal.

9. Wing's Nouilles chinoises

Enseigne Wing's Nouilles chinoises

1009, rue Côté (enseigne sur la rue De La Gauchetière Ouest)

Fondée en 1897 sous le nom de Wing Lung par Hee Chong Lee, un homme d’affaires immigrant d’origine chinoise, Nouilles Wing Ltée est l’un des plus anciens commerces du Quartier chinois de Montréal encore en activité. Spécialisée d’abord en importation et exportation de produits chinois, l’entreprise a passé en 1946 à la production de produits alimentaires, tels que des nouilles de riz, des pâtes à rouleau impérial et à wonton et des biscuits de fortune.

Installée en 1967, l’enseigne actuelle de Nouilles Wing Ltée s’inspire de l’enseigne originale qui se trouvait à l’emplacement précédent du commerce, sur la rue Saint-Urbain. La forme de l’enseigne et du néon reproduisant des ailes font référence au nom anglais du commerce (Wing). De plus, les couleurs peintes utilisées sur l’ossature de métal font écho aux couleurs du drapeau de la Chine, soit le rouge et le jaune. Les couleurs du néon reprennent aussi le rouge et le jaune, en ajoutant du vert.

10. Hydro-Québec

Enseigne Hydro-Québec

75, boulevard René-Lévesque Ouest

Symbole au Québec de l’électricité, Hydro-Québec est un joueur majeur dans le domaine énergétique et constitue le principal producteur d’électricité au Canada et l’un des plus grands producteurs mondiaux d’hydroélectricité. Le siège social de la société d’État est implanté sur le boulevard René-Lévesque Est depuis 1962.

Le logo d’Hydro-Québec a été installé au sommet de l’édifice du siège social en 1964. Simple et efficace, le logo représente un disque solaire transpercé d’un éclair, un symbole intemporel pour représenter l’électricité. Important point de repère pour Montréal, entre autres la nuit tombée, l’enseigne d’Hydro-Québec s’inscrit dans une série d’enseignes sur toit éclairées du centre-ville qui émergent dans les années 1960.

11. Horloge La Presse

Enseigne Horloge La Presse

7, rue Saint-Jacques

Fondée en 1884, La Presse est le plus grand quotidien de langue française d’Amérique et l’un des plus anciens encore en activité au Québec. L’entreprise médiatique s’est établie en 1900 dans un immeuble situé dans le Vieux-Montréal, à l’angle du boulevard Saint-Laurent et de la rue Saint-Jacques, considérée comme la rue des journaux quotidiens au 19e et 20e siècle.

Comme plusieurs immeubles de l’époque sur la rue Saint-Jacques, une horloge a été installée sur le coin de l’édifice de La Presse dans les années 1920-1930. Après son retrait, une reproduction a été produite en 1983 pour souligner le 75e anniversaire du quotidien. Inspirée de l’enseigne d’autrefois, celle-ci est composée d’un prisme rectangulaire avec une horloge sur chaque face et, au-dessus, le logo de La Presse des années 1920. Il s’agit par ailleurs de la seule enseigne horlogère à quatre faces répertoriée dans l’arrondissement.

12. Café Cléopâtre

Enseigne Café Cléopâtre

1230, boulevard Saint-Laurent

Le Café Cléopâtre est un cabaret et un club de danseuses nues établi depuis 1979 au cœur de l’ancien Red Light de Montréal, aujourd’hui compris dans le Quartier des spectacles.

Ses enseignes rappellent une activité commerciale autrefois très présente dans ce secteur de la ville. Depuis le début du 20e siècle, le bâtiment a d’ailleurs accueilli de façon continue plusieurs cabarets érotiques, notamment le Café Colorado (1930-1936), le Café Sierra (1946-1950) et le Café Canasta (1954-1971). En raison de l’utilisation des lumières, tant sur les enseignes que sur le bâtiment, le commerce contribue au paysage et à l’ambiance nocturne du boulevard Saint-Laurent où l’on retrouve d’ailleurs plusieurs commerces ouverts de soir et de nuit.

13. Henri Henri

Enseigne Henri Henri

189, rue Sainte-Catherine Est

Plus ancienne chapellerie de Montréal toujours en activité, l’entreprise familiale Henri Henri a été fondée en 1932 par Honorius Henri et Jean-Maurice Lefebvre. À une certaine époque, les politiciens se faisaient un devoir de passer chez Henri Henri. Cette entreprise a d’ailleurs popularisé l’expression « tour du chapeau » au hockey dans les années 1950 et 1960. Tout joueur qui marquait trois buts ou plus lors d’une partie jouée au Forum de Montréal avait droit à un chapeau gratuit.

Le commerce a logé au 289 et au 255, rue Sainte-Catherine Est avant de s’établir à l’angle de l’avenue de l’Hôtel-de-Ville en 1983. L’enseigne verticale actuelle est similaire à l’enseigne de 1983, reprenant le logo avec le chapeau haute forme.

14. Hôtel Nelson

Enseigne Hôtel Nelson

421, place Jacques-Cartier

Philias-Arthur Benoît a ouvert l’Hôtel Nelson sur la place Jacques-Cartier en 1941, dans un bâtiment qui a vu plusieurs hôtels depuis sa construction en 1865. Haut lieu du Montréal nocturne dans les années 1970, l’établissement a également été le décor principal du roman Le Matou (1981) d’Yves Beauchemin. Bien que l’hôtel ne s’y trouve plus depuis 1980, ce lieu reste important dans la mémoire collective, entre autres grâce au restaurant Jardins Nelson qui occupe de nos jours le bâtiment.

Lors de son installation vers 1941, l’enseigne de l’Hôtel Nelson faisait partie d’un ensemble d’enseignes murales peintes donnant sur la place Jacques-Cartier. La majorité ne sont désormais plus lisibles ou ont disparu; celle de l’Hôtel Nelson est la mieux conservée avec celle de l’édifice de La Sauvegarde, sur la rue Notre-Dame Est.

15. Archambault

Enseigne Archambault

500, rue Sainte-Catherine Est

Fondée en 1896 par Edmond Archambault, l’entreprise Archambault a débuté ses activités dans un comptoir situé à l’angle des rues Sainte-Catherine Est et Saint-Hubert. En 1929, le commerce déménage dans un édifice de style Art déco situé à l’angle des rues Sainte-Catherine Est et Berri. Archambault se consacrait d’abord à la vente de musique en feuille avant de devenir une référence québécoise pour la vente d’instruments de musique et de disques.

L’enseigne d’origine installée en 1930 était alors l’une des premières utilisant le néon à Montréal. La forme du sommet de l’enseigne reprend partiellement la forme des fenêtres du rez-de-chaussée. La représentation d’une lyre, symbole de la chanson et de la poésie, crée un rappel avec les bas-reliefs situés sous chaque parapet du bâtiment et qui présentent aussi des instruments de musique. L’enseigne verticale au néon aurait été remplacée dans les années 2000 par une reproduction à diodes électroluminescentes. Après avoir été décrochée en novembre 2018, l’enseigne a été restaurée puis réinstallée en septembre 2019.

Au mois de mai 2023, les néons de l’enseigne ont été remplacés par une technologie beaucoup plus résistante et adaptée au climat du Québec. Elle a ensuite été réinstallée à l’automne.

16. Da Giovanni

Enseigne Da Giovanni

572, rue Sainte-Catherine Est

Fondée en 1954, cette entreprise d’origine familiale spécialisée en cuisine italienne a ouvert son tout premier restaurant sur la rue Sainte-Catherine Est lors de la dernière vague importante d’immigration italienne à Montréal, alors qu’on assistait à la popularisation des restaurants italiens. Dans les années 1960-1970, il s’agissait d’une véritable destination pour les adeptes de cuisine italienne. Sa popularité était telle que les gens y faisaient la file pour y entrer.

L’enseigne de Da Giovanni est bien visible de la rue Sainte-Catherine Est, une artère commerciale et patrimoniale d’importance à Montréal, marquée par son paysage commercial et lumineux. Son intégration avec les caractéristiques du bâtiment (texture, couleur) ainsi que la présence d’une moustache verte en font un exemple d’enseigne associée au mouvement kitsch.

17. Théâtre L'Olympia

Enseigne Théâtre L'Olympia

1002-1018, rue Sainte-Catherine Est

Depuis sa construction en 1925, le bâtiment de L’Olympia a vu entre ses murs deux théâtres cinématographiques (théâtre Amherst, cinéma Arlequin) avant de devenir, à la fin des années 1980, la salle de spectacle que l’on connaît aujourd’hui. En plus d’avoir accueilli de nombreux artistes locaux et internationaux, l’institution montréalaise a présenté pendant 17 ans la pièce de théâtre Broue.

L’enseigne du théâtre L’Olympia rappelle la présence du cinéma Arlequin, en activité de 1968 à 1980, en reprenant sa structure verticale d’origine. À son installation en 1969, elle s’inscrivait dans un ensemble d’enseignes en saillie verticales de la rue Sainte-Catherine qui ont progressivement disparu.

18. Northeastern Lunch

Enseigne Northeastern Lunch

1001, rue Sainte-Catherine Est

Populaire chaîne de restauration montréalaise dans la première moitié du 20e siècle, Northeastern Lunch servait des repas à prix abordable 24 heures sur 24. Ces cafétérias où les gens se servaient eux-mêmes étaient très populaires dans la période suivant la Grande dépression des années 1930.

C’est à la suite d’un incendie en février 2014 que l’enseigne de l’ancien restaurant Northeastern Lunch de la rue Sainte-Catherine Est est réapparue au public.  Composée de mosaïques, cette enseigne est d’intérêt patrimonial en tant qu›« archéologie commerciale ». Elle aurait même inspiré un poème de Leonard Cohen à la base de son œuvre littéraire.

19. Molson

Enseigne Molson

1670, rue Notre-Dame Est

Fondée par John Molson en 1786 en bordure du fleuve Saint-Laurent, la brasserie Molson est la deuxième plus ancienne entreprise du pays après la Compagnie de la Baie d’Hudson. Fait exceptionnel pour une industrie en Amérique du Nord, cette brasserie a occupé le même site de façon continue, du moment de sa fondation jusqu’à aujourd’hui. La famille Molson a aussi participé activement au développement du secteur Centre-Sud au courant du 19e et 20e siècle.

En 1966, une structure d’acier rectangulaire haute de quatre étages et parée de briques a été spécialement construite sur le bâtiment de fermentation de la brasserie pour augmenter la visibilité de l’industrie à partir des îles Sainte-Hélène et Notre-Dame en vue de l’Expo 67. Deux enseignes en lettrage ont ainsi été installées sur les côtés nord et sud de cette structure de même qu’une horloge, sur le côté ouest. L’horloge d’origine a été remplacée dans les années 1980 par l’actuelle l’horloge illuminée de forme octogonale.

De grandes dimensions (environ 5 mètres de hauteur pour les lettres et pour l’horloge), les enseignes sont visibles de plusieurs endroits, entre autres à partir du pont Jacques-Cartier et de Longueuil. Importants points de repère pour Montréal, les enseignes contribuent à rappeler le caractère industriel de ce secteur de la ville où l’on observe très peu d’enseignes de nos jours. Véritables emblèmes de la ville de Montréal, les enseignes et l’horloge de Molson illustrent souvent Montréal.