L’exposition Jachères s’intéresse aux liens entre le grain du bois et celui des corps – les rides d’un visage, les empreintes digitales ou encore les cheveux qui tombent et qui tournent au gris. Des lignes de vie. Elle s’intéresse aux cycles, aux naissances et aux deuils, aux traces que le temps laisse sur nos corps et sur nos esprits. 

Les œuvres de l’exposition explorent l’idée de la matrice de bois gravé comme palimpseste. (Un palimpseste (du grec « gratté de nouveau ») est un manuscrit constitué d’un parchemin déjà utilisé, dont on a fait disparaître les inscriptions pour pouvoir y écrire de nouveau. Le mot peut aussi être utilisé pour décrire quelque chose qui contient des informations ou des traces invisibles, cachées sous sa surface.) Ainsi, le bloc de bois massif, devient une ressource dont la durée de vie s’échelonne sur plus d’une image. Michelle LaSalle y explore la possibilité de planer les blocs comme on ponce les pierres de lithographie, en gardant des fantômes, des traces de leurs états passés comme des cicatrices. Ces matrices aux épaisseurs variables pourront donner vie à des dizaines de différentes images au fil du planage et de la regravure. Les matrices de ce projet ont été taillés à même un tronçon du frêne malade qui poussait, jusqu’à l’an dernier, devant l’appartement que l’artiste partage avec sa famille. Les blocs ont été coupés, aplanis et sablés, s’élevant maintenant à la hauteur typographique.

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