Ouvrages de rétention : limiter les rejets d’eaux usées

Mis à jour le 17 juillet 2024
Temps de lecture : 3 min

La Ville procède à la construction d’ouvrages de rétention. Ces structures souterraines permettent notamment de réduire les refoulements d’égout et le rejet d’eaux usées dans les cours d’eau.

Pourquoi construit-on un ouvrage de rétention?

Lors d’événements de pluies intenses, l’arrivée rapide d’un grand débit d’eau peut entraîner un dépassement de la capacité du réseau d’égout. Lorsque cette situation se produit, les risques de refoulements ou de débordements des eaux vers les résidences ou les cours d’eau et milieux naturels augmentent. 

Les ouvrages de rétention permettent de diminuer les risques de débordement d’eaux usées dans les cours d’eau et milieux naturels en plus d’augmenter le niveau de service des réseaux d’égouts. Ces réservoirs emmagasinent temporairement les eaux usées. Au moment jugé opportun ou lorsque les débits sont de retour à la normale, les eaux emmagasinées dans les réservoirs sont réacheminées dans le réseau et vers la station d’épuration où elles sont traitées. 

Les avantages : 

  • La réduction des rejets d’eaux usées aux cours d’eau et donc l’amélioration de la qualité de ceux-ci. Cette situation diminue les impacts environnementaux et favorise les activités récréotouristiques sur ces cours d’eau ; 
  • L’augmentation de la capacité du réseau d’égout à répondre aux impacts des événements météorologiques extrêmes liés aux changements climatiques; 
  • La diminution des risques de refoulements d’égout.

Comment sont-ils construits?

Il existe plusieurs types d’ouvrages de rétention, les principaux sont : étendue d’eau, bassin ou lac en surface, bassin de rétention souterrain en béton armé avec ou sans poste de pompage, conduites d’égout surdimensionnées permettant la rétention d’eau. 

La construction d’un tel ouvrage représente un projet d’envergure dont la réalisation peut s’étaler sur 2 ou 3 ans. Lorsque sa taille est importante et est très profonde, la Ville doit parfois recourir à des explosifs pour excaver le roc. Dans ce cas, les mesures suivantes sont mises en place : 

  • Inspection préventive des bâtiments à proximité du chantier à l’aide de relevés photo ou vidéo avant et après le début des travaux; 
  • Installation d’instruments de mesure à l’intérieur et à proximité du chantier pour limiter les bruits et les vibrations causés par le dynamitage. Un suivi des données est ensuite effectué pour assurer le respect des normes. 

À la suite de l’excavation, l’entrepreneur procède à la construction des différents éléments qui composent l’ouvrage de rétention. Une fois complété, l’ouvrage est raccordé au réseau d’égout existant. Il est alors intégré au système de gestion des eaux acheminées à la Station d’épuration Jean-R. Marcotte.

Des exemples de nouveaux ouvrages

Le bassin de rétention Lavigne 

Le bassin de rétention Lavigne est situé sous le parc Lefebvre dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. D’une capacité de rétention de 20 000 m3, soit l’équivalent de 8 piscines olympiques, il permet de réduire le volume d’eaux usées déversé dans la rivière des Prairies et d’améliorer le niveau de service du collecteur Gouin. Près de 2 km linéaires de conduites ont été construites en tunnel dans le roc afin de raccorder l’ouvrage au réseau d’égout existant. 

Visionnez cette vidéo sur la construction du bassin Lavigne pour découvrir l’envergure d’un tel projet.

Le bassin de rétention Rockfield 

Situé dans l’arrondissement LaSalle, le bassin de rétention en construction Rockfield pourra capter jusqu’à 16 m³ (16 000 litres) d’eau chaque seconde en période de forte pluie. L’immense réservoir souterrain peut contenir jusqu’à 45 000 mètres cubes d’eau (environ 15 piscines olympiques) qui seront ensuite traités petit à petit lorsque le réseau d’égout retrouve sa capacité. Une fois complété, le bassin de rétention Rockfield sera le plus grand à Montréal.

Le saviez-vous?

Avant la construction du bassin de rétention Rockfield, des surverses pouvaient avoir lieu dans le canal Lachine de 5 à 6 fois par année. Lorsqu’il entrera en service, on prévoit que cette situation ne se produira qu’exceptionnellement, environ tous les 5 ans.

L’ouvrage de rétention William 

Situé sous le parc Mary-Griffin, dans le quartier de Griffintown (le Sud-Ouest), l’ouvrage de rétention William est le plus gros ouvrage de rétention construit en conduites de PRV (polyester renforcé de fibres de verre) au monde! 

Les impressionnantes conduites, d’un diamètre de 3,3 m et de 3,6 m ont été importées d’Europe par bateau, puis livrées par camions spéciaux au cœur de la ville. Cette innovation technique a permis une conception et une mise en place des conduites plus rapide que la méthode traditionnelle en béton, tout en réduisant la circulation de bétonnières dans le quartier. 

Sa capacité permettra de soulager le réseau d’égout de 12 000 m3 d’eau lors de fortes pluies, de réduire les surverses au fleuve et de prévenir de possibles refoulements d’égout.

Les autres ouvrages de rétention

Montréal peut compter sur un réseau de bassins de rétention, répartis à travers l’île. Un total de près de 49 millions de litres d’eau peuvent être captés, évitant ainsi les surverses directes dans les cours d’eau naturels.

Recherche rapide