10 questions à Alexandra Girard, bibliothécaire à Ville-Marie
Alexandra est bibliothécaire à Frontenac depuis deux ans. Son but ultime? Faire partie du quotidien des gens et les inclure dans tous ses projets… et dans toutes ses journées!
1. En quoi consiste ton métier?
Je suis bibliothécaire à la bibliothèque Frontenac. Je m’occupe beaucoup de la gestion, tant des collections de documents que du personnel. Mon métier comprend aussi une grande part de service à la clientèle, ainsi que le développement de services, d’activités et de programmations pour le public, ce qui inclut un gros volet recherche et référence. J’ai également participé au lancement de la ludothèque, que je continue à coordonner, et je gère les réseaux sociaux des deux bibliothèques de l’Arrondissement.
2. Quels projets de services pour le public te rendent le plus fière?
La « biblio roulante » en est un. Une fois par mois, on se déplace dans les tours Frontenac avec des documents (films, livres, jeux de société, revues), et les gens effectuent leur sélection sur place. Ils adorent le concept. En ce moment, on développe également une collection de fanzines, qui vise à donner de la visibilité à des communautés très engagées et pas assez représentées. On propose aussi le prêt des jeux de société ici, à Frontenac. À la bibliothèque Père-Ambroise, ils ont une grande expertise technologique avec leur Fablab : les deux bibliothèques se complètent bien.
3. Depuis quand exerces-tu ce métier?
Depuis deux ans… c’est une vraie histoire d’amour. J’ai réalisé mon stage de fin de maîtrise ici, même si je ne connaissais pas cette bibliothèque, et j’ai eu un gros coup de cœur. À la fin de mon stage, j’ai ressenti un gros deuil. Quelques mois plus tard, un poste s’est ouvert… J’ai sauté sur l’occasion, et je suis maintenant à la bibliothèque depuis 2018!
4. Tu as une maîtrise dans quel domaine?
Le programme s’appelle « Bibliothéconomie et science de l’information ». Ça prend deux ans et c’est impératif pour être bibliothécaire. J’ai fait mon baccalauréat en littérature et cinéma au préalable.
5. Qu’est-ce qui t’attirait dans ce milieu?
Quand j’étais petite, ma mère m’amenait aux heures du conte de la bibliothèque de notre quartier et j’adorais ça. Je me levais le matin et j’avais tellement hâte d’y aller! Dès que ma mère me mettait un livre dans les mains, elle me disait que c’était comme un cadeau que je déballais. J’ai « l’amour des livres » depuis toujours : je jouais même à la bibliothécaire avec mes toutous! Je pense que ce métier m’était destiné.
6. Quel est ton genre de livre favori?
J’adore la BD, les romans graphiques et la poésie nouvelle, qui représente notre réalité de façon crue. Ça vient me chercher. J’apprécie également les récits de voyage, comme La frousse autour du monde de Bruno Blanchet, qui est mon coup de cœur. J’aime aussi les récits de l’intime, comme les femmes écrivaines qui racontent leur propre histoire en faisant de l’autofiction. J’adore qu’on me transmette de la sensibilité à travers les livres.
7. Que préfères-tu dans ton travail?
Mon équipe! On a une belle dynamique, j’ai hâte de venir travailler. Mais je pense que ça relève de l’humain en gros, car j’aime aussi discuter avec le public. Mon moment préféré, c’est quand quelqu’un vient me voir, me pose une question, jase avec moi. On parle de toutes sortes de choses, pas seulement de livres, et ça crée une relation privilégiée! On fait partie de leur quotidien : les gens reviennent très souvent, et c’est ça qui est magique.
8. Pourquoi le public devrait-il connaître ton métier?
Parce que le métier de bibliothécaire est méconnu. Les gens pensent qu’on place des livres dans les rayons, qu’on va se promener avec des chariots… Ça arrive, oui, mais c’est plus le travail d’aide-bibliothécaire. Nous, on est vraiment dans la gestion de tous les services et les projets, dans la promotion de nos collections et services à travers nos réseaux sociaux, l’affichage et les communications. Les bibliothécaires s’orientent vers tout ce qui est communautaire, accessible et inclusif. C’est nous qui réfléchissons à la signalisation en bibliothèque : comment ça peut être accessible pour une personne qui a un handicap visuel, par exemple. On discute et on va à la rencontre des différentes communautés de nos quartiers pour savoir quels genres de services, projets et collections elles aimeraient et ce qu’on pourrait développer pour elles. J’ai une collègue à Père-Ambroise qui m’a déjà dit : « On est comme des pieuvres! ». J’adore l’idée, car c’est vrai qu’on fait plein de choses en même temps.
9. Travailler à l’arrondissement de Ville-Marie, c’est comment?
C’est foisonnant! On a tellement de possibilités, et on nous laisse la chance de réaliser beaucoup de projets. Ville-Marie est un arrondissement qui représente beaucoup de beaux défis à relever, et la bibliothèque a réellement sa raison d’être ici! C’est parfait pour la motivation!
10. Que dirais-tu à quelqu’un qui vient de déménager ici?
Ville-Marie est un arrondissement qui est très présent pour les personnes qui y vivent, donc un endroit où il fait bon vivre. Il y a tellement de services, de solidarité et de volonté d’inclusion que tout le monde peut se sentir à sa place! Et les bibliothèques ont vraiment leur rôle à jouer. D’ailleurs, j’aimerais dire à tout le monde : « Si vous voulez voir quelque chose se développer dans votre bibliothèque, venez nous voir! Notre raison d’être, c’est vous! »
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