La montée Saint-Michel

Au début du 20^e siècle, une partie de l’île de Montréal est encore parsemée de vastes étendues bucoliques, de prairies, de boisés encore vierges et de collines où serpentent des ruisseaux poissonneux. Pour se rendre au coquet petit village de Saint-Léonard-de-Port-Maurice, les Montréalais d’alors empruntent la montée Saint-Michel (boulevard St-Michel), un chemin de campagne remontant jusqu’à la côte Saint-Michel (aujourd’hui Jarry). De là, il suffisait de suivre la côte Saint-Michel vers l’Est pour atteindre Saint-Léonard-de-Port-Maurice. 

Les peintres de la montée

Au cours des années 1930, une douzaine de peintres surnommés « Les peintres de la Montée » effectuent un pèlerinage quotidien sur la Côte Saint-Michel. Territoire couvert de champs et d’arbres, la Montée est alors décrite comme un bois magnifique. Selon la légende, un beau jour de 1907 Ernest Aubin, fondateur du groupe, quitte le domicile familial de la rue Dorchester (boul. René-Lévesque) à bicyclette. Longeant les champs sur Papineau au nord de Mont-Royal avec son attirail de peintre, il cherche une vache pour la peindre, « Allez à la Montée Saint-Michel » se fait-il répondre, « Vous en trouverez tant que vous voudrez! » 

Les œuvres des peintres de la montée Saint-Michel 

Les peintres de la Montée se rassemblent autant pour peindre, que pour exposer leurs œuvres en public ou en privé. Leurs influences sont multiples, certains sont portraitistes, d’autres paysagistes. Les portraits classiques côtoient ainsi les natures mortes, les nus et les expérimentations symbolistes. Élisée Martel, doyen des Peintres de la Montée est peintre animalier. Il finit par s’établir sur une terre à Saint-Léonard de Port-Maurice, d’où il commence à peindre des canards, des grenouilles, des poissons, des chats et chiens, des dindons, des poules et surtout des coqs – qui ont sa préférence.