Intervention forestière dans le Boisé Saint-Paul
Protéger l’intégrité écologique du boisé et assurer la sécurité de ses visiteurs pour l’avenir
Poursuivant ses efforts pour contrôler les populations d’agrile du frêne et dans le but d’assurer la sécurité des usagers, le Service des grands parcs de la Ville de Montréal procédera à l’abattage des frênes situés à moins de 25 mètres des sentiers et des infrastructures du Boisé Saint-Paul à L’Île-des-Sœurs.
Cette intervention, ciblant des arbres identifiés comme morts ou dépérissant, s’inscrit dans le plan montréalais de gestion de l’agrile du frêne et en respect du règlement 15-040.
Le marquage des arbres ciblés par cette intervention nécessaire à la préservation du Boisé débutera au courant du mois de novembre 2024 et les travaux d’abattage débuteront en janvier 2025.
Les travaux auront lieu du lundi au vendredi, entre 7 h et 17 h (sauf exception). Comme certains sentiers seront fermés pendant cette opération, il est recommandé de bien vérifier la signalisation en place.
Une séance d’information et d’échanges sur le boisé du Domaine Saint-Paul et ses environs a eu lieu le 26 novembre où le plan d’intervention et ses modalités ont été exposés en détails.
Extraire le bois coupé pour mieux le valoriser
L’envergure de cette intervention nécessitera de sortir une grande quantité de bois afin de ne pas saturer le sol de troncs. Dans un contexte naturel, le bois mort a une importance vitale dans les écosystèmes forestiers. Cependant, lorsque trop de troncs d’arbres sont laissés au sol, ces derniers nuisent à la flore qui ne peut plus pousser. Le ministère de l’Environnement, avec qui l’arrondissement est en contact depuis plusieurs années, nous autorise à sortir la majorité du bois, pour assurer l’intégrité écologique du Boisé.
Les billots seront entreposés temporairement sur le stationnement du parc Adrien D. Archambault, puis seront acheminés au Centre de valorisation du bois urbain (CVBU), un organisme à but non lucratif. Celui-ci valorisera les frênes abattus en planches qui seront ensuite retournées aux arrondissements de la Ville pour être utilisées comme bois d’œuvre par les ébénistes dans divers projets.
Reboisement et préservation
Un plan de reboisement est en conception par l’arrondissement pour venir compenser les abattages là où nécessaire. Effectivement, tous les arbres abattus n’ont pas besoin d’être systématiquement remplacés. Les forêts sont résilientes face aux perturbations naturelles auxquelles elles sont confrontées. Lorsqu’un arbre dépérit, meurt ou est abattu, les cimes des arbres voisins s’accroissent et comblent l’espace vide. De plus, les petits arbres, qui poussent sous le couvert arborescent, peuvent venir occuper en quelques années l’espace laissé libre, profitant de l’ouverture créée et de l’apport soudain en lumière. C’est ce que l’on appelle la régénération naturelle.
Bien sûr, dans le cadre d’une infestation d’insectes de l’ampleur de l’agrile du frêne, la forêt a besoin d’un coup de pouce, surtout où les coupes sont plus importantes et denses. Ces endroits sont connus et seront prioritaires pour le reboisement.
De plus, une caractérisation écologique du boisé est en cours. Les résultats obtenus serviront à identifier d’autres zones prioritaires pour le reboisement, notamment pour assurer la lutte contre les espèces végétales exotiques envahissantes. La firme mandatée pour ce projet émettra des recommandations pour le maintien des espèces végétales à statut particulier. Tous ces éléments seront considérés dans l’élaboration du plan de reboisement.
Les espèces d’arbres à planter seront sélectionnées parmi celles indigènes au Boisé Saint-Paul pour éviter toute dénaturation de l’écosystème.
L’agrile du frêne
L’agrile est un insecte ravageur, originaire d’Asie, qui s’attaque aux frênes. Il a été découvert à Montréal en juillet 2011. Ses larves creusent des galeries sous l’écorce afin de s’alimenter. Les frênes infestés perdent leur capacité à transporter les éléments nutritifs et l’eau, causant leur dépérissement et mort.
À ce jour, les interventions de la Ville ont permis de maintenir en santé un peu plus de 37 500 frênes situés en bordure de rue, dans les parcs locaux et sur les propriétés privées.
Des questions?
Q. Combien de frênes devront être abattus durant cette intervention?
R. Les recensements effectués sur le terrain dénombrent approximativement 1000 frênes à retirer du Boisé Saint-Paul.
Q. Pourquoi ne pas traiter les frênes comme il est fait pour les arbres de rue?
R. Le plan montréalais de gestion de l’agrile du frêne prévoit une stratégie spécifiquement adaptée à la réalité des boisés.
Consultez le plan pour en savoir plus.
Q. Quels sont les risques à laisser ces arbres vivre et mourir dans le boisé?
R. Compte tenu de la présence avérée d’agrile du frêne dans le boisé et de l’infestation constatée de la majorité des arbres, l’intervention prévue permettra de limiter la prolifération de l’insecte dans le Boisé Saint-Paul, mais également dans le reste de L’Île-des-Sœurs. Des efforts considérables sont faits pour préserver les frênes en rue et en parc depuis l’apparition de l’agrile sur le territoire.
Il est également à noter qu’un frêne mature peut atteindre plus de 30m de hauteur. Un frêne atteint par l’agrile meurt progressivement, augmentant d’autant sa probabilité de chute sur des sentiers ou sur les propriétés avoisinantes au boisé, posant un risque important pour la sécurité d’autrui. L’expérience montre que le frêne mort a tendance à pourrir par le pied. Le système racinaire finit donc par lâcher et l’arbre tombe de tout son long au sol, pouvant causer d’importants dommages.
Enfin, la majorité des frênes sont déjà morts ou en voie de l’être. Ils tomberont éventuellement et nous revenons à l’enjeu de l’accumulation trop importante de bois au sol. Ne pas intervenir n’est pas une solution envisageable pour le maintien de l’intégrité écologique du boisé.
Q : Est-ce que ces travaux sont conformes aux exigences de la servitude de conservation et du ministère de l’Environnement qui régissent le boisé du Domaine Saint-Paul?
R : En un mot : Oui!
La servitude de conservation interdit que le bois des arbres abattus soit retiré du boisé. Dans le cas présent, vu la progression de l’infestation d’agrile du frêne dans le boisé, la quantité de frênes à abattre est trop élevée pour que l’entièreté des matières ligneuses soit laissée sur place sans compromettre l’intégrité écologique de l’écosystème. Ainsi, pour obtenir l’autorisation de retirer une certaine quantité de bois, le Service des grands parcs de Montréal et l’arrondissement de Verdun ont déposé une demande officielle à la Direction principale des aires protégées du Québec. Cette direction du ministère de l’Environnement a alors étudié la demande et l’a acceptée, tout en établissant des paramètres qui devront être respectés pendant les travaux.
Q. Quelles mesures seront prises pour limiter les impacts dans le boisé?
R. Pour la protection des sols, la majorité des travaux seront réalisés à l’hiver sur un sol gelé dans la mesure du possible, ce qui réduira le compactage et le remaniement. De plus, la machinerie n’est pas autorisée à quitter les sentiers, sauf pour circuler à côté des passerelles.
Pour la protection de la faune, les abattages seront réalisés en dehors de la période de nidification des oiseaux migrateurs. Les cavités de nidification de plusieurs espèces d’oiseaux ont été localisées avec un ornithologue local connaissant bien le boisé. Les arbres concernés seront conservés en tout ou en partie. Les travaux seront achevés avant la période de nidification des strigidés, qui débute dans les premières semaines du mois de mars.
Pour la protection des végétaux, l’arrondissement a mandaté la firme Biodiversité conseil inc. pour mener un vaste travail de caractérisation écologique du Boisé. Cet exercice a permis d’identifier et de localiser les espèces présentes, dont les espèces végétales à statut précaire et les espèces exotiques envahissantes. Ces données seront utilisées pour délimiter les endroits où les espèces à statut sont installées. Aucun résidu d’abattage ne pourra être laissé dans ces zones. Les données sur les espèces exotiques envahissantes (EEE) permettront de coordonner dans le temps les travaux d’abattage : afin d’éviter de les propager dans le boisé, les abattages à proximité des EEE seront réalisés en dernier.
Pour la protection des milieux humides, le déchiquetage des branches sera fait à l’extérieur du boisé, tel qu’exigé par le ministère de l’Environnement. La firme de Biodiversité Conseil a aussi le mandat de délimiter les milieux humides, ce qui nous permet d’utiliser des données à jour.
Q. Pourquoi ne pas espacer les coupes sur plusieurs années?
R. C’est évidemment un scénario qui a été considéré, mais écarté car il présente un désavantage majeur : le dérangement répété du milieu. Comme le boisé est abondant en frênes et aux vues de l’infestation manifeste par l’agrile, ceux-ci seront amenés à mourir sur une période relativement courte.
En effet, vu l’envergure de l’intervention requise, le bois coupé devra être sorti du boisé, car le laisser au sol viendrait saturer l’espace et perturber l’équilibre de son écosystème. Cette extraction devra être faite par de la machinerie imposante. Malgré le fait que la circulation est interdite dans le boisé, il y a plusieurs endroits où elle n’aura pas le choix de circuler en bordure des passerelles. Le passage répété sur plusieurs années pourrait avoir un impact sur la végétation située dans ces corridors. Il faut considérer que plus la machinerie circule, plus il y a de risques d’abîmer les arbres à proximité.
Certains secteurs du boisé auront besoin de reboisement. Il n’est pas recommandé de planter des arbres pour ensuite retourner perturber le milieu les années suivantes pour réaliser de nouveaux abattages.
Revenir plusieurs années d’affilées viendrait donc perturber à répétition les espaces en régénération, ce qui serait contre-productif à la vitalité du Boisé Saint-Paul.
Q. Qu’est-ce qui sera fait du bois abattu?
R. Les troncs seront premièrement élagués sur place, dans le boisé, là où il n’y a pas d’espèces végétales à statut particulier de protection. Ensuite, l’entrepreneur mandaté par l’équipe du Service des Grands parcs de la Ville de Montréal sortira les troncs du boisé pour être entreposés sur le stationnement du parc Adrien D. Archambault. Ils seront alors acheminés vers l’organisme Bois Public pour être valorisés, comme le sont de nombreux arbres abattus aux quatre coins de Montréal.
Q. Pourquoi des arbres marqués pour l’abattage semblent vivants et ont encore du feuillage?
R. Les apparences sont souvent trompeuses et un frêne infesté de larves d’agrile ne fait pas exception! Ces larves se développent et se nourrissent sous l’écorce de l’arbre, rendant l’infestation invisible de prime abord. L’arbre infesté va lancer un mécanisme de survie de dernier recourt en produisant du feuillage et des gourmands, mais cela est insuffisant pour lutter contre l’infestation. Voici quelques signes qui peuvent être observés avant la mort de l’arbre : l’écorce semble plus lisse et blanchâtre, la cime commence à dépérir et il y a de moins en moins de feuilles, des trous d’émergence en forme de D sont visibles là où un agrile adulte est sorti, des galeries sont présentes sous l’écorce.
Q. Que faire d’un frêne proche de chez vous?
R. Vous avez un frêne sur votre terrain ou à proximité et n’êtes pas sûr de son état? Il pourrait être traité, ou dans un certains cas de figure abattu.
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