Démarches de médiation culturelle dans MHM en 2021

Mis à jour le 15 avril 2024
Temps de lecture : 4 min

Découvrez les initiatives de médiation culturelle réalisées par l’arrondissement de Mercier– Hochelaga-Maisonneuve en 2021.

Les coursières

Karine Galarneau et Mélanie Binette

Tendez l’oreille, la malle-poste arrive! Inspirées du temps où le courrier était distribué par des diligences, ces deux artistes interdisciplinaires issues du milieu du théâtre ont organisé des correspondances intergénérationnelles dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Lors d’ateliers d’écriture offerts dans des organismes de l’arrondissement, Les coursières ont accompagné des participant(e)s dans la rédaction de cartes postales destinées à une correspondante ou un correspondant d’un autre organisme. Les cartes, fabriquées à partir d’aquarelles produites par les deux artistes et représentant des lieux significatifs de MHM, étaient l’occasion pour tous et toutes d’échanger en se souvenant des moments marquants vécus dans le quartier. Les soirées festives au Café de l’Est en écoutant Alys Robi, les années passées à enseigner aux jeunes du quartier, ou les hot-dogs dégustés au restaurant de la Trac, où prend place, maintenant, la Zone de rencontre Simon-Valois.  

À l’aide de leur petit chariot de la malle-poste, Les coursières ont distribué le courrier aux correspondant(e)s directement à leurs portes alors que la pandémie faisait encore des siennes. 

Ce projet questionne la vitesse à laquelle les communications sont effectuées à l’ère du numérique et l’impératif contemporain de répondre à la seconde même où nous recevons des notifications.

Catalina in fine

Le Théâtre du Frèt en collaboration avec l’Académie Dunton 

En septembre 2021, le Théâtre du Frèt, alors en résidence à la maison de la culture Mercier, cherchait à connaître l’opinion des adolescent(e)s sur sa nouvelle création, Catalina in Fine, afin de l’enrichir. Comédien(ne)s, metteuses en scène et metteurs en scène, étudiant(e)s en arts plastiques et en art dramatique de secondaire IV de l’Académie Dunton ont échangé autour des thèmes abordés par la création du Théâtre du Frèt : la différence, le deuil, le courage de vivre sa propre destinée et les relations intergénérationnelles.   

En s’inspirant de ces échanges et accompagnés par les membres de la compagnie du Théâtre du Frèt, les étudiant(e)s en arts plastiques ont créé des masques qui ont ensuite permis aux étudiant(e)s en art dramatique d’expérimenter le jeu masqué et d’écrire de courts monologues.  

Comme une course à relais créative, ce projet de médiation culturelle a culminé en une représentation en toute intimité à la maison de la culture Mercier. Lors de cet événement, quelques textes écrits par les jeunes ont été interprétés par des comédien(ne)s de niveau professionnel, soulignant l’aspect intergénérationnel de la création et servant de fil conducteur au projet Catalina in Fine.

Nos maisons (Corps maison et Espaces imaginaires) 

Nos maisons est un événement collaboratif qui a rassemblé 11 projets de médiation culturelle déployés dans tout Montréal, entre juillet 2021 et mai 2022. Cette initiative s’est développée en collaboration avec l’ensemble des maisons de la culture, en plein confinement, alors que la majorité des projets de médiation culturelle ont dû être interrompus puis adaptés à la réalité de la pandémie et aux mesures de distanciation physique. Dans le contexte, il devenait important de travailler ensemble pour aller vers les populations vulnérables, particulièrement touchées et isolées.  

Dans le cadre de Nos maisons, l’arrondissement de MHM a accueilli deux projets : Corps maison et Espaces imaginaires.  

Le projet multidisciplinaire Corps maison est une proposition de la chorégraphe Ariana Pirela Sanchez, réalisée en collaboration avec les maisons de la culture Janine-Sutto et Maisonneuve et les organismes communautaires Centre St-James, Mission Old Brewery et Dopamine. Cette série d’ateliers utilisait la danse, le langage gestuel, le dessin et l’écriture afin d’aborder les liens entre corps et environnement. Par cette exploration créative, les personnes participantes portaient un regard différent sur leur relation avec la société, grâce à des questions proposées par l’artiste : Quelle est notre maison d’origine? Quelle forme prend-elle? Désire-t-on la transformer? Pourquoi? Une exposition collective composée des dessins, des textes et des vidéos chorégraphiques réalisés durant les ateliers clôtura le projet.  

Quant au projet Espaces imaginaires, il s’agit d’une proposition des artistes Stacey Christodoulou (The Other Theatre) et de l’architecte Enrique Enriquez en collaboration avec l’école secondaire Édouard-Montpetit.  

« Quand le premier être humain a placé ses mains au-dessus de sa tête pour se protéger de la pluie, voilà, l’architecture venait d’être inventée. Tout a commencé par un mouvement de corps! » 

Comme personne nouvellement arrivée dans une ville - notre nouvelle maison -, on marche dans les rues et on regarde l’architecture qui nous entoure. On s’interroge sur ces constructions bigarrées. Qui les habite? À quoi ressemble l’intérieur? Ressemblent-elles à celles que j’ai quittées? La curiosité nous embrasse et tout à coup notre imagination s’enflamme.  

En partant de ces questionnements, les artistes Stacey Christodoulou et Enrique Enriquez ont invité des étudiant(e)s de l’école Édouard-Montpetit récemment arrivés au pays à participer à un laboratoire de création, où exploration du dessin et du théâtre gestuel servaient à créer une maquette immersive de l’incinérateur Dickson. Partant de la carcasse froide et austère du bâtiment, ils l’ont transformé en un monde coloré et onirique sous l’impulsion de leur imagination.  

Comme un pied de nez aux mois passés confinés dans nos demeures, immobiles face à nos outils numériques, les artistes ont priorisé l’utilisation du corps comme principal outil de création. Les objectifs du projet étaient de permettre l’élaboration d’un dialogue entre le corps et l’architecture et de favoriser une appropriation du territoire urbain par l’imaginaire des étudiant(e)s.

Club culturel (2021-2024)

Initié par les maisons de la culture Maisonneuve et Mercier, en collaboration avec La Ruelle d’Hochelaga, centre de pédiatrie sociale en communauté, ce projet a pour objectif de suivre un même groupe de jeunes durant quatre ans afin de construire un pont entre eux et l’écosystème culturel du quartier.

Le Club culturel se veut un espace d’expérimentation et de découvertes où les personnes participantes et intervenantes, ainsi que le personnel des maisons de la culture, élaborent des projets de médiation culturelle pour provoquer des rencontres, favoriser l’expérimentation culturelle et les découvertes, et ce, pour mieux se connaître et s’épanouir. Allant au-delà de la simple expérimentation ou appréciation du geste créatif, et en misant sur la récurrence et la pérennité du projet, les maisons de la culture de MHM s’assurent de maximiser les bienfaits de la médiation culturelle. Plonger les jeunes dans un bouillon de culture permet de bonifier leur qualité de vie.