Une journée avec Normand Larivée, surveillant d'installation

Mis à jour le 19 mars 2024
Temps de lecture : 3 min

Normand Larivée est surveillant d’installation à l’aréna Mont-Royal sur Le Plateau. Semi-retraité hyperactif, sa famille et lui ont des racines profondes dans l’arrondissement et leur histoire est intimement liée à celle du quartier. Partez à sa rencontre!

Comment vous êtes-vous retrouvé à occuper ce poste?

J’ai une longue histoire avec Le Plateau, mais disons que mon père a contribué à la construction de l’aréna Saint-Louis quand il était conseiller municipal! Après avoir travaillé dans les bingos un peu partout à Montréal, dont sur Le Plateau, de 1974 à 2009, en même temps que j’oeuvrais dans le domaine de l’imprimerie, j’ai commencé comme surveillant d’aréna. J’ai toujours eu, jusqu’à ma retraite de chez Transcontinental après 45 ans de services, de deux ou trois emplois. J’aime quand ça bouge!

Que fait au quotidien un surveillant d’installation?

À chaque quart de travail, j’arrive à l’aréna Mont-Royal, je mets ma veste et je fais un tour des lieux pour voir si tout est en place et ramasser les objets perdus. Je vais ensuite sur l’ordinateur pour faire le suivi de mes tâches. Je m’occupe par la suite du tableau dans l’entrée. C’est là qu’on indique les horaires du jour pour les équipes qui vont venir jouer et/ou pratiquer. Je reçois les gens à l’entrée, je comptabilise toutes les entrées, tant des joueuses et joueurs que des spectatrices et spectateurs. Je prends les appels pour répondre aux questions sur le patin libre ou l’aiguisage des patins, par exemple. Ça prend une formation de secouriste parce qu’on peut être appelé à intervenir auprès de personnes blessées ou à utiliser un défibrillateur cardiaque.

Les fins de semaine, c’est particulièrement occupé et on reçoit beaucoup d’équipes de hockey, particulièrement du hockey féminin depuis quelques années. Si je suis du côté de la glace et non de l’accueil, il m’arrive de pouvoir attraper un peu des parties et qui sait, de voir de futures étoiles du hockey ou du patinage artistique! D’ailleurs, mon père m’a raconté que Mike Ribeiro, un petit gars du Plateau, a fait ses débuts sur la glace de l’aréna Saint-Louis dans les années 1980. Il a appris à patiner avec une chaise…et a fini par jouer avec les Canadiens de Montréal! Même chose pour Francis Bouillon, un joueur originaire de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve qui a aujourd’hui un aréna qui porte son nom dans son quartier. J’ai aussi rencontré la patineuse artistique et athlète olympique Joannie Rochette, mais c’était par accident, parce qu’elle avait oublié son cellulaire et était venue le réclamer! 

Vous êtes maintenant semi-retraité. Pourquoi avoir gardé deux emplois durant toute votre carrière et pourquoi avoir décidé de continuer à travailler à l’arrondissement même une fois après avoir quitté votre autre emploi?

Parce que je n’aime pas rester en place! J’aime parler au public, j’ai de l’entregent, je suis sociable, j’adore faire des blagues et des jeux de mots. Rester à la maison entre quatre murs, ce n’est pas pour moi! J’ai déménagé du Plateau il y a quelques mois avec ma conjointe pour nous rapprocher de notre fille et notre petit-fils (peut-être un futur joueur de hockey!), mais j’aime revenir chaque jour ou presque dans l’arrondissement. 

Qu’est-ce qui vous rend le plus fier de travailler sur Le Plateau?

J’aime rencontrer les gens, être présent aux activités. Et Le Plateau, c’est chez moi. J’y suis né, on m’a baptisé et communié sur Le Plateau et je m’y suis marié. J’y ai habité durant 57 ans.

Quelle est l’enjeu que vous rencontrez le plus souvent dans votre travail?

Malheureusement, on voit encore beaucoup de bagarres entre les joueurs, et parfois dans les gradins, il arrive que les esprits s’échauffent. Il faut alors intervenir, calmer les gens et leur rappeler que c’est un jeu et qu’on est là pour s’amuser. 

Enfin, avez-vous un lieu coup de cœur sur Le Plateau? Si oui, lequel?

Je suis attaché à plusieurs endroits, mais j’ai une place particulière dans mon cœur pour les arénas Saint-Louis et Mont-Royal pour des raisons évidentes. J’aime aussi beaucoup le Centre Saint-Denis, parce que ma fille a été directrice de la Relance des Loisirs Tout 9 et elle donne encore aujourd’hui des cours de zumba et de danse. J’y ai moi-même été planteur de quilles au début des années 1970 quand il y avait une allée de quilles dans le sous-sol du centre. L’argent de poche que cela me donnait me permettait de m’acheter un sac de chips et une boisson gazeuse!  Sinon, j’ai une affection particulière pour l’église Saint-Denis sur l’avenue Laurier Est. J’y ai passé beaucoup de temps, notamment lorsque je travaillais au bingo. Et enfin le parc Laurier, parce que j’ai grandi en face, à l’angle des rues de Mentana et Saint-Grégoire.

Merci Normand!